Ne Muanda Nsemi trahi par ses propres frères Ne Kongo?

Bamba di Lelo

Bamba di Lelo

Faisant suite à mon précédent article, paru dans Congoindependant.com, en date du 15 mai 2018, relatif à l’exécution du pontife Ne Muanda Nsemi, député national et chef spirituel du mouvement politico-religieux Bundu dia Mayala, à ce jour, aucun élément nouveau, ni aucune thèse contraire n’est venue contredire de manière formelle notre hypothèse de départ. Zacharie Ne Muanda Nsemi demeure à nos yeux vraiment introuvables, et donc, on peut valablement conclure que notre démarche de pensée, voire notre affirmation de l’exécution de Ne Muanda Nsemi, reste valide.

Voici la liste complémentaire des notables Né Kongo qui ont participé à la messe noire de Mbanza Ngungu contre Ne Muanda Nsemi. Il s’agit de:

  1. Nsimba Nzungilu, Président de l’Assemblée provinciale
  2. Jacques Lungwana, député national
  3. Kiakwama kia Kiziki, député national
  4. Anselme Mbaku, ministre provincial
  5. Ngoma Binda, ministre provincial
  6. Chantal Malanda, directeur de cabinet du gouverneur
  7. Wivine Nlandu, conseillère du chef de l’Etat
  8. César Lubamba, député national
  9. Muanda Vuidi, rapporteur de l’assemblée provinciale
  10. Bavula Vunda, député national
  11. Mbutu, député provincial
  12. Mambu, député provincial
  13. Nzau Wola, député national
  14. Clément Nzau, député national
  15. Nzamasumu, député provincial
  16. Mfulu Masoka, Vice-présidente de l’assemblée provinciale

Dès la base, le Grand Maître, Ne Muanda Nsemi devenait une pièce à abattre, par le régime de Joseph Kabila, mais également par ses concurrents politiques à cause de son parler vrai, et de sa manière d’exposer sa vision à tendance révolutionnaire, qui, pis est, indisposait bon nombre de compatriotes, et même ses propres frères du terroir, porteurs de mallettes, évidemment pour la poursuite d’une certaine hégémonie!

Egalement, il me paraît utile de signaler que selon certaines indiscrétions, Ne Muanda Nsemi était intolérant vis-à-vis de la religion chrétienne, qu’il considérait comme une religion étrangère, étant donné que le Christ, son fondateur, était à ses yeux, un dieu des Colons et des Blancs!

Mais, quant à ses convictions politiques, Ne Muanda Nsemi était apparu comme un vrai nationaliste dans la lignée de Simon Kimbangu. Il n’en reste pas moins vrai que revêtu d’un courage exceptionnel, le grand Maître Ne Muanda Nsemi a été le premier élu à dénoncer la nationalité rwandaise d’Hyppolite Kanambe, au nom d’emprunt Joseph Kabila.

Bien plus, il intimera l’ordre à cet usurpateur criminel de plier bagages et de retourner sans ordre de mission supplémentaire, au Rwanda natal. Tel est d’ailleurs mon souhait, et celui de tous mes compatriotes congolais de souche, subissant au quotidien les affres d’un régime politique à bout de souffle!

De ce qui précède, en quoi donc l’honorable Ne Muanda Nsemi a-t-il été un obstacle pour ses frères et sœurs du Kongo Central, mandataires provinciaux et nationaux, revêtus pour la circonstance, de l’habit de notable Ne Kongo?

N’est-ce pas parce que vous vous êtes tous précipités au chef-lieu du District de Mbanza-Ngungu, affamés, à la recherche d’une perfusion financière auprès de Joseph Kabila, comme vous en avez tous l’habitude?

Qu’avez-vous fait, chers Notables, de nos valeurs ancestrales kongo, qui préservent notre dignité, du respect de notre culture pour la vie, et de l’unité de notre province?

Pourquoi dans votre action politique, et notre vivre ensemble, ne pas vous être inspirés de nos ancêtres dont Joseph Kasa-Vubu, Vital Muanda, Nzeza Nlandu, Emile Zola, Gaston Diomi, Kingotolo et de tant d’autres qui, à travers leur action politique, privilégiaient d’abord l’unité de la province, l’entente entre communautés, le respect de nos traditions et enfin le partage équitable de nos ressources entre tous.

Je m’insurge cependant de manière véhémente contre certains compatriotes de Bundu dia Mayala, baignés, certes par l’ignorance et la stupidité, qui assurent de manière évasive, l’existence de Ne Muanda Nsemi, leur chef spirituel, dans un monde mystique, emporté par les esprits, mais que ce dernier reviendrait parmi nous, par la « magie de l’incarnation ». Un tel raisonnement est pour ma part, une utopie, une absurdité, un non-sens manifeste, et donc sans objet.

Par ailleurs, les adeptes de Bundu dia Mayala n’arrivent pas à expliquer l’ascension de Wamba dia Wamba à la tête de leur « Mouvement », en remplacement de Ne Muanda Nsemi. Qui l’a nommé à ce poste? Et que prévoit le statut? Silence radio!

Il y a, en définitive, tout un arsenal d’imbroglio, créé délibérément par Joseph Kabila et son régime politique, de concert avec les notables de la province pour faire disparaître le mouvement originel, comme on vient de faire disparaître Ne Muanda Nsemi lui-même, son fondateur.

En donnant la mort si facilement et au quotidien à mes compatriotes, le régime actuellement au pouvoir, par défi, comme on peut le constater malheureusement, se moque de tout un peuple, et a sérieusement retardé l’évolution de notre pays, jusqu’à atteindre le niveau d’un délire inacceptable!

Enfin, j’ai bien de regrets à devoir le dire, mais je m’assume face à l’histoire, mais également face à mon destin d’homme libre, d’intellectuel, j’ai fait un choix de défendre par la pensée, et par ma plume, mes concitoyens les plus vulnérables, face à une dictature féroce qu’entretient un homme d’Etat sans conscience, Joseph Kabila, n’ayant pour seul allié que le silence des enfers, et des tombeaux! Cet homme à la barbe pimentée, a instrumentalisé les notables du Kongo Central, ma province d’origine, et ces derniers n’ont pas hésité dans un réquisitoire foudroyant à livrer Ne Muanda Nsemi à Joseph Kabila son ennemi juré. Et ce dernier, pour la circonstance, organisa en faveur de son client, une cabale depuis le centre pénitencier de Makala, pour un voyage sans retour!

Ce qui est triste dans tout cela est le fait que Joseph Kabila garde un silence hypocrite. Il offre même l’image de quelqu’un qui n’est pas dans la capitale alors qu’il est à la commande de tout le système, tirant toutes les ficelles qui font bouger le spectacle macabre de la scène politique congolaise.

Pour peu, je pense et je crois que la clef de la vraie démocratie en République Démocratique du Congo, pour sa libération, passe, à ce jour, par une prise en charge collective, si puissante qu’elle devra être comme une violence de grand feu, contre Joseph Kabila, ainsi que sa bande des collabos impénitents, et politiquement immatures.

 

Par Bamba di Lelo
Docteur en Sciences politiques de l’UCL
Analyste des Questions politiques du Congo
E.mail: jbadil@hotmail.be

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