La marche de Lamuka n’a pas fait long feu

D’après mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, la marche la coalition « Lamuka » du 15 septembre a été peu suivie. Elle fut étouffée dans l’œuf par la police. Il a suffi de quelques grenades lacrymogènes pour disperser les quelques militants agités. Mais pourquoi répondre positivement à un mot d’ordre lancé par Muzito, le coordonnateur de Lamuka, dont le passage à la primature fut gangrené par la corruption à un point tel que Kabila lui arracha la gestion des finances publiques? C’est peut-être une forme de syndrome de Stockholm. Bref, passons.

Le présidium autoproclamé de la coalition Lamuka ou ce qu’il en reste à savoir ECIDé (Engagement pour la citoyenneté et le développement) de Martin Fayulu et Nouvel Elan d’Adolphe Muzito, avait ordonné, le 24 août, à ses ouailles de battre le pavé le 15 septembre pour dire NON à beaucoup de choses. NON à la CENI politisée, NON au glissement du calendrier électoral et NON à la fraude électorale. Comment font-ils pour savoir tout cela en avance? Quelle prémonition! De vrais devins! Ils peuvent sauter un mur avant de l’avoir vu! Ceci expliquant cela, il ne serait pas étonnant que certains utilisent ces prétextes pour ne pas se présenter à l’élection présidentielle de 2023. C’est la loi des probabilités totales.

Les autorités de la Ville de Kinshasa n’ont pas autorisé cette marche. La réponse du berger à la bergère fut la suivante: « au regard des instructions de l’autorité suprême ainsi que les restrictions édictées par l’OMS, est susceptible d’entraîner une contamination massive de la Covid-19 ». Il est vrai qu’à la suite de la pandémie de coronavirus, le gouvernement avait interdit marches et attroupements. La coalition Lamuka a toujours affirmé ne pas être concernée par cette mesure soulignant au passage que Fatshi est un usurpateur, une étiquette, une marionnette avant d’affirmer aujourd’hui qu’il est dictateur et tribaliste. Saperlipopette! Tout ça pour le même individu! C’est de bonne guerre. Il faut tout cela pour que Lamuka existe et survive. Cela devient d’autant important que la lutte pour la vérité des urnes a fait pschitt. Depuis, Lamuka s’est érigée en détracteur de Fatshi. Enfer et damnation!

Comme si cela ne suffisait pas, un mémorandum fut déposé, le 10 septembre, au Procureur de la CPI (Cour pénale internationale) à la Haye aux Pays-Bas par Lamuka/Diaspora. Il est demandé illico presto au procureur de documenter toutes les violations des droits de l’homme qui seront enregistrées au cours de la marche de manière à amorcer d’éventuelles poursuites contre leurs auteurs. Ils oublient que les militants du parti ECIDE avaient lancé une véritable fatwa contre les Balubas. Régulièrement, les yeux rouges de haine, les yeux injectés de sang, ils proclament urbi et orbi qu’ils vont massacrer à la machette les Balubas. Enfer et damnation!

La CPI s’occupe-t-elle donc aussi de la répression des marches interdites? D’après mon ami qui sait tout, la CPI juge plutôt les crimes contre l’humanité, les crimes de guerre, les crimes d’agression d’un pays et les génocides. Il rappelle que lors des meetings de l’ECIDé, il y a appel pressant à massacrer les Balubas. Saperlipopette! C’est ce genre de crimes qui intéressent plutôt la CPI.

Le 13 septembre, il y eut revirement de situation. Au cours d’une réunion tenue avec les cadres de Lamuka et d’un regroupement politique proche de Kabila dénommé NOGEC (Nouvelle génération pour l’émergence du Congo), le gouverneur de la Ville de Kinshasa autorisa la marche pour le vendredi 17 septembre comme le 15 septembre est jour de la rentrée parlementaire. Mais Lamuka refusa et maintint sa marche du 15 septembre. Pour que personne n’en ignore un autre mémorandum fut déposé au bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux Droits de l’homme à Genève. Stupeur et tremblements! On dit chez nous que « le rat ne tire pas la moustache du tigre ».

 

GML

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