Manifestation anti-« Kabila »: Kinshasa aux allures de « ville morte »

Suite à l’appel lancé par le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, la manifestation organisée afin d’exiger le départ de « Joseph Kabila » avant le 31 décembre prochain, est diversement suivie aux quatre coins du pays. Les sbires de « Joseph Kabila » encerclaient depuis mardi soir le domicile de Félix Tshisekedi Tshilombo. Objectif: étouffer la manifestation.

« Lelo bato basali mosala te! ». Traduction: « tout est fermé aujourd’hui ». C’est la réponse obtenue par l’auteur de ces lignes auprès des Kinois joints dans plusieurs communes populaires de la capitale congolaise.

Selon Eric Bilale, conseiller juridique du président du Rassemblement, la résidence de Félix Tshisekedi Tshilombo est assiégée, depuis mardi soir, par des policiers et des éléments de la garde prétorienne de « Joseph Kabila », les fameux « GR ». Celui-ci tente de l’empêcher de prendre la tête de la manifestation. Les voisins font état de tirs de grenades lacrymogènes et à balles réelles. « Des blessés sont à déplorer », note-t-il.

A midi, on apprenait que des policiers cagoulés tentaient de forcer l’entrée du domicile de Tshilombo. Des « GR » seraient en route vers l’université de Kinshasa. On signale plusieurs arrestations. C’est le cas notamment du député Olivier Endundo.

Atmosphère de "ville morte"

Atmosphère de « ville morte »

Des sources confirment qu’il règne une atmosphère de « ville morte » aux quatre coins de la mégalopole congolaise. Quelle est la situation dans les provinces?

A Kananga, Kasaï Central, Denis Mukongo, responsable provincial du parti « MR » aurait reçu une balle à la jambe. Des manifestants ont été dispersés.

A Mbandaka, province de l’Equateur, 32 militants du mouvement citoyen « Lucha » (Lutte pour le changement) ont été interpellés « au cours d’une marche pacifique pour réclamer la démission de Kabila », précise-t-on.

A Goma, au Nord Kivu, des jeunes manifestants ont été dispersés à coup de gaz lacrymogène et des tirs à balles réelles. Le nombre de victimes n’est pas encore signalé.

On rappelle que le journaliste Daniel Safu et son chauffeur ont été « enlevés » mercredi soir. Il se confirme que l’opération a été menée par des agents de l’ANR (Agence nationale de renseignements). On peut gager que l’ordre de cette arrestation arbitraire émanait du « James Bond national » Kalev Mutondo.

Des Kinois contactés au téléphone, au début de l’après-midi, sont unanimes à reconnaitre les « faiblesses » des « manifestations pacifiques ». « Il est temps que les opposants cessent de se présenter en ‘agneaux à immoler’ face aux fameux ‘Bana Mura’ déguisés en policiers… », tonnait un de nos interlocuteurs.

 

B.A.W.
© Congoindépendant 2003-2017

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