Du charivari à la Primature

Après avoir passé plusieurs mois tumultueux à la tête du cabinet du Premier ministre Bruno Tshibala, l’économiste Michel Nsomue Nsomué a jeté l’éponge dans une cacophonie digne d’une « foire ».

« Mon directeur de cabinet a craqué ». L’homme qui parle n’est autre que Bruno Tshibala, « doyen des opposants » autoproclamés et Premier ministre. En « mission en Europe » depuis le 3 mars, l’ex-secrétaire général adjoint de l’UDPS a fait cette déclaration à l’édition en ligne du magazine Jeune Afrique.

Jeudi 8 mars, le « dircab » à la Primature Michel Nsomue Nsomue a remis sa lettre de démission au vice-Premier et ministre des Transports et voies de communications, l’ex-opposant José Makila Sumanda. Celui-ci assure l’intérim du « Premier ».

Depuis 72 heures, une vidéo fait un tabac sur les réseaux sociaux. On y voit de dos un homme en colère que quelqu’un tente de calmer. Une jeune dame court après les deux personnes. On y voit également un vase en porcelaine casé dans un couloir de ce qui ressemble bien au bureau du Premier ministre du Congo démocratique.

Premier ministre Bruno Tshibala

Selon des témoignages concordants, le gendre du « Premier » – qui fait partie des conseillers techniques – aurait eu une altercation avec le « dircab ». Le sang de la fille de celui-ci n’aurait fait qu’un tour. La jeune dame aurait purement et simplement mordu « Monsieur beau-fils » à l’épaule.

Depuis sa nomination à la tête du cabinet de Tshibala, l’économiste Nsomue ne cesse d’essuyer des accusations les plus infamantes de la part des conseillers et autres membres du personnel. L’ancien haut fonctionnaire à la Banque centrale du Congo est accusé de « détourner » les salaires du personnel. A son profit.

Décidé à vendre chèrement son « honneur », Michel Nsomue n’est pas allé par quatre chemins en déplorant l’existence d’un personnel pléthorique au cabinet du « Premier ». Des propos qui n’ont été ni confirmés ni infirmés par ce dernier. Tshibala s’est contenté de qualifier la « sortie médiatique » de son « chief of staff » de « manquement grave ».

Début novembre dernier, Dori Dumbi, alors conseiller technique à la Primature, avait sonné le tocsin en initiant une pétition demandant la démission du dircab Nsomue qualifié, à tort ou à raison, « d’incompétent ».

La démarche de « Dori » avait mis à nu un « vrai malaise » qui régnait au sein du cabinet du successeur d’Augustin Matata Ponyo à qui d’aucuns reprochent un « manque de leadership ». « Tshibala ne détient qu’une apparence du pouvoir, commente un observateur. Ce poste est un ascenseur social pour lui et les siens. C’est le directeur du cabinet présidentiel Néhémie Mwilanya Wilondja qui est le véritable chef du gouvernement ».

Selon des sources, « Joseph Kabila » et ses proches auraient eu un fou-rire en visionnant le « spectacle » donné par les membres du cabinet Tshibala recrutés pour la plupart d’entre eux sur base des critères népotistes. « Voilà des opposants dits radicaux qui se comportaient en donneurs de leçons de dignité et de bonne gouvernance », ricane une source proche de la mouvance kabiliste.

Que va faire « Kabila »? La question reste pour l’instant sans réponse. Et ce au moment où des rumeurs persistantes font état des « tractations secrètes » entre le tout nouveau conseiller spécial en matière de Sécurité Jean Mbuyu et Félix Tshisekedi Tshilombo. Les deux camps ont opposé des démentis. « Si Tshilombo osait accepter une quelconque offre de Joseph Kabila, il aura signé le certificat de son décès politique », conclut un analyste.

 

Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant 2003-2018

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