Lettre ouverte au président Felix Tshisekedi Tshilombo

Objet: La nation se fissure peu à peu, sauvez la cohésion nationale

Excellence Monsieur le Président de la République,

Il n’est point un secret pour personne que depuis quelques temps, il se développent des discours contraires à la cohésion nationale et à la consolidation de la paix sociale. Les uns accusent tandis que les autres se victimisent, pendant que beaucoup y assistent impuissamment, voire désabusés. Cette situation qui a été déclenchée particulièrement au lendemain de votre élection, avec notamment des discours incendiaires des militants de votre concurrent croisés à ceux des vôtres, vient de prendre un relief dangereux et très inquiétants avec des accusations et contre accusations, fondées et/ou non fondées, autour du difficile consensus entre nos Pères Spirituels, les Chefs des confessions religieuses, dans le processus de désignation du Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante.

Autant la vague des condamnations contre des actes d’intolérance enregistrés à cet effet mérite d’être saluée, autant il faille régurgiter avec la dernière énergie la récupération identitaire et sectaire des pêcheurs en eaux-troubles de tous les bords.

Monsieur le Président de la République,

Certains d’entre nous sont allés trop loin. Or, l’hostilité n’appelle que l’hostilité. Les positions se sont trop raidies. Même les plus raisonnables et les plus modérés des différents camps se radicalisent peu à peu à telle enseigne qu’il en découle irrémédiablement l’effondrement des colonnes, la désagrégation des fondamentaux et la désacralisation de tout ce qui pourrait fonder véritablement notre Nation. C’est à se demander s’il n’y a pas comme une main noire « non congolaise », mais assumée, avec des relais au niveau national qui attisent le feu dans le but d’embraser le pays, diviser notre peuple, créer les tensions internes et ralentir ou annihiler les efforts que le Gouvernement de la République, sous l’impulsion de Votre Excellence, est entrain de déployer pour rendre l’espoir au peuple congolais.

Cette tentative visant à ternir votre mandat, mérite un traitement approfondi pour être éradiqué sans ménagement. En effet, face au danger qui nous guette, le Garant de la Nation devrait se lever, prendre la question à bras-le-corps en vue d’y apporter des solutions idoines dans l’intérêt supérieur de la Nation. Car l’atmosphère méphitique que cet état de chose fait peser sur la nation, constituent une épée de Damoclès qui doit être écartée du dessus la tête des Congolais. La crispation, doublée de la méfiance généralisée est réelle mais personne n’ose vraiment l’affronter (car on en parle déjà diversement) par résignation nonchalante et déroutante. Pourtant, nous semblons avancer inexorablement vers l’incertain chaotique. Les sceptres de la division et du repli identitaire doivent être conjurés sans ménagement afin que les congolaises et congolais du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest, de toutes races, continuent de vivre ensemble comme frères et sœurs, dans l’harmonie et la cohésion quelle que soit leur appartenance religieuse et/ou politique.

Monsieur le Président de la République,

Il vous souviendra que la Conférence Nationale Souveraine qui porta Etienne Tshisekedi wa Mulumba, d’heureuse mémoire, à la tête du gouvernement de la République, avait vivement recommandé la réconciliation nationale. Et au Dialogue Inter-congolais de Sun City les forces politiques et sociales ainsi que les belligérants avaient retenu la réconciliation nationale comme l’un des chantiers prioritaires de la transition. Malheureusement, à ce jour, la Nation n’a pas souvenance, ne serait-ce que, du lancement dudit chantier, pourtant indispensable pour construire dans la paix, la confiance mutuelle et la concorde.

Un tel arriéré dans l’histoire politique de notre pays mérite d’être apuré en urgence avec beaucoup de responsabilité. Les péripéties actuelles, qui ne sont en réalité que les conséquences de l’abandon de cet important chantier, nous rappellent l’impératif d’y revenir avant que le pire n’advienne. Les ingrédients qui précédèrent les drames survenus ailleurs, sont réunis petit à petit. LE DIRE, CE N’EST PAS ÊTRE PESSIMISTE NI FATALISTE MAIS FAIRE PREUVE DE RESPONSABILITE. N’ATTENDONS PAS DE RÉPARER LES DÉGÂTS!

SUGGESTIONS

Monsieur le Président de la République,

Si la mise sur pied d’une Commission Vérité et Réconciliation selon le modèle Sud-Africain reste l’idéal, le processus de la création et de l’installation effective d’une telle institution nécessite des efforts législatifs, humains, financiers et logistiques considérables.

Cependant, face à la dégradation du vivre ensemble, amplifiée par des faits et gestes des opportunistes aux agendas cachés de tous les bords, Votre Excellence pourrait examiner l’opportunité de mettre sur pied, un panel de cinq (05) personnalités incarnant les valeurs d’intégrité et moralité et jouissant d’une notoriété incontestable dont une (01) non-congolaise qui en assurera la présidence et qui sera secondée par quatre (04) de nationalité congolaise issues des quatre aires linguistiques que compte le pays. La présence et la position de la personnalité de nationalité étrangère dans le panel serviront à éviter toute suspicion et à en garantir la neutralité
et l’objectivité dans l’examen des dossiers ainsi que la formulation des propositions.

Placé directement sous l’autorité de Votre Excellence, le panel aura entre autre pour mission de:

  • recevoir et examiner toute question lui soumise par dénonciation ou simple information et constituant une menace à la cohésion nationale;
  • formuler des recommandations sous forme d’actions à mener ou décision à prendre en vue de promouvoir la cohésion nationale;
  • sensibiliser la classe politique ainsi que les différentes couches sociales sur l’importance d’œuvrer pour la cohésion nationale;
  • mener la réflexion approfondie sur l’opportunité et les conditions de mise sur pied d’une Commission Vérité et Réconciliation. Ce faisant, Excellence, vous aurez coupé l’herbe sous le pied des tireurs des ficelles qui, par désinvolture, souhaitent semer la zizanie, mettre en mal l’unité nationale chèrement acquise et ainsi perturber votre mandat en assombrissant les meilleurs horizons que les congolaises et congolais aperçoivent grâce à votre leadership.

Recevez, Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, l’expression de mes sentiments patriotiques.

Albert Boliko Lomboto
Citoyen Congolais avec droit de Cité
Coordonnateur National de l’Union des Patriotes Républicains (UPR)
Tél: +243858453010 – e-mail: alberic.boliko@gmail.com

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