Katumbi: « Si Kabila osait initier le référendum, nous allons le chasser! »

Au Congo-Kinshasa, l’année 2015 avait commencé dans le sang par la répression sanglante des manifestations des 19, 20 et 21 janvier. « Faudrait-il encore que le sang coule en RD Congo? », s’interrogeait le Comité permanent extraordinaire de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo) dans un message daté du 24 novembre 2015. L’année 2016 a vu le sang des Congolais couler à nouveau au cours des mois de septembre et de décembre. Les protestataires dénonçaient la non-convocation du scrutin de l’élection présidentielle et surtout la volonté du « sortant » de s’accrocher au pouvoir après le 19 décembre 2016, date d’expiration de son dernier mandat. Aux termes de l’Accord du 31 décembre 2016, les élections devaient avoir lieu au plus tard le 31 décembre 2017. Dès le 23 juin 2017, les évêques de la CENCO revenaient à la charge par un nouveau message: « Le Pays va très mal. Debout Congolais! Décembre 2017 approche ». Contre toute attente, les consultations politiques attendues ont été repoussées par la CENI (Commission électorale nationale indépendante) au 23 décembre 2018. Sur ces entrefaites, « Joseph Kabila » – dont la présence à la tête de l’Etat est devenue autant illégitime qu’illégale – continue à entretenir le plus grand flou sur son sort. Partira? Partira pas? L’année 2017 s’est terminée, elle aussi, dans le sang. L’année 2018 apparait comme « l’année de toutes les incertitudes ». Vendredi 12 janvier, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya a célébré une messe à la mémoire des « martyrs du 31 décembre ». A Paris, Moïse Katumbi Chapwe – qui vit en exil depuis le mois de juin 2016 – s’est entretenu avec des représentants des médias de la diaspora congolaise de Belgique. A savoir: Cheik Fita (Cheikfitanews), Fabien Kusuanika (Tshangu TV1) et Baudouin Amba Wetshi (Congo Indépendant). L’ancien gouverneur du « Grand Katanga » n’a jamais fait mystère de ses convictions religieuses. Catholique croyant et pratiquant, « Moïse », comme l’appelle affectueusement ses proches, n’a pas trouvé des mots assez durs pour fustiger la « profanation » des églises par des « mercenaires » recrutés par « Kabila ». A plusieurs reprises, il a accusé ce dernier et sa mouvance de « rêver » d’actionner un référendum constitutionnel. ENTRETIEN A BÂTONS ROMPUS.

De gauche à droite: Moïse Katumbi, Baudouin Amba Wetshi, Fabien Kusuanika et Cheik Fita

Le cardinal Laurent Monsengwo a célébré vendredi 12 janvier une messe à la mémoire des « martyrs de la marche du 31 décembre 2017 ». Peut-on dire qu’Après le 31 décembre 2017 = Avant le 31 décembre 2017?

Je tiens d’abord à présenter mes condoléances à toute la population congolaise. Nos concitoyens ont été tués. Ce sont des « martyrs ». Des églises catholiques ont été profanées. Nous avions accepté de négocier avec le pouvoir l’Accord de la Saint Sylvestre. J’aurai pu faire bloquer ledit accord en ma qualité de membre du Rassemblement. J’ai préféré privilégié l’intérêt du pays avant toute chose. Des compatriotes ont été tués le 31 décembre. La preuve est faite que Kabila ne veut pas organiser les élections. En 2016, il a fait exprès de ne pas organiser les consultations politiques. Au lendemain de ma démission du poste de gouverneur du Katanga en 2015, j’avais écrit sur mon compte Twitter que « Kabila ne veut pas partir ». D’aucuns avaient parlé de procès d’intention. Pourquoi a-t-il fait tuer nos compatriotes le 31 décembre 2017? La réponse est simple: il veut rester au pouvoir. On a vu le président de la CENI amener ses « machines à tricher ». C’est un premier pas vers l’organisation du référendum. J’invite le peuple à être très vigilants. Dieu à inspirer l’église catholique. Je félicite le cardinal Laurent Monsengwo ainsi que les membres du Comité des laïcs catholiques. Les Congolais étaient comme plongés dans un profond sommeil. Nous devons nous réveiller. Kabila tient à organiser le référendum au cours de cette année. Pour lui, l’Accord du 31 décembre 2016 n’existe pas. Nous allons, en ce qui nous concerne, respecter l’Accord de la Saint Sylvestre.

La question restée posée: Après le 31 décembre 2017 = Avant le 31 décembre 2017? Va-t-on faire comme si rien ne s’est passé jusqu’au 23 décembre 2018?

Pour Kabila Avant le 31 décembre 2017 = Après le 31 décembre 2017. Ce qui n’est pas le cas pour la population congolaise. Nous avons accepté de négocier l’Accord du 31 décembre 2016 simplement pour éviter que le sang coule. Aujourd’hui, le pays est dirigé par un pouvoir sanguinaire. Qui tue aujourd’hui? Qui ordonne aux policiers et aux militaires de tuer? C’est le Président de la République. Celui-ci voudrait organiser le référendum avec ses « machines ». Cette fois-ci nous ne serons pas d’accord. C’est pourquoi, j’insiste auprès de la population de rester vigilants. Cette fois-ci, nous allons le chasser. Pour votre information, je voulais descendre à Kinshasa afin de participer à la marche le 31 décembre avec les fidèles. A partir de Bruxelles, j’ai transmis une demande officielle auprès de la Régie des voies aériennes (RVA) pour rentrer au pays. Je n’ai reçu aucune réponse.

Après le 31 décembre 2017, plus aucune institution ne jouit de la légitimité et de la légalité. Le pays est dirigé par des animateurs qui ne devaient plus être là. Ne devrait-on pas appliquer l’article 64 de la Constitution?

Les animateurs actuels des institutions sont en violation de la Constitution. Ils sont entrain de violer chaque jour l’Accord de la Saint Sylvestre. Au risque de me répéter, l’Accord est violé par le président Kabila parce qui tient à aller au référendum. Nous n’allons pas tomber dans le piège de la majorité. C’est pourquoi, je demande à la population congolaise d’être en alerte. Il n’y aura pas de référendum dans notre pays. On se souviendra que l’Accord a été soutenu par la Résolution 2348 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous respectons et nous respecterons l’Accord.

Vous venez de dévoiler un écrit qui montre que vous étiez prêt à participer à la manifestation du 31 décembre à Kinshasa. Entretemps, des bruits ont couru que Moïse Katumbi était en train de négocier avec Joseph Kabila pour rentrer au pays. Au motif que l’exil serait, semble-t-il, trop pesant. Confirmez-vous ces bruits?

C’est un mensonge! Ne vous fiez pas aux « bruits » émis par la majorité. J’ai travaillé avec Kabila à l’époque où il jouissait de la légitimité. J’étais le gouverneur de province le plus puissant. Le Katanga contribuait à plus de 50% au trésor public. A mon départ, la monnaie congolaise était encore très stable. Croyez-vous que je vais aujourd’hui rentrer au pays pour rejoindre un Président illégal et qui n’a plus de légitimité? La population congolaise doit me faire confiance. Car lorsque j’avais dénoncé en 2015 ce que nous sommes en train de vivre aujourd’hui, le président Kabila se trouvait à Lubumbashi. Quand j’avais parlé du « troisième faux penalty », j’étais encore gouverneur. La population doit être vigilante face à la manipulation distillée par la majorité. Il y a malheureusement quelques membres de l’opposition qui tombent dans le piège tendu. Je ne suis pas un demandeur d’emploi. Vous connaissez très bien ceux qui ont rejoint la majorité. Connaissez-vous un seul membre du « G7 » qui a traversé la rue pour aller chercher du travail là-bas? Il y a de la discipline au sein du Rassemblement. Nous restons soudés.

Des rumeurs font état de dissensions au sein de votre coalition. Comment se porte le Rassemblement au moment où nous parlons?

Le Rassemblement est uni. Ce sont des « prophètes de malheur » qui répandent ces rumeurs. La majorité présidentielle qui ne sait pas organiser les élections passe son temps à colporter ce genre de ragots. Vous avez sans doute vu la photo de Félix Tshisekedi en compagnie de Vital Kamerhe. Le MLC est avec nous. Je suis en contact avec tous les leaders.

Ce n’est pas la première fois qu’on voit une telle photo…

Nous ne devons pas nous laisser distraire par les manigances de la majorité. Notre objectif consiste à faire partir Kabila. Et non à alimenter des querelles internes au sein de l’opposition. Je persiste et signe: nous sommes unis. Je m’entretiens chaque jour avec Félix Tshisekedi. Pour le moment, l’enjeu, pour nous, reste le respect de l’Accord de la Saint Sylvestre.

Quel rôle joue Moïse Katumbi au sein du Rassemblement? Sera-t-il le candidat du RassOp à la prochaine élection présidentielle?

Je n’ai pas dit que j’étais le candidat du Rassemblement à la prochaine présidentielle. J’avais annoncé ma candidature bien avant la tenue du conclave de Genval en juin 2016. Moïse Katumbi est membre du Rassemblement. Il est à l’extérieur et travaille dans le secteur diplomatique. Il s’agit de faire en sorte que la communauté internationale aide le Congo. Nous avons une division de travail entre moi qui suis à l’étranger et ceux qui sont au pays. Nous nous complétons.

Vous êtes donc le « diplomate » du Rassemblement…

Je ne suis pas le « diplomate » du Rassemblement. Je crois pouvoir dire que je suis plutôt un membre influent du Rassemblement.

N’avez-vous pas l’impression que le Rassemblement fait face à quelques problèmes de communication? Si oui, comment comptez-vous les résoudre?

A mon avis, il n’y a pas de problèmes de communication au sein de notre plateforme. Une fois de plus, ce ne sont que des rumeurs. Pourquoi les gens sont sensibles à ces rumeurs? C’est tout simplement parce qu’il y a le chômage et la misère dans notre pays. L’Etat semble en panne. Le pays est pillé.

Revenons un peu sur l’accord de la Saint Sylvestre. En dehors des mesures de décrispation politique, qu’entendez concrètement par « on doit respecter l’accord »?

Lorsqu’on dit que l’accord doit être respecté, il n’y a pas que la « décrispation ». Il y a d’autres points. Kabila devait normalement organiser les élections à la date du 31 décembre 2017. Comme je sais et il le sait lui-même qu’il ne veut pas partir, il est décidé à amener la population au référendum. C’est pour cette raison qu’il attendait l’arrivée des machines à voter. Je pourrai citer d’autres mesures contenues dans l’Accord: garantir la liberté d’expression, mettre fin au dédoublement des partis politiques; libérer les prisonniers politiques, autoriser le retour des exilés politiques, autoriser la participation de tous à l’élection présidentielle et garantir la sécurité des postulants.

Si, par un fait extraordinaire, il vous disait de regagner le pays, qu’il allait faire cesser le dédoublement des partis politiques et nommer la personne désignée par le Rassemblement au poste de Premier ministre, allez-vous dans ce cas lui reconnaitre une certaine légitimité?

Nous n’avons pas besoin de postes! Comme je l’ai dit précédemment, j’ai démissionné au moment où le chef de l’Etat jouissait encore de la légitimité. Vous me voyez aller travailler dans un gouvernement des sanguinaires? Un gouvernement de gens qui tuent, profanent des églises tout en manquant du respect à nos évêques?

Vous êtes donc pour une transition sans Joseph Kabila…

Je suis pour le respect de l’Accord du 31 décembre 2016. Nous devons respecter l’accord de la Saint Sylvestre. Les Congolais respectent cet accord. La communauté internationale, mêmement.

On a planté le décor. Il faut qu’il y ait des élections. Que faudrait-il faire concrètement pour que les choses changent?

Le respect de l’Accord de la Saint Sylvestre implique l’organisation des élections. Combien des Congolais ont perdu la vie à cause de ces élections? Il ne se passe pas un jour sans que l’on apprenne que des gens ont été tués dans notre pays. Si Kabila voulait des élections, pourquoi a-t-il peur que la population marche pacifiquement dans notre pays? Nos frères et sœurs qui ont péri le 31 décembre n’avaient que des chapelets et des rameaux pour demander au Bon Dieu les élections. Kabila et son entourage sont hantés par Lucifer

Le cardinal Monsengwo vient de célébrer une messe ce vendredi 12 janvier à la mémoire des victimes du 31 décembre. Nous apprenons qu’il y a eu des coups de feu devant la Cathédrale Notre Dame. Nous aimerions avoir votre réaction à ce sujet. A Bruxelles, une messe sera organisée le dimanche 14 pour la même cause. Selon nos informations, vous y serez présent. Confirmez-vous cette information?

Effectivement, je vais assister à cette messe organisée à la mémoire de nos martyrs dimanche 14 janvier. Je remercie encore une fois le Cardinal et tous les évêques pour cette célébration eucharistique dédiée à nos Martyrs. Nous ne devons pas perdre espoir. Nos frères et sœurs sont morts pour une seule chose: la tenue des élections dans notre pays. On ne demande pas autre chose. S’il n’y a pas d’élections au cours de cette année – et si d’aventure Kabila persistait à matérialiser son idée de référendum -, il apprendra à ses dépens que les Congolais de 2018 ne sont plus ceux de 2017. L’Accord de la Saint Sylvestre dit clairement qu’il ne peut y avoir de référendum. Agir autrement ne serait ni plus ni moins qu’une provocation.

En 2016, vous avez tenu un discours identique en disant que « fin 2017, il va voir… ». Joseph Kabila est toujours là. Il a dit qu’il partira avec une balle dans la tête. Que lui répondez-vous?

Moïse Katumbi

En 2016, je disais que Kabila doit partir parce que conformément à la Constitution de notre pays, son dernier mandat a expiré le 19 décembre 2016. Le 31décembre de cette même année, un accord a été signé pour éviter le chaos qui pointait à l’horizon. Avant je l’appelais « Monsieur le Président ». Maintenant, il n’est plus que « Monsieur Kabila » comme on pourrait m’appeler « Monsieur Moïse Katumbi ». La raison est simple: il n’a plus de légitimité. En 2017, le calendrier électoral a été publié. A la demande de la communauté internationale, nous avons accepté ce chronogramme de bonne foi pour que Monsieur Kabila organise les élections. Il est clair aujourd’hui qu’il ne veut pas les organiser. Or cet Accord lui avait conférer une « petite légitimité ». S’il veut le violer en allant au référendum, on ne devrait pas nous traiter de « méchants ». Dans ce cas, nous allons nous défendre. Nous allons défendre notre pays. Jusqu’ici nous avons négocié avec lui calmement. Nous allons le faire d’une « autre façon »

Vous avez dit: « nous allons être méchants ». Etes-vous en train de sous-entendre que vous allez utiliser d’autres moyens faute d’avoir pu mobiliser la population? Une sous-question: quel message entendez-vous transmettre aux Congolais de la diaspora afin qu’ils continuent à se mobiliser?

Ce n’est pas la méchanceté. Il faut dire que jusque-là, nous avons été très pacifiques. Reste que tout Congolais a le devoir de défendre la Constitution. Si Monsieur Kabila violait la Constitution en organisant le référendum comme le lui conseille son entourage, nous allons demander à la diaspora congolaise de descendre tous au pays. Je suis en train de m’organiser pour rentrer au pays. J’ai déjà essuyé deux refus.

Dernièrement, j’ai lu un entretien avec Vital Kamerhe. De son propre aveu, il a dit: « Je connais bien Joseph Kabila. C’est quelqu’un avec qui il ne faut pas négocier. Il aime la violence ». Vous dites que vous n’êtes pas « méchants » mais vous comptez regagner le pays. Voulez-vous dire que vous êtes prêts à en découdre… militairement s’il le faut, parce que la force est le seul langage que Joseph Kabila comprend?

Nous sommes très pacifiques. J’ai toujours dit que la population est et reste la plus grande armée. Vital Kamerhe a déclaré que les militaires qui ont tué nos compatriotes n’étaient pas des Congolais. Il s’agissait des mercenaires que Kabila a engagés. Nous allons rentrer ensemble dans notre pays, il y aura une révolution sans armes pour faire partir Kabila. Si nous devrions prendre les armes, nous l’aurions fait depuis longtemps. Ce n’est pas l’argent qui nous manque pour faire la guerre. Nous ne voulons pas que le sang coule dans notre pays. Nous voulons la paix dans notre pays et que Monsieur Kabila parte. Je sais ce qu’il prépare de son côté. Je mets la CENI en garde. Elle doit faire attention. On doit respecter l’Accord de la Saint Sylvestre. Nous n’allons pas nous laisser bernés cette fois-ci. Trop, c’est trop!

A propos de la présence des mercenaires lors de la répression de la marche du 31 décembre. Ne trouvez-vous pas que la réaction de l’opposition est plutôt molle. Sous d’autres cieux, on aurait exigé la démission du chef de l’Etat qui recrute des mercenaires pour tuer « son » peuple…

Combien de fois l’opposition est sortie dans la rue? Combien de personnes ont perdu la vie lors de ces manifestations? A chaque fois, Kabila a utilisé les armes pour tuer sa propre population. Ses propres électeurs. Nous sommes là. Nous ne sommes pas fatigués. Nous allons changer notre pays ensemble. Il y a des gens qui nous disent qu’il faut prendre les armes. Nous leur répondons tout simplement que nous avons une grande armée: c’est la population congolaise.

Une photo a circulé récemment où l’on vous voit avec votre porte-parole Olivier Kamitatu en compagnie du cardinal Monsengwo. D’aucuns estiment de plus en plus qu’en cas de « transition sans Kabila », le Cardinal Monsengwo serait le candidat idéal pour diriger la transition. Soutiendrez-vous le Cardinal?

Le cardinal Monsengwo est un évêque comme les autres. Il n’est candidat à rien. L’Eglise catholique ne peut pas permettre à prêtre de s’engager en politique. A mon avis, ce sont des prophètes de malheur qui font courir toutes ces rumeurs. Nous devons avoir beaucoup de respect pour Son Eminence le cardinal Monsengwo. Il y a déjà des candidats à la Présidence de la République. C’est mon cas. C’est le cas également de Martin Fayulu, du professeur [Freddy] Matungulu, de Monsieur Tshiani et de tant d’autres prétendants. Cette fois-ci, nous n’irons pas aveuglément à cette consultation politique. L’opposition est unie.

Le Rassemblement présentera-t-il un candidat commun?

Nous allons nous mettre ensemble pour désigner un « candidat commun ». Il s’agira de celui qui pourra sauver le pays; celui qui pourra relever l’honneur de notre pays. A propos des massacres du 31 décembre, le bilan de cinq morts est loin de refléter la réalité. Lorsque le pouvoir aura changé des mains, les familles des victimes vont sans doute se manifester. Aujourd’hui, des familles sont en pleurs parce qu’il y a un individu qui s’accroche au pouvoir.

« Baba », comme on l’appelle au Katanga, Gabriel Kyungu wa Kumwanza s’est apparemment retiré du Rassemblement…

« Baba » est avec nous. S’il y a des opposants matraqués, c’est bien moi et lui. Après cette interview, on peut gager que le pouvoir va fabriquer d’autres plaintes après les prétendus recrutement de mercenaires et la spoliation immobilière. Baba reste fidèle au Rassemblement et au « G7 ». On semble ignorer que Baba est resté en résidence surveillée durant toute une année. Alors qu’il devait revenir en Europe pour subir un contrôle postopératoire. Ne suivez pas les prophètes de malheur. Ceux-ci ne prient pas le même Dieu que nous. Ils ont fait allégeance à Lucifer. Les gens qui tuent n’ont pas de place au Congo.

Malgré votre discours pugnace, il y a toujours des gens qui vous suspectent d’être le « dauphin » de Joseph Kabila…

Je n »ai pas quitté Kabila pour revenir travailler avec lui. Je suis chrétien. Catholique. Je ne peux pas servir quelqu’un qui tue. Kabila est le responsable numéro un de ce qui se passe dans notre pays. C’est le cas notamment des inondations. Je présente d’ailleurs mes condoléances aux parents des victimes. Des églises ont été profanées. Et vous me voyez moi être le dauphin de Kabila? Jamais de la vie!

 

Interview retranscrite par Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant 2003-2018


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