« Kabila » et ses janissaires promettent des « bosses » et des « plaies » aux Congolais

Selon le porte-parole de la Présidence de la République, Tharcisse Kasongo Mwema, les « consultations » inaugurées, le 2 courant, par le président Felix Tshisekedi Tshilombo devraient se clôturer ce mercredi 25. Il semble que la liste des personnes désireuses « d’être consultées », par le premier magistrat du pays, ne cesse de s’allonger.

L’opinion nationale piaffe d’impatience de connaitre les décisions que prendra le chef de l’Etat à la lumière notamment des avis émis par ses concitoyens. Des concitoyens convaincus, dans leur grande majorité, qu’ils ont perdu la « maîtrise » de leur pays depuis la guerre de l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo). Et ce au profit de certains pays voisins qui s’appuient sur une « cinquième colonne ».

N’en déplaise au constitutionnaliste Evariste Boshab (Pprd) – et sa boiteuse théorie « primo-ministériel » selon laquelle le Premier ministre disposerait des « pouvoirs énormes » que le Président de la République n’a pas -, la preuve est faite que le premier magistrat du pays occupe bel et bien une place dominante tant au plan institutionnel que de la conscience collective. Le contraire aurait étonné. D’abord, parce que le Président de la République est élu directement par les citoyens. Ensuite, c’est lui qui nomme le Premier ministre. Enfin, il est, à ce titre, le chef de l’Exécutif dont fait partie ce dernier.

Dans son « communiqué final » clôturant les travaux de sa deuxième « retraite politique », la mouvance kabiliste dite « Front commun pour le Congo » (Fcc) s’est réjouit à tort, en son point 6, qu’il n’existe « fort heureusement » aucune « crise persistante entre le gouvernement et l’Assemblée nationale(…)« . N’en déplaise au « clan kabiliste », il ne fait l’ombre d’un doute qu’il y a une crise entre le gouvernement et la Représentation nationale. Par gouvernement, les législateurs ne pensaient pas uniquement à cet organe collégial composé du Premier ministre et des ministres. Il s’agit de l’Exécutif.

De manière schématique, le vocable « crise », dans le cas sous examen, renvoie à l’idée de contestation des autorités. Comment pourrait-on qualifier le fait qu’un ministre renâcle à notifier des mandataires publics nommés par le chef de l’Etat? Que dire du Premier ministre qui se fend d’un communiqué pour protester contre des ordonnances présidentielles contresignées, en son absence, par un vice-Premier ministre? Que dire enfin des parlementaires et des membres du gouvernement qui boycottent une cérémonie officielle présidée par le chef de l’Etat sous prétexte que celui-ci aurait violé la Constitution? La réalité est là: le pays est « bloqué ». L’improbable coalition Fcc-Cach s’est muée en « nœud gordien ».

Depuis le lancement des « consultations présidentielles », on assiste à une agitation autant qu’à des grincements de dents au sein de la mouvance kabiliste. Celle-ci fait pousser ses « petits soldats » à déployer des biceps.

Lors de l’audience accordée aux gouverneurs de province au Palais de la nation, le PPRD Richard Muyej, gouverneur du Lualabla, a eu l’outrecuidance de dire à haute et intelligible voix que les « consultations présidentielles » ne devraient pas constituer un moyen permettant à un camp de prendre l’ascendant sur l’autre.

Interrogé par notre consœur Bibi Kapinga du média kinois « MMTV », un certain Barnabé Milinganyo – qui se dit à la fois « ancien Kadogo » et « Maï Maï » – a eu ces mots en réponse à des Kinois qui lui demandent de prendre ses cliques et ses claques: « Je suis venu à Kinshasa par la force des armes. Je partirai d’ici pour regagner Bukavu par la force des armes ». Un message, on ne peut plus clair.

Proche d’Azarias Ruberwa, l’actuel ministre de la Décentralisation et réformes institutionnelles, le fameux « Barnabé », qui ne représente que sa petite personne, parle sans doute « par procuration ». Selon lui, c’est eux qui ont chassé le président Mobutu du pouvoir. « Qui avait la force de faire partir Mobutu? », s’est-il demandé comme pour dire que le « Congo libéré » est devenu un « butin de guerre ».

Sur son compte Twitter, Zoé « Kabila », gouverneur du Tanganyika, a posté ce tweet: « Pendant que certaines personnes veulent plonger la RDC dans le chaos, à Kalemie les efforts de sécurité continuent.(…)« . Frère cadet de « Joseph Kabila », ce gouverneur se croit exonérer du devoir de réserve. En septembre 2016, il déclarait dans un entretien à « Jeune Afrique » que sa fratrie « n’est pas disposée à céder le pouvoir à n’importe qui ».

Quelques jours auparavant, la sénatrice Francine Muyumba, proche parmi les proches de Jaynet « Kabila » ne disait pas autre chose: « Nous qui avons grandi dans la guerre, nous connaissons le prix de la paix. En aucun cas, on ne permettra à qui que ce soit de remettre cette nation à zéro (…)« . On se demande bien dans quelle localité la dame Muyumba a vécu la guerre au Congo. Quelles sont les réalisations socio-économiques et politiques accomplies par les prétendus libérateurs du 17 mai 1997 pour que le pays soit subitement remis « à zéro »?

Rares sont les Congolais qui connaissent le parcours personnel de la dame Muyumba qui est apparue, comme par génération spontanée, au lendemain de l’élection présidentielle de 2006. Tout ce que l’on sait est qu’elle aurait étudié à Windhoek, en Namibie. C’est là-bas que son chemin aurait croisé celui de « Jaynet ».

On le voit, les « consultations présidentielles » font peur. Les évêques catholiques avaient vu juste en déclarant dans un message diffusé en juin 2017 qu’une « minorité de concitoyens a pris le pays en otage ». Cette minorité a engagé le pari risqué de maintenir le Congo-Kinshasa à genoux au nom des intérêts de certains pays voisins. Composée de « pseudo-Congolais », cette minorité a peur du changement. Aussi, a-t-elle promis des « bosses » et des « plaies » aux véritables filles et fils du « Grand Congo » décidés de reprendre le contrôle du destin de leur pays. Quoi qu’il en coûte!

Les Congolais n’ont pas oublié le caractère chaotique des élections du 30 décembre 2018. Deux années après, ils n’entendent plus épiloguer sur les résultats de la présidentielle. Des résultats proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et confirmée par la Cour constitutionnelle. Felix Tshisekedi Tshilombo est le président de la République. Il incarne aujourd’hui l’espoir pour la « reconquête » du pays. Il n’a pas droit à l’erreur…

 

Baudouin Amba Wetshi

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