Kin: Une rentrée scolaire mouvementée

La rentrée scolaire a eu lieu, ce 4 octobre, sur toute l’étendue du territoire, même là où il y a les terribles ADF. Les élèves des écoles publiques et conventionnées étaient là, mais les profs, non. Stupeur et tremblements! Les enseignants ont continué à jouer à cache-cache avec les élèves durant 3 semaines! Enfer et damnation! C’est comme ça chaque année. Aussitôt que les élèvent foulent le sol des écoles, aussitôt les enseignants entrent en grève. On n’y peut rien. Ce sont des réflexes conditionnés. C’est comme le chien de Pavlov.

Pour ceux qui ne le sauraient pas, Ivan Petrovitch Pavlov est un médecin russe mort en 1936. Après moult expériences, il est arrivé à constater que son chien salivait à l’audition d’une sonnerie annonçant la nourriture. En fin de compte, il salivait à toute sonnerie! C’est cela le conditionnement pavlovien liant deux événements apparemment indépendants. Selon mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, les enseignants des écoles publiques et conventionnées réclament au gouvernement la prise en charge des nouvelles unités et l’amélioration de leurs salaires comme cela avait été convenu lors de la mise en route de la gratuité de l’enseignement. Les enseignements exigent de palper du doigt, hic et nunc, un salaire de 360 dollars par mois contre environ 100 dollars actuellement. Certains ont même fait un rêve d’avoir un salaire mensuel de 1.000 dollars comme au Gabon. Sapristi!

Ce 22 octobre, la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo) a déclaré urbi et orbi que le mouvement de grève ne signifie pas le refus de la gratuité par les écoles du réseau catholique, mais plutôt, une manière de protester contre le sous financement de l’éducation. La situation actuelle ne permet pas aux enseignants de toucher un salaire conséquent.

D’après mon ami qui sait tout, le coût annuel de la gratuité de l’enseignement primaire public lancé depuis septembre 2019, se chiffre à quelque 2,64 milliards de dollars, soit près de la moitié du budget de l’Etat. Enfer et damnation! Le gouvernement s’était engagé à prendre en charge les frais de fonctionnement des écoles et de supprimer tous les frais non pertinents dont la motivation des enseignants.

Toute action entraine une réaction. C’est la 1ère loi de Newton ou Principe d’inertie. Voulant sans doute étudier ou poussés par leurs parents, un petit groupe d’élèves s’en alla manifester contre la gratuité de l’enseignement devant les locaux du ministère de l’enseignement primaire, secondaire et technique. Saperlipopette!

L’article 43, alinéa 5 de la Constitution dispose que « L’enseignement primaire est obligatoire et gratuit dans les établissements publics ». En Belgique comme en France et ailleurs, l’école primaire est gratuite et obligatoire. A l’époque coloniale et jusque dans les années 1970, l’enseignement, primaire, secondaire et universitaire était gratuit dans notre pays convoité par tous les pays voisins et par la Chine. A cette époque, les élèves n’allaient pas à l’école avec de gros cartables sur le dos. Ils étudiaient avec des ardoises. Le niveau d’éducation était élevé.

Aujourd’hui, beaucoup d’élèves parlent charabia. Ils écrivent dans une langue qui ressemble étrangement au français. Ils présentent des lacunes en lectures, en écritures et en mathématiques. A qui la faute? In cauda venenum! Enfer et damnation!

Jeudi 21 octobre, des élèves sont allés manifester au Palais du peuple en faveur de la reprise immédiate des cours. Les pourparlers entre le banc syndical des enseignants et le gouvernement vont reprendre bientôt. Des solutions doivent être trouvées pour la reprise rapide des cours. Les enseignants ne devraient pas redevenir des super prédateurs et les élèves, des gibiers peureux. On dit chez nous que la parole contrarie la colère.

 

GML

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