Les terres sacrées du Kongo Central bradées?

Bamba di Lelo

Bamba di Lelo

Depuis quelque temps, nous apprenons à travers des correspondants dignes de foi que les Tutsis rwandais se déversent actuellement au Kongo Central avec l’aide de l’argent de Ruberwa et de Kabila, mais aussi de toute la clique des occupants rwandais, avec, hélas la complicité de collabos congolais, dont notamment: Antoine Ghonda, un vrai Mukongo de son espèce.

Ces nomades (stupides) qui se déversent au Kongo Central fuient, dit-on, la guerre hégémonique qu’ils ont eux-mêmes, sciemment déclenchée à Minembwe, dans cette partie Est de la République et ses environs. Et qui les laisse aller de l’Est à l’Ouest et dans quel but? Ces questions méritent qu’on y réfléchisse pour y voir clair, et connaître également les motivations de cet exode massif. D’après nos sources, ces voyageurs nocturnes, qui s’installent allègrement sur les terres de Ne Kongo ne sont ni réfugiés, ni pauvres, ni malheureux, mais ils sont tout simplement des envahisseurs rwandais, des nilotiques, qui viennent occuper des terres, afin de chasser et de massacrer demain les autochtones, les véritables ayant droit, ceux donc qui les auraient accueillis à bras ouverts!

Antoine Ghonda sait-il, au moins que la province du Kongo Central est classée parmi les plus petites provinces du pays, pourtant avec un taux de natalité élevé, un peu en dessous par rapport au taux du grand Kivu? Comment pourrait-on faire cohabiter cette nouvelle population des envahisseurs Tutsi rwandais dans l’espace géographique Ne Kongo? N’est-ce pas une volonté délibérée de venir détruire l’âme même des Ne Kongo dès lors que ces Tutsis rwandais arrivent avec leur culture de sang, culture de mort, avec leur esprit de domination et hégémonique?

Il est impératif, pour les Ne Kongo envahis par ce mouvement insolite et dont les terres sont mises en vente comme une marchandise quelconque de stopper, hic et nunc, cette aventure périlleuse tutsie. Le mieux à faire c’est d’agir dès maintenant pour que demain, il ne soit pas trop tard! Oui, ces terres vendues aux Rwandais agresseurs de notre nation sont vraiment bradées sans tenir compte des conséquences incalculables pour les enfants Ne Kongo qui, demain vont manquer de terre et seront des errants, comme « Caïn« , ne sachant où mettre la tête, parcourant, sans arrêt le monde entier!

D’ailleurs, on ne doit jamais oublier que dans la culture noble des Ne Kongo, la terre revêt un cachet sacré. C’est tout un symbole à côté de la langue, des us et coutumes. La terre ne se vend jamais, elle se laisse plutôt cultiver par ses ayant droit, et des enfants issus de la famille biologique, voire celle de la lignée de la famille régnante. Et si d’aventure, des étrangers devaient en exprimer le désir, on se limiterait alors à leur attribuer une portion de terre pour les jachères, périodiquement, sans plus. Jamais donc, ces étrangers ne pourraient revendiquer de telles terres comme leur appartenant!

Bien sûr, la jouissance totale de la terre pour les Ne Kongo est la preuve éloquente de la souveraineté qu’ils exercent librement sur leur patrimoine et de ce qui les relie aux ancêtres. Il y a là l’esprit des ancêtres qui vit dans cette terre qui fait vivre, de génération en génération, les enfants de tous les Ne Kongo?

Cela étant, comment ne pas réaffirmer que la terre du Kongo Central ne se vend pas, au risque de la souiller et de la rendre non productive. En ce sens, la loi Bakajika stipule que toute la terre congolaise appartient à l’Etat congolais. Oui, mais rien ne peut se faire sans tenir compte des avis et considérations des Chefs de terre de nos différentes provinces, et tout particulièrement de ceux du Kongo Central, à cause de la sacralité que l’on donne à la terre des ancêtres d’où l’on tire son identité spécifique et propre.
Si tel n’est pas, sans doute, le cas partout, en tout cas, en notre nom, et sur notre entière responsabilité face à l’histoire, le Kongo Central est fier de revendiquer ce statut mystique de sa terre, léguée par ses ancêtres Ne Kongo!

Aussi à tous les inconscients et marionnettes qui sont à la solde des Tutsi rwandais, nous disons qu’il est encore temps de comprendre quelle fut la philosophie de nos ancêtres Ne Kongo par rapport à la terre qui nourrit et donne l’habitation et sécurité à ses enfants Ne Kongo.

A vous mes compatriotes du Kongo Central, qui êtes des miens, partageant la même histoire glorieuse de l’ancien Royaume du Kongo, j’adresse un vibrant appel à demeurer vigilants devant les assauts répétés de Joseph Kabila avec sa cohorte d’hommes aux mains ensanglantées qui veulent perturber la quiétude de notre province en y installant, par ci par là, ses frères rwandais, de surcroît génocidaires, capables de transformer le Kongo Central en un enfer à ciel ouvert!

A mes frères et sœurs du terroir,

Est-il encore nécessaire de vous rappeler, à chacune et à chacun, que nos ancêtres et nos Pères de l’Indépendance dont Joseph Kasa-Vubu, Edmond Nzeza Nlandu, Vital Muanda, Emile Zola, Antoine Kingotolo, Gaston Diomi Ndongala, Emmanuel Bamba…, loin de vendre nos terres, ils ont plutôt conservé ce patrimoine commun intact pour toutes les générations dont nous sommes aujourd’hui les heureux bénéficiaires, porteurs d’une identité spécifique et exclusive: les Ne Kongo. D’où l’identité territoriale, la liberté et la souveraineté.

Or, les Tutsis rwandais sont à la base de la déstabilisation du Congo Kinshasa, notre pays. Ils sont fort avancés sur ce chemin de démolition de notre Etat, par le biais du sang qui ne cesse de couler dans la partie Est de la République Démocratique du Congo et ce, dans un silence assourdissant, complice et hypocrite de l’Organisation des Nations Unies, de l’Union Africaine et des puissants de ce monde qui tirent des dividendes à moindre coût de nos matières premières!

Devant cette tragédie, devant notre destin en péril, nous n’avons plus droit à l’erreur devant ce calcul diabolique, un subterfuge qui prévoit de faire du peuple mukongo, sur notre propre sol, des esclaves aujourd’hui et demain. Notons en passant que, pour les occupants, le dernier verrou qui leur reste à faire sauter, c’est bien celui du Kongo Central qu’ils veulent soumettre à leur diktat comme ils l’ont réussi dans maints endroits de notre pays, au Kasaï notamment, où donc, le Chef Kamuena Nsapu, fut trahi par les siens, des hommes politiques dans l’entourage de Joseph Kabila, tous comme des malades « mentaux« , et opportunistes reconnus, ont ordonné l’assassinat d’un Chef traditionnel, défenseur des terres de ses ancêtres au profit de sa population locale. Comme si cela ne suffisait pas, le général David Rugayi Sengabo Matricule 1-060-97-27-483-67, un sujet rwandais, infiltré dans notre armée nationale, a été désigné au Kasaï par le général Célestin Mbala Munsese pour assumer l’intérim de commandant section Opération du Grand Kasaï, considérant que ce peuple n’aurait pas droit à la paix et à l’épanouissement que lui confèrent les mécanismes légaux des Nations-Unies!

A ce jour, l’île de Mateba est entièrement envahie par Joseph Kabila. Ce dernier a dû vider l’île de ses occupants en les invitant à aller se promener ailleurs. Un hôtel de luxe est occupé par son frère cadet Zoé, un troubadour qui n’hésite pas de tirer sur tous ses adversaires de l’ombre. C’est ainsi qu’à dater de ce jour, j’invite le peuple mukongo, à se lever et à s’armer de courage pour interdire à Joseph Kabila le séjour au Kongo Central et également de détruire tous les contrats léonins pris entre lui et des occupants inconnus, pour assurer demain à nos enfants une terre de paix où, après nous, ils pourront vivre et y reposer leur tête, une terre qu’ils pourront cultiver à leur guise. Ainsi donc, ils doivent tout faire pour que leur territoire ne devienne pas une terre conquise par des conquistadors Tutsi!

Redire, marteler ce message est important voire urgent. Il aidera tout le monde à relever la tête et à décider nous-mêmes, peuple mukongo, du contraire ! Et s’il nous faut répondre à la violence par la violence, comme unique moyen de nous protéger du danger imminent, nous devrions le faire pour mettre l’ennemi hors d’état de nuire.

Soyons vigilants et ne ménageons plus nos efforts à cause de nos enfants qui ont droit à cet héritage qu’est la terre des ancêtres, qui fait vivre et garantit notre dignité humaine et culturelle aujourd’hui et demain!

 

Par Bamba di Lelo
Docteur en Sciences Politiques de l’UCL
Analyste des Questions politiques du Congo
E.mail : jbadil@hotmail.be

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