Tombera, tombera pas?

Ces jours-ci, tout le monde veut faire tomber tout le monde. Le Parlement caresse l’idée de faire tomber le Président de la République, le Président de la République veut faire tomber l’Assemblée nationale, les députés veulent faire tomber le Bureau de l’Assemblée nationale, l’UDPS veut faire requalifier la majorité parlementaire, tout le monde veut faire tomber le gouvernement… Stupeur et tremblements!

Pour nous mettre l’eau à la bouche, un quidam annonça urbi et orbi que 250 députés ont déjà signé la pétition de censure du Bureau de l’Assemblée. Réponse du berger à la bergère, un autre affirma avec des trémolos dans la voix et la main sur le cœur que 305 députés nationaux venaient de renouveler leur confiance au Bureau de l’Assemblée Nationale. Ceci expliquant cela, une nouvelle rumeur allait s’amplifiant. Il paraît que les députés du FCC se voient proposer 7.000 dollars pour traverser avec armes et bagages dans le camp adverse. Aucun humain n’a vu les auteurs de la corruption et encore moins le magot. Un mirage! C’est un peu comme « Le Capital » de Karl Marx. Tout le monde en parlait à l’époque du communisme triomphant mais très peu de gens l’avaient lu.

D’après mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la pourrie, l’histoire de corruption n’est qu’un appel du pied. Cela veut simplement dire que si tu veux que je reste dans ton camp, il faut me donner 7.000 dollars. Enfer et damnation!

Ce samedi 5 décembre, les pétitionnaires se sont rendus au Palais du Peuple déposer les signatures de censure du Bureau. Ils trouvèrent-là porte close. Le service courrier était fermé pour ne pas réceptionner le document. C’est dire que le Bureau a préféré utiliser des tactiques de guérilla urbaine: quand l’ennemi est trop fort, il faut disparaître. Finalement, la pétition fut réceptionnée après plusieurs péripéties dignes de Don Quichotte terrassant les moulins à vent.

En principe, le Bureau de l’Assemblée nationale est réputé démissionnaire, suivant le Règlement intérieur. Mais le Bureau ne l’entend pas de cette oreille. Il continue à harceler l’ennemi. Comme on dit chez nous, la plume de l’oiseau s’envole en l’air mais elle termine à terre. Bref, passons!

 

Gaston Mutamba Lukusa

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