Lettre Ouverte à Monsieur le Sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo en liberté

Golden Misabiko

Golden Misabiko

Excellence Monsieur Jean-Pierre Bemba Gombo, Sénateur et Acteur Politique, Ancien Vice-Président de la République Démocratique du Congo,
Excellence Monsieur le Président,

Nous, Congolais du Grand Congo, sommes témoins vivants des évènements heureux qui se sont succédés rapidement et qui vous ont amené à être, maintenant, en liberté suite à l’acquittement pur (et simple) sur les charges qui pesaient sur vous pendant les longues années en prison de la Cour Pénale Internationale, CPI, en sigle; loin de ceux qui vous sont chers, à savoir, votre chère Epouse, vos enfants, vos membres de famille, vos proches connaissances, sympathisants et membres de votre parti, le MLC. Pendant votre séjour en détention, beaucoup de malheurs les plus inimaginables, insupportables et catastrophiques se sont abattus sur le Congo-Kinshasa et son Peuple de la manière la plus continue et étendue.

En effet, en tant que Congolais et l’un des prisonniers d’opinions qui a connu plusieurs lieux horribles de détention de la République Démocratique du Congo [de et dans l’actuel régime de Kinshasa ] et subi toutes sortes de tortures physiques et morales à cause de mon travail pour la défense de la dignité humaine en RDC, je ne peux que montrer sincèrement ma compassion avec vous, Monsieur Jean-Pierre Bemba, pour les années passées en prison; avec tout ce que cela entraîne comme conséquences dans la vie d’un être cher, membre de la famille, et actif dans la société. Votre vie est extrêmement sacrée; elle est aussi importante.

Tout en espérant que vous aviez eu quelques brins d’informations sur le Congo-Kinshasa pendant vos très longues années en prison à la Cour Pénale Internationale, je m’empresse de vous relater les faits criminels et d’atrocités insupportables que le régime de Kinshasa a commis contre le peuple Congolais, votre Peuple; dans sa politique horrible de tout mettre à feu et à sang pour garder son pouvoir:

  • Juste, après les élections de 2006, que vous aviez, d’ailleurs, gagnées, il y a eu des massacres des populations à Kinshasa et dans d’autres villes qui avaient massivement voté pour vous. [1]
  • Les adeptes de Bundu dia Kongo [de l’ancienne province de Bas-Congo] ont été décimés par l’Armée, FARDC et la Police dans une expédition spéciale de tueries sans réserve; en 2007 à 2008. Il est rapporté que plus 3.853 personnes civiles, enfants, femmes et hommes ont été massacrées dans la province de Bas-Congo; et d’autres milliers se sont enfuis dans la forêt où ils sont morts suite aux maladies, blessures et autres peines corrélatives. C’était suite aux mécontentements liés aux fraudes dans les élections dans leur province et au niveau national. [2]
  • En Avril 2010, les Grands Rabbins [des Juifs] de l’Angleterre ont écrit à leur Premier Ministre pour s’indigner du silence de la communauté internationale sur les massacres (le génocide) qui sont en train de se commettre en République Démocratique du Congo. A ce moment-là ils [les rabbins] mentionnaient qu’il y avait, déjà, 7 millions des Congolais massacrés par le régime actuel à Kinshasa.[3]
  • Le Grand Défenseur des Droits de l’Homme, Floribert Chebeya et son Compagnon Fidèle Bazana ont été sauvagement tués par le General de la Police dans son bureau le 1 juin 2010. Pour rappel, Monsieur Chebeya le Dicteur de Voix des Sans Voix détenait le dossier des massacres de Bundu dia Kongo… [4]
  • En 2012, toujours, un mouvement militaire appelé M23 appuyé par le Rwanda et l’Ouganda [et par le régime actuel de Kinshasa] a pris la Ville de Goma, devant témoins et observateurs nationaux et internationaux. Alors, tous les Congolais vivant au pays et à l’étranger [surtout ceux de l’Afrique du Sud] se sont mobilisés pour exiger à l’ONU et à la communauté internationale de demander au Rwanda et au M23 de libérer Goma immédiatement et sans conditions. M23 a reçu un ultimatum de 10 jours pour quitter la ville de Goma. [5]
  • En 2014, des aventuriers du régime de Kinshasa ont voulu conditionner et faire dépendre les élections prévues en 2016 au recensement des populations nationales. Une loi en la matière devrait être votée au parlement et au sénat. Les populations de Kinshasa et d’ailleurs dans le pays se sont mobilisées et ont manifesté pour bloquer cette loi. Cela était devenu une situation chaotique et incontrôlable. Beaucoup de gens ont été torturées et d’autres étaient tués et d’autres encore se sont retrouvés dans de fosses communes de Maluku; et parmi eux les étudiants des Universités et Instituts Supérieurs de Kinshasa, c’était en janvier et février 2015. [6]
  • En 2015, en effet, beaucoup de fosses communes ont été découvertes] dans lesquelles les humains congolais sont enterrés; c’est à Maluku à environ 120 km de Kinshasa. Les agents de Nations Unies sont témoins. [7]
  • Le régime actuel de Kinshasa continue à massacrer les congolais massivement, à grande échelle pendant votre longue et triste absence au Congo, Monsieur le Présentent Jean-Pierre Bemba Gombo. Ils ont tué et tuent à Beni, à Butembo, à Kichanga, à Rutchuru… ils tuent partout dans les anciennes provinces du de l’Est et du Sud du pays. Ils ont tué dans l’ancienne province de l’Equateur [voir les Enyele]. Ils [le régime] tuent dans le Sud-Kivu à Sange, à Mulongwe, à Makobola, à Mboko, à N’Ehele [Nakihele…]; les massacres par procuration à leurs divers groupes et milices négatifs sur place ou venant de loin. [7]
  • Tous les massacres sont des actes d’atrocités insupportables, barbares, d’une bestialité inimaginable aux conséquences incalculables. Voici ce qui s’est passé au Kasaï pendant ces deux dernières années: Le régime ignoble de Kinshasa a envoyé ses émissaires au Kasaï pour rencontrer le Chef Coutumier, Kamwena Nsapu et lui proposer d’abandonner Monsieur Etienne Tshisekedi et son parti et de joindre [adhérer à] le parti du régime. Le Chef Nsapu dit Non catégoriquement. A cause de ce non, les émissaires du régime ont promis la mort au Chef Kamwena. Quelques jours après, le Chef Nsapu a été tué. C’est ce qui a provoqué la colère des populations au Grand-Kasaï. Le régime de Kinshasa, dans sa culture des massacres, trouva l’occasion pour frapper. Les expédions de la mort furent envoyées dans cette province pour tuer, tuer et tuer sans ni hésitation ni pitié. Les observateurs estiment le nombre des victimes de ces barbaries à plus de 650 000 massacrés; et entre 2.000.000 et 5.000.000 des déplacés à l’intérieur et à l’extérieur du pays. [8]
  • Suite aux atrocités inimaginables qui se commettaient contre les populations Kasaiennes au Kasaï, les Nations-Unies avaient dépêché deux experts [en Droits Humains et Humanitaires] pour enquêter sur ce qui se passait réellement dans cette province. Ces experts [Zaida Catalan (de la Suède) et Michael Sharp (de USA)], après avoir eu la vérité sur ces barbaries, ont été, eux aussi, assassinés par les agents du régime de Kinshasa. [9]

Et tous ces récits et affirmations cités [1], [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] et [9] sont vrais et vérifiables.

Voilà, en quelques mots, Son Excellence Monsieur le Président, le tableau le plus sombre que le régime au pouvoir à Kinshasa présente aux Congolais et à la face du monde.

 

Par Golden Misabiko
Défenseur International des Droits Humains
Leader de la Société Civile/Congo
Prix MEA 2006, Prix Nuclear-Free Future
Lauréat pour l’environnement, Anti-nucléaire

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