Affaire Thambwe/Goya: « ATM » reçoit un « soutien sans enthousiasme » au FCC

Soixante-douze heures. C’est le temps mis par les « femmes du FCC » pour exprimer leur « soutien » au Speaker du Sénat congolais après le « strip-tease » auquel s’est livré celui-ci, jeudi 30 avril. Et ce au détriment de la sénatrice Bijou Goya Kitenge (AFDC). Pour les « Mamans » de la mouvance kabiliste, le président du Sénat, Alexis Thambwe Mwamba (ATM), s’adressait à une collègue de la chambre haute et non à une femme. Bijou Goya, la sénatrice dont question, est accablée par ses pairs. Ceux-ci lui reprochent « d’avoir pris la parole sans autorisation ». Et d’avoir tenu des « paroles injurieuses » à l’endroit de Thambwe lors de l’interview qu’elle a accordé, le lendemain 1er mai, soit 24 heures après l’incident, à deux journalistes kinois. Sur les 23 signataires dudit communiqué, les ténors de la gente féminine étiquetée « FCC » étaient aux abonnés absents. Selon des informations fragmentaires, certaines « femmes » ont été surprises de trouver leur nom parmi les signataires de ce communiqué.

Dans cette annonce datée du 3 mai, les « Femmes du FCC » ne font nullement mention à l’élément déclencheur – autrement dit la cause – de l’incident survenu le jeudi 30 avril. Il s’agit de la correspondance que la sénatrice Bijou Goya Kitenge avait adressée au président Alexis Thambwe en date du 28 avril. L’objet de cette missive est sans équivoque: « Demande des éclaircissements dans la passation de marché des travaux de transformation de notre hémicycle et ses dépendances ».

Les « Femmes du FCC », au nombre de vingt-trois, ont préféré épiloguer sur les effets. Et pourtant, des sources bien informées suspectent Thambwe d’avoir conclu un contrat de gré à gré avec une entreprise connue de lui seul pour exécuter les dits « travaux de rénovation ».

Après avoir déploré « l’incident malheureux » survenu dans l’hémicycle du Sénat, les vingt-trois signataires s’empressent de dénoncer « la montée en puissance de la manipulation politique et de la désinformation dans le but de discréditer l’image de marque du (…) Président du Sénat ».

Certains membres du FCC/PPRD croient dur comme fer que la sénatrice Goya a agi sous la dictée des adversaires politiques de Thambwe étiquetés « CACH ». Et que la dame n’aurait fait qu’apposer sa signature sur une lettre rédigée « ailleurs ».

Alexis Tambwe Mwamba

Du berger à la bergère, certains observateurs exprimaient dimanche soir le même sentiment après lecture du communiqué précité. On croirait, disent-ils, entendre Alexis Thambwe se livrer à une plaidoirie pro domo dans ce passage: « Les femmes du FCC rassurent l’opinion nationale et internationale que l’honorable président du Sénat Alexis Thambwe Mwamba est respectueux de la dignité et l’honneur de la femme et y veillera tout au long de son mandat ».

UN « SOUTIEN » AUX ALLURES DE « SERVICE MINIMUM »

Pour ces dames, Bijou Goya « n’a pas agi en tant que femme mais comme parlementaire ». Une phrase assassine tombe aussitôt: « Les femmes du FCC rappellent que l’honorable Goya n’est pas à son premier forfait du genre. Il n’y a donc pas lieu de crier à la victimisation féministe ». Vous avez bien entendu: ce sont des « mamans » qui parlent.

Pour l’anecdote, la très grande majorité des signataires de cette déclaration appartient aux pseudo-partis aux acronymes pittoresques voire fantaisistes (AAB, AABC, AA/a, ADRP, ADU etc.) appelés la « mosaïque » du PPRD.

Des informations parcellaires laissent entendre que certaines « femmes » ont été surprises de voir figurer leur nom parmi les signataires. Selon elles, personne ne les aurait contactés.

Les « femmes du FCC » ne sont pas les seules à flairer la « manipulation ». Sur son compte Twitter, Jean-Pierre Kambila ne disait pas autre chose samedi 2 mai: « J’ai comme l’impression que cette sénatrice a été instrumentalisée, manipulée par plus malin qu’elle pour nuire à Alexis Thambwe Mwamba », écrit l’ancien directeur de cabinet adjoint de « Joseph Kabila ».

Adepte du « complotisme », Papy Tamba, ex-communicant de la défunte majorité présidentielle de « Kabila », considère qu’il n’y a eu qu’un « couac » à l’hémicycle du Sénat.

Réputé, à tort ou à raison, comme un « mercenaire de la plume », Tamba ne s’arrête pas là. Dans une tribune, il note: « Les attaques dirigées contre le président Thambwe ne seraient qu’une diversion ». Selon lui, un certain « Monsieur X » voudrait détourner l’attention de la population de ses véritables préoccupations. Et de marteler: « Quid du taux de dollar? Quid des prix pratiqués sur les denrées de premières nécessité? ». Il faut refuser de regarder pour ne pas voir que le fameux « Monsieur X » présente le même « profil » que celui du président Felix Tshisekedi Tshilombo.

Bien que n’étant titulaire d’aucune fonction dans les structures du FCC/PPRD, Papy Tamba se croit en droit de décréter ces mots: « Que cela soit très clair Monsieur X, Thambwe reste là! »

Sur les réseaux sociaux, des Congolais lambda autant que des chroniqueurs suspectent Alexis Thambwe Mwamba d’entourer d’opacité la gestion du dossier qui a mis le feu aux poudres. D’aucuns s’interrogent si cet homme, réputé hautain, jouit des ressources intellectuelles et morales nécessaires pour occuper ce poste. Un poste qui fait de son titulaire le successeur, à titre intérimaire, du Président de la République (article 75 de la Constitution).

Le soutien tiède – aux allures de service minimum – apporté à Alexis Thambwe par le FCC/PPRD, trahit l’embarras qui semble étreindre des caciques de la mouvance kabiliste. Des caciques qui confient à qui voudrait les entendre que « la désignation d’Alexis Thambwe Mwamba à la Présidence du Bureau du Sénat fut une monstrueuse erreur de casting ».

 

B.A.W.

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