Quand la SNEL produit de l’obscurité …

Gaston Mutamba Lukusa

Il ne fait pas bon vivre à Kinshasa ces jours-ci. Il y a certes le coronavirus. Mais il y a un mal qui se répand et qui n’épargne personne. C’est le délestage.

Pour ceux qui ne le savent pas, cela veut tout simplement dire que vous êtes privé de courant électrique pendant des heures, des jours ou même des mois. La SNEL (Société Nationale d’Electricité) y veuille.

Enfer et damnation! Les barrages d’Inga ne fournissent plus assez de courant électrique pour tout le monde. Stupeur et tremblements! La nuit, c’est facile à remarquer ces trous noirs. A ne pas confondre avec les trous noirs en astrophysique. Les savants disent que ce sont des objets massifs dans le cosmos qui ne peuvent ni émettre, ni diffuser la lumière. Ils sont noirs et invisibles. Les effets sont presque les mêmes. Bref, passons.

D’après mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la pourrie, les ménagères recourent au charbon de bois pour cuisiner. Point n’est besoin de dire que les arbres des environs sont allégrement abattus pour fabriquer ce charbon. Les cuisiniers contribuent non seulement au réchauffement de la nourriture mais aussi au réchauffement climatique. Est-ce à dire qu’ils sont climatosceptiques?

Dans le même temps, ceux qui ont plus de moyens que les autres utilisent des groupes électrogènes. Ceux-ci participent aussi à la pollution sonore et atmosphérique. Quel désastre!

A la fin du mois, que tu ais consommé ou pas l’électricité, la facture atterrit. Elle connaît même parfois des majorations! Enfer et damnation!

La lumière va-t-elle un jour jaillir de l’obscurité? Le problème de la SNEL est que les barrages d’Inga qui ont été mis en service en 1972 pour Inga 1 et en 1982 pour Inga 2 ne subissent pas d’entretiens réguliers. Ce qui ne devait pas arriver, arrive. Des pannes géantes à répétition. Récemment, un groupe vient encore de tomber à l’arrêt à Inga 1 et deux groupes à Inga 2!

Autrefois vache laitière de certains Présidents de la République, la société est presque en faillite. Qui l’eût cru? Qui l’eût dit? Et pourtant elle a des directeurs qui roulent carrosse, un directeur général et même un président du conseil d’administration qui est à ses heures perdues porte-parole du FCC.

Tiens cela me rappelle que, le 29 octobre 2020, à Kingakati, 338 supposés sénateurs et députés du FCC ont prêté allégeance, obéissance, fidélité et attachement indéfectible à leur collègue sénateur à vie. Il y avait parmi eux le président du Sénat, deuxième personnalité du pays et la présidente de l’Assemblée nationale, troisième personnalité de la RDC. Ceci expliquant cela…

 

Gaston Mutamba Lukusa

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