Les violations et atteintes aux droits humains se poursuivent dans les provinces sous état de siège.

Quelques jours après l’adoption de  la douzième prorogation de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, la Voix des Sans pour les Droits de l’Homme (VSV) est vivement préoccupée par l’augmentation des attaques armées et des massacres des populations, les intimidations, les menaces et autres violences contre les journalistes et les défenseurs des droits humains, les incendies des villages et les pillages des biens des personnes, etc…

La VSV dénonce fermement cet état de chose qui est très loin de respecter la dignité humaine et elle compatit avec la population congolaise vivant dans l’Est de la RDCongo qui fait régulièrement face aux souffrances indicibles.

La VSV informe l’opinion publique que dans le cadre du Réseau Service Civil pour la Paix dont elle fait partie, elle mène avec ses partenaires de ce Réseau depuis octobre 2021 une campagne de sensibilisation de la population sur l’état de siège et surtout sur son importance notamment le rétablissement de la paix et de la sécurité à l’Est de la RDCongo.

La VSV condamne avec la dernière énergie toutes les violations et atteintes aux droits humains commises dans les deux provinces sous état de siège.

A titre illustratif, quelques cas des violations et d’atteintes aux  droits humains documentés par les ONGs locales entre septembre et novembre 2021 dans les deux provinces sous état de siège :

  • Province du Nord-Kivu
  • Groupes armés et milices
  • Au moins 59 civils tués entre vendredi 12 novembre 2021 et samedi 13 novembre 2021 dans le village de Kisunga et ses environs, territoire de Beni. L’incendie du centre de santé Kyalumba sis zone de santé Kyondo à Kisunga, le pillage et l’incendie de plusieurs boutiques et maisons d’habitation, ayant causé le déplacement massif des populations des plusieurs villages vers Bulambo et la ville de Butembo ;
  • Trente (30) civils tués entre dimanche 31 octobre et jeudi 04 novembre 2021 dans les villages de Mantumbu, les secteurs de Beni-Mbau, de Ruwenzori et la chefferie des Babila-Babombi, territoire de Beni. Plusieurs biens de valeur pillés, deux véhicules incendiés et une vingtaine des civils kidnappés ;
  • La nuit du 29 au 30 octobre 2021, huit (8) personnes abattues à Kazaroho à Bulongo et à Kidungu, un véhicule incendié et un autre criblé des balles ; 
  • La nuit de samedi 23 à dimanche 24 octobre 2021, sept (7) personnes ont été tuées à Bulongo et des boutiques, des pharmacies et des maisons ont été pillées ;                                                                                    
  • Vendredi 22 octobre 2021, quatre (4) personnes ont été tuées dans le village de Libokora et Mutilipi, non loin de Bulongo ;
  • La nuit du mercredi 20 au jeudi 21 octobre 2021, dix-neuf (19) personnes tuées dans les villages de Kalembo, Toya et Mayele dans le secteur de Ruwenzori. Une dizaine des personnes ont disparu ;
  • Mardi 19 octobre 2021, le véhicule de la société brassicole Bralima a été incendiée et une femme de 3ème âge atteinte d’une balle est décédée des suites de ses blessures. Deux maisons ont été incendiées ;
  • Du 04 au 06 octobre 2021, une défenseuse des droits humains au sein de l’organisation « Dynamique des femmes juristes pour les droits de la femme et de l’enfant » à Butembo a reçu des menaces de mort via son téléphone à cause de son travail ;
  • Le 28 septembre 2021, M. PALUKU Blaise a été abattu au quartier Mambango, commune de Bungulu dans la ville de Beni ;
  • Le 23 septembre 2021, deux (2) enfants sont décédés et un (1) autre a été grièvement blessé à la suite de l’explosion des munitions de guerre dans un champ sis zone de santé Birambizo ;
  • Le 21 septembre 2021, le responsable de la coopérative des cultivateurs de Kaibushera Kahunga a été visité par des bandits. Craignant pour sa sécurité, il vit désormais en clandestinité;
  • Le 16 septembre 2021, le Responsable de la radio Club Lungendo a fait l’objet des menaces de mort ;
  • Le 02 septembre 2021, deux (2) civils tués au cours des affrontements opposant deux (2) groupes armés ;      
  • En septembre 2021, un journaliste de la radio Evangélique et Développement Herman émettant à Rutshuru a fait l’objet d’une série des menaces de mort par téléphone et des tracts.
  • Forces de sécurité
  • Le 31 octobre 2021, M. Cabral Yombo, Président de la Société Civile de Hombo, en territoire de Walikale dans la province du Nord-Kivu, a succombé des suites de ses blessures après avoir été torturé vendredi 29 octobre 2021 par des militaires FARDC sous ordre de M. Katindi Lwamyango, chef de secteur des Bakano dans le même territoire ;
  • Le 10 octobre 2021, arrestation de l’artiste chanteur et musicien Delcanto IDENGO alors qu’il préparait un grand concert à Butembo. Il lui est reproché de vouloir soulever la population contre les soldats engagés dans la traque des rebelles ;
  • Le 10 septembre, la fontaine KATSARUHANDE, militant du mouvement citoyen LUCHA a été atteint d’une balle sur sa jambe droite tiré par un élément de la PNC lors de la répression d’une marche pacifique. Il a été amputé de cette jambe droite ;
  • En date du 02 octobre 2021, M. KAMBALE Justin, âgé de 23 ans a été tué dans la commune rurale d’Oicha par un militaire des FARDC incontrôlés.
  • Province de l’Ituri
  • Groupes armés ou milices

Malgré des opérations militaires musclées conduites par les FARDC dans la province de l’Ituri, la situation sécuritaire demeure préoccupante et imprévisible. Entre septembre et octobre 2021, la province de l’Ituri a enregistré une série d’attaques armées. Le territoire d’Irumu a été le plus touché. Dans cette province de l’Ituri, les atteintes et violations des droits humains ne font que s’accroitre contre les journalistes et les défenseurs des droits humains malgré des multiples cris d’alarme lancés par les acteurs sociaux. Au cours du mois de septembre et octobre 2021,  des alertes  sur les cas de protection suivants ont été lancées:

  • Depuis septembre 2021, Gloire Mumbesa, journaliste et directeur de la Radio Communautaire Tuungane, station émettant dans la commune rurale de Mungbwalu, territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri, est l’objet des menaces de mort proférées au téléphone (appels vocaux et SMS) par des présumés miliciens CODECO. Le 10 septembre 2021, le journaliste a reçu les messages suivants : « Le jeudi prochain, nous serons à Mungbwalu. Nous connaissons ta maison. Nous savons que tu es journaliste, mais ta façon de parler du mouvement CODECO ne nous plaît pas ». Peu de temps après, Gloire Mumbesa a reçu un appel téléphonique le menaçant en ces termes : « Dans une semaine, nous serons à Mungbwalu. Cesse de parler en mal contre CODECO sur ta radio. Tu vas bientôt fuir. Tu penses qu’à Mungbwalu on ne connait pas ton domicile ? »
  •  En septembre 2021, Justin Kongawi, journaliste à la RTNC/Bunia, a été la cible des menaces de mort en raison de son travail de journaliste dans la province de l’Ituri. Depuis lors, le journaliste a été contraint de vivre en clandestinité
  •  Le 26 septembre 2021, les hommes armés ont fait incursion à Makayanga, un village situé à l’entrée du centre de négoce de Komanda, dans la chefferie de Basili à plus ou moins 75km au sud de la ville de Bunia dans le territoire d’Irumu. Ils ont incendié la maison du journaliste Prince SYAGHENDA de la radio communautaire Tuendelee/Komanda et correspondant officiel de la Radiotélévision Rwanzururu(RTR)/Bunia et du média en ligne Bunia-info24.com pour la région de Komanda.
  • Un convoi escorté par les FARDC et la MONUSCO a été attaqué le samedi 9 octobre à Mambelenga (territoire d’Irumu, en Ituri) sur la route nationale 4, entre Komanda et Beni. 4 voitures ont été incendiées et plusieurs personnes portées disparues.
  • Situation Humanitaire
  • Province de l’Ituri

Les opérations militaires menées en Ituri dans le cadre de l’état de siège contre des groupes armés ont occasionné un déplacement massif de la population civile. Entre septembre et octobre 2021, la Province de l’Ituri a connu un important déplacement des populations civiles fuyant leur domicile. Le 05 octobre 2021, 76 755 personnes se sont déplacées suite aux attaques répétées attribuées aux ADF dans le territoire d’Irumu en province de l’Ituri. (Rapport OIM Septembre 2021).

Cependant, la détérioration de la situation des droits humains  à l’Est de la RDCongo doit pousser toutes les congolaises et tous les congolais ainsi que la Communauté Internationale éprise de paix et de justice à réfléchir en profondeur sur les vraies pistes des solutions pour le rétablissement effectif de l’autorité de l’Etat et de la paix à l’Est de la RDCongo. 

Face à l’absence d’une réelle alternative pour la paix à l’Est, l’état de siège devrait en principe être soutenu par tous les acteurs sociaux et politiques toutes tendances confondues ainsi que la population congolaise dans son ensemble.

La VSV se demande  pourquoi les partis politiques de l’opposition et ceux de l’Union Sacrée ne se mettraient pas ensemble, comme sous d’autres cieux face à une question d’intérêt national pour mettre fin  à l’insécurité et aux violations massives des droits humains à l’Est de la RDCongo?

La VSV pense qu’il est temps que tout le monde se mobilise comme un seul homme en tournant  le regard vers les populations de l’Est et cela ne peut être possible qu’en mettant de côté les intérêts égoïstes et partisans.

Il sied de souligner et de reconnaître, malgré les faiblesses constatées en terme des violations et atteintes aux droits humains depuis la proclamation de l’état de siège, que cet état de siège a permis notamment de sécuriser plusieurs tronçons routiers, de récupérer plusieurs villages et bastions des groupes armés et autres milices, la reddition et la neutralisation des dizaines des miliciens, la récupération des armes ainsi que le retour de la population dans les villages sécurisés par les éléments des Forces Armées de la République démocratique du Congo.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) réitère son soutien à l’état de siège qui est une piste de solution pour la paix et la sécurité au Nord–Kivu et en Ituri si on évitait les violations et atteintes aux droits humains. Pour la VSV, les voix qui s’élèvent les unes pour exiger l’évaluation de l’état de siège, les autres pour y mettre fin car cet état de siège « a échoué » ne sont que la résultante de l’insuffisance de la communication de la part des autorités congolaises. Les autorités congolaises doivent donc communiquer suffisamment avec la population en expliquant à celle-ci que l’état de siège n’est pas une solution magique qui résoudrait le problème des groupes armés en quelques semaines ou quelques mois seulement. Elles doivent sensibiliser la population sur le fait que les groupes armés existent en RDCongo depuis plus de deux décennies et par conséquent ils ne pouvaient que résister face à la puissance de feu des Forces Armées de la Républiques Démocratiques du Congo (FARDC). Ces dernières finiront par vaincre ces groupes armés avec l’appui de la population et d’une partie de la Communauté Internationale éprise de paix et du respect de la dignité humaine. La population doit donc être invitée à la patience et à collaborer avec les services de sécurité. En effet, mettre fin à l’état de siège risquerait de contribuer à la pérennisation de l’insécurité et à l’absence du rétablissement de l’autorité de l’Etat à l’Est de la RDCongo.

La VSV recommande au gouvernement congolais de :

  • Communiquer régulièrement sur l’état de siège et les raisons pour lesquelles il a  été proclamé par le Chef de l’Etat ;
  • Sensibiliser et mobiliser la population, les acteurs politiques toutes tendances confondues  pour soutenir l’état de siège et surtout les FARDC au front ;
  • Apporter un soutien logistique, matériel, financier et moral conséquent aux FARDC pour le rétablissement de l’autorité de l’Etat dans les deux (2) provinces en proie aux violences meurtrières.

Fait à Kinshasa, le 26 novembre 2021.

SITUATION SECURITAIRE A L’EST DE LA RDCONGO : LES VIOLATIONS ET ATTEINTES AUX DROITS HUMAINS SE POURSUIVENT DANS LES PROVINCES SOUS ETAT DE SIEGE AU GRAND DAM DES POPULATIONS QUI Y VIVENT.

Quelques jours après l’adoption de  la douzième prorogation de l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, la Voix des Sans pour les Droits de l’Homme (VSV) est vivement préoccupée par l’augmentation des attaques armées et des massacres des populations, les intimidations, les menaces et autres violences contre les journalistes et les défenseurs des droits humains, les incendies des villages et les pillages des biens des personnes, etc…

La VSV dénonce fermement cet état de chose qui est très loin de respecter la dignité humaine et elle compatit avec la population congolaise vivant dans l’Est de la RDCongo qui fait régulièrement face aux souffrances indicibles.

La VSV informe l’opinion publique que dans le cadre du Réseau Service Civil pour la Paix dont elle fait partie, elle mène avec ses partenaires de ce Réseau depuis octobre 2021 une campagne de sensibilisation de la population sur l’état de siège et surtout sur son importance notamment le rétablissement de la paix et de la sécurité à l’Est de la RDCongo.

La VSV condamne avec la dernière énergie toutes les violations et atteintes aux droits humains commises dans les deux provinces sous état de siège.

A titre illustratif, quelques cas des violations et d’atteintes aux  droits humains documentés par les ONGs locales entre septembre et novembre 2021 dans les deux provinces sous état de siège :

  • Province du Nord-Kivu
  • Groupes armés et milices
  • Au moins 59 civils tués entre vendredi 12 novembre 2021 et samedi 13 novembre 2021 dans le village de Kisunga et ses environs, territoire de Beni. L’incendie du centre de santé KYALUMBA sis zone de santé Kyondo à Kisunga, le pillage et l’incendie de plusieurs boutiques et maisons d’habitation, ayant causé le déplacement massif des populations des plusieurs villages vers Bulambo et la ville de Butembo ;
  • Trente (30) civils tués entre dimanche 31 octobre et jeudi 04 novembre 2021 dans les villages de Mantumbu, les secteurs de Beni-Mbau, de Ruwenzori et la chefferie des Babila-Babombi, territoire de Beni. Plusieurs biens de valeur pillés, deux véhicules incendiés et une vingtaine des civils kidnappés ;
  • La nuit du 29 au 30 octobre 2021, huit (8) personnes abattues à Kazaroho à Bulongo et à Kidungu, un véhicule incendié et un autre criblé des balles ; 
  • La nuit de samedi 23 à dimanche 24 octobre 2021, sept (7) personnes ont été tuées à Bulongo et des boutiques, des pharmacies et des maisons ont été pillées ;                                                                                    
  • Vendredi 22 octobre 2021, quatre (4) personnes ont été tuées dans le village de Libokora et Mutilipi, non loin de Bulongo ;
  • La nuit du mercredi 20 au jeudi 21 octobre 2021, dix-neuf (19) personnes tuées dans les villages de Kalembo, Toya et Mayele dans le secteur de Ruwenzori. Une dizaine des personnes ont disparu ;
  • Mardi 19 octobre 2021, le véhicule de la société brassicole BRALIMA a été incendiée et une femme de 3ème âge atteinte d’une balle est décédée des suites de ses blessures. Deux maisons ont été incendiées ;
  • Du 04 au 06 octobre 2021, une défenseuse des droits humains au sein de l’organisation « Dynamique des femmes juristes pour les droits de la femme et de l’enfant » à Butembo a reçu des menaces de mort via son téléphone à cause de son travail ;
  • Le 28 septembre 2021, M. Paluku Blaise a été abattu au quartier Mambango, commune de Bungulu dans la ville de Beni ;
  • Le 23 septembre 2021, deux (2) enfants sont décédés et un (1) autre a été grièvement blessé à la suite de l’explosion des munitions de guerre dans un champ sis zone de santé Birambizo ;
  • Le 21 septembre 2021, le responsable de la coopérative des cultivateurs de Kaibushera Kahunga a été visité par des bandits. Craignant pour sa sécurité, il vit désormais en clandestinité;
  • Le 16 septembre 2021, le Responsable de la radio Club Lungendo a fait l’objet des menaces de mort ;
  • Le 02 septembre 2021, deux (2) civils tués au cours des affrontements opposant deux (2) groupes armés ;      
  • En septembre 2021, un journaliste de la radio Evangélique et Développement Herman émettant à Rutshuru a fait l’objet d’une série des menaces de mort par téléphone et des tracts.
  • Forces de sécurité
  • Le 31 octobre 2021, M. Cabral Yombo, Président de la Société Civile de Hombo, en territoire de Walikale dans la province du Nord-Kivu, a succombé des suites de ses blessures après avoir été torturé vendredi 29 octobre 2021 par des militaires FARDC sous ordre de M. Katindi Lwamyango, chef de secteur des Bakano dans le même territoire ;
  • Le 10 octobre 2021, arrestation de l’artiste chanteur et musicien Delcanto IDENGO alors qu’il préparait un grand concert à Butembo. Il lui est reproché de vouloir soulever la population contre les soldats engagés dans la traque des rebelles ;
  • Le 10 septembre, la fontaine Katsaruhande, militant du mouvement citoyen LUCHA a été atteint d’une balle sur sa jambe droite tiré par un élément de la PNC lors de la répression d’une marche pacifique. Il a été amputé de cette jambe droite ;
  • En date du 02 octobre 2021, M. Kambale Justin, âgé de 23 ans a été tué dans la commune rurale d’Oicha par un militaire des FARDC incontrôlés.
  • Province de l’Ituri
  • Groupes armés ou milices

Malgré des opérations militaires musclées conduites par les FARDC dans la province de l’Ituri, la situation sécuritaire demeure préoccupante et imprévisible. Entre septembre et octobre 2021, la province de l’Ituri a enregistré une série d’attaques armées. Le territoire d’Irumu a été le plus touché. Dans cette province de l’Ituri, les atteintes et violations des droits humains ne font que s’accroitre contre les journalistes et les défenseurs des droits humains malgré des multiples cris d’alarme lancés par les acteurs sociaux. Au cours du mois de septembre et octobre 2021,  des alertes  sur les cas de protection suivants ont été lancées:

  • Depuis septembre 2021, Gloire Mumbesa, journaliste et directeur de la Radio Communautaire Tuungane, station émettant dans la commune rurale de Mungbwalu, territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri, est l’objet des menaces de mort proférées au téléphone (appels vocaux et SMS) par des présumés miliciens CODECO. Le 10 septembre 2021, le journaliste a reçu les messages suivants : « Le jeudi prochain, nous serons à Mungbwalu. Nous connaissons ta maison. Nous savons que tu es journaliste, mais ta façon de parler du mouvement CODECO ne nous plaît pas ». Peu de temps après, Gloire Mumbesa a reçu un appel téléphonique le menaçant en ces termes : « Dans une semaine, nous serons à Mungbwalu. Cesse de parler en mal contre CODECO sur ta radio. Tu vas bientôt fuir. Tu penses qu’à Mungbwalu on ne connait pas ton domicile ? »
  •  En septembre 2021, Justin Kongawi, journaliste à la RTNC/Bunia, a été la cible des menaces de mort en raison de son travail de journaliste dans la province de l’Ituri. Depuis lors, le journaliste a été contraint de vivre en clandestinité
  •  Le 26 septembre 2021, les hommes armés ont fait incursion à Makayanga, un village situé à l’entrée du centre de négoce de Komanda, dans la chefferie de Basili à plus ou moins 75km au sud de la ville de Bunia dans le territoire d’Irumu. Ils ont incendié la maison du journaliste Prince Syaghenda de la radio communautaire Tuendelee/Komanda et correspondant officiel de la Radiotélévision Rwanzururu(RTR)/Bunia et du média en ligne Bunia-info24.com pour la région de Komanda.
  • Un convoi escorté par les FARDC et la Monusco a été attaqué le samedi 9 octobre à Mambelenga (territoire d’Irumu, en Ituri) sur la route nationale 4, entre Komanda et Beni. 4 voitures ont été incendiées et plusieurs personnes portées disparues.
  • Situation Humanitaire
  • Province de l’Ituri

Les opérations militaires menées en Ituri dans le cadre de l’état de siège contre des groupes armés ont occasionné un déplacement massif de la population civile. Entre septembre et octobre 2021, la Province de l’Ituri a connu un important déplacement des populations civiles fuyant leur domicile. Le 05 octobre 2021, 76 755 personnes se sont déplacées suite aux attaques répétées attribuées aux ADF dans le territoire d’Irumu en province de l’Ituri. (Rapport OIM Septembre 2021).

Cependant, la détérioration de la situation des droits humains  à l’Est de la RDCongo doit pousser toutes les congolaises et tous les congolais ainsi que la Communauté Internationale éprise de paix et de justice à réfléchir en profondeur sur les vraies pistes des solutions pour le rétablissement effectif de l’autorité de l’Etat et de la paix à l’Est de la RDCongo. 

Face à l’absence d’une réelle alternative pour la paix à l’Est, l’état de siège devrait en principe être soutenu par tous les acteurs sociaux et politiques toutes tendances confondues ainsi que la population congolaise dans son ensemble.

La VSV se demande  pourquoi les partis politiques de l’opposition et ceux de l’Union Sacrée ne se mettraient pas ensemble, comme sous d’autres cieux face à une question d’intérêt national pour mettre fin  à l’insécurité et aux violations massives des droits humains à l’Est de la RDCongo?

La VSV pense qu’il est temps que tout le monde se mobilise comme un seul homme en tournant  le regard vers les populations de l’Est et cela ne peut être possible qu’en mettant de côté les intérêts égoïstes et partisans.

Il sied de souligner et de reconnaître, malgré les faiblesses constatées en terme des violations et atteintes aux droits humains depuis la proclamation de l’état de siège, que cet état de siège a permis notamment de sécuriser plusieurs tronçons routiers, de récupérer plusieurs villages et bastions des groupes armés et autres milices, la reddition et la neutralisation des dizaines des miliciens, la récupération des armes ainsi que le retour de la population dans les villages sécurisés par les éléments des Forces Armées de la République démocratique du Congo.

Conclusion et recommandations

La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) réitère son soutien à l’état de siège qui est une piste de solution pour la paix et la sécurité au Nord–Kivu et en Ituri si on évitait les violations et atteintes aux droits humains. Pour la VSV, les voix qui s’élèvent les unes pour exiger l’évaluation de l’état de siège, les autres pour y mettre fin car cet état de siège « a échoué » ne sont que la résultante de l’insuffisance de la communication de la part des autorités congolaises. Les autorités congolaises doivent donc communiquer suffisamment avec la population en expliquant à celle-ci que l’état de siège n’est pas une solution magique qui résoudrait le problème des groupes armés en quelques semaines ou quelques mois seulement. Elles doivent sensibiliser la population sur le fait que les groupes armés existent en RDCongo depuis plus de deux décennies et par conséquent ils ne pouvaient que résister face à la puissance de feu des Forces Armées de la Républiques Démocratiques du Congo (FARDC). Ces dernières finiront par vaincre ces groupes armés avec l’appui de la population et d’une partie de la Communauté Internationale éprise de paix et du respect de la dignité humaine. La population doit donc être invitée à la patience et à collaborer avec les services de sécurité. En effet, mettre fin à l’état de siège risquerait de contribuer à la pérennisation de l’insécurité et à l’absence du rétablissement de l’autorité de l’Etat à l’Est de la RDCongo.

La VSV recommande au gouvernement congolais de :

  • Communiquer régulièrement sur l’état de siège et les raisons pour lesquelles il a  été proclamé par le Chef de l’Etat ;
  • Sensibiliser et mobiliser la population, les acteurs politiques toutes tendances confondues  pour soutenir l’état de siège et surtout les FARDC au front ;
  • Apporter un soutien logistique, matériel, financier et moral conséquent aux FARDC pour le rétablissement de l’autorité de l’Etat dans les deux (2) provinces en proie aux violences meurtrières.

Fait à Kinshasa, le 26 novembre 2021.

La Voix des Sans Voix pour les droits de l’homme

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