Kinshasa: Des avenues transformées en torrents

Quand il pleut des cordes comme ce samedi 13 novembre, des tronçons de quelques artères principales se transforment en lacs. C’est le cas du Boulevard du 30 Juin, du Boulevard Triomphal ainsi que des avenues Libération, Huileries, et Kasavubu. Enfer et damnation!

D’après mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, les Chinois qui avaient réfectionné ces artères ont bouché certains égouts. Pour ceux qui ne le sauraient pas, depuis l’arnaque des Cinq Chantiers sous Kabila Junior, ce sont les ouvriers chinois qui s’occupent de la construction et de la réfection des routes. Ils travaillent jour et nuit, même dimanche, jour consacré au Seigneur. Ils ne prient jamais. Enfer et damnation! Ils sont très occupés par les chantiers. Mais ils ont le temps d’avoir des rejetons. Saperlipopette! A quelle heure font-ils donc la chose? Mystère, mystère! Bref, passons.

Ceci expliquant cela, la carte des égouts de la Ville Province de Kinshasa a disparu par la volonté de ceux-là même qui sont censés veiller à son aménagement. Ils peuvent ainsi vendre des terres dans de espaces autrefois interdits sans être inquiétés. Des quidams ont ainsi pu avoir des lopins de terre sur des collecteurs d’eaux d’égout, sur des bassins d’orage. Des buildings ont été érigés sur les principales voies d’évacuation des eaux. Empêchées de couler vers le fleuve Congo, rien d’étonnant dès lors que les eaux montent, qu’il y ait inondation!

Comme si cela ne suffisait pas, plusieurs rivières qui traversent la ville sortent régulièrement de leurs lits après de fortes pluies. Alors, certains quartiers se retrouvent sous eaux. Ces inondations sont parfois accompagnées d’importantes pertes en vies humaines. Sapristi!

La population de Kinshasa la déglinguée ne cesse de croître suite à l’afflux des populations venues des provinces. Elles fuient la guerre ou la précarité. Elles s’installent cahin-caha dans des constructions anarchiques. Ici, il n’y a pas de plans d’urbanisation. Il n’y a pas d’infrastructures de drainage des eaux. Ici, la ville ressemble à un grand village. Il n’y a pas d’eau courante. Il n’y a pas d’électricité. C’est la ruralisation de la ville de Kinshasa!

Ceux qui y ont élu domicile voyagent dans le temps et dans l’espace quand ils se rendent au centre ville. Là, ils découvrent toutes les commodités d’une vie moderne. Stupeur et tremblements!

Kinshasa la déglinguée s’étend sur une superficie de 9.965 km2. Mais la population évaluée entre 10 et 15 millions d’individus s’agglutine sur moins de 2.000 km². Dans la quête d’un « chez soi », des cimetières sont parfois envahis par des vivants qui y construisent leurs maisons. Il n’est pas rare de les voir transformer les caveaux funéraires en simples fosses septiques. Stupeur et tremblements! A l’époque, on craignait bien les morts, les fantômes et les cimetières. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Nenni! O tempora! O mores! Les pasteurs qui ont su maîtriser l’art de sauver les âmes des morts et de soulager les poches des vivants, ont maintenant remplacé les féticheurs. Les prières ont remplacé les fétiches. Avant l’apparition des inénarrables pasteurs des églises, les féticheurs régnaient en maitre comme à l’époque les dinosaures sur la Terre. Mais il y a soixante-cinq millions d’années, un astéroïde percuta la surface terrestre et causa leur extinction. D’après mon ami qui sait tout, le cratère de Chicxulub, près de la péninsule du Yucatán, au Mexique, est témoin de l’extinction des dinosaures.

Bref, passons! A ceux qui voulaient s’enrichir facilement, les féticheurs conseillaient de faire des incantations au cimetière. Cela ne marche plus aujourd’hui. Même ceux qui y ont élu domicile sont toujours aussi pauvres qu’avant. Et les morts sont bel et bien morts. Ils reposent en paix quelque part. On dit chez nous que pour pouvoir aider quelqu’un, il faut être en état de le faire.

 

GML

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