UDPS – Ne prêtons pas le flanc à nos adversaires

Corneille Mulumba

Dans quelques jours, le gouvernement va déposer la liste des partis et regroupements politiques à la CENI pour publication. La convocation du corps électoral interviendra à la fin du mois de juin.

Il y aura un total de 90.000 bureaux de vote repartis sur l’ensemble du territoire national, dans les villes comme dans les campagnes. A raison de deux témoins par bureau de vote, l’UDPS devra mobiliser 180.000 témoins.

Notre parti devra présenter 500 candidats députés nationaux et plus de 700 candidats députés provinciaux, en plus du candidat Président de la République. Cela nécessite une très bonne organisation, beaucoup d’intelligence, des stratégies efficaces et efficientes, et beaucoup de moyens logistiques et financiers.

D’un autre côté, l’UDPS présente des fragilités dangereuses sur le plan juridique.

En effet, le seul Arrêté ministériel concernant l’UDPS porte le n°2000/013 et date du 23 septembre 2000. Cet Arrêté parle de l’ « UDPS », tout simplement. Il n’y est fait nulle part allusion à l’UDPS/Kibassa ou à l’UDPS/Tshisekedi.

Ainsi donc, l’UDPS dite Tshisekedi, tout comme l’UDPS dite Kibassa, n’ont jamais été agrées comme partis politiques. Il n’existe qu’une simple lettre du ministre de l’Intérieur de l’époque, Monsieur Théophile Mbemba, autorisant les deux partis à concourir.

D’une part, diviser l’UDPS arrangeait les adversaires de l’époque. D’autre part, le poids politique et sociologique de Monsieur Etienne Tshisekedi lui avait permis de s’imposer. Il n’était pas pensable d’écarter son mouvement de la compétition électorale pour des raisons de paix civile.

D’un autre côté, les statuts de l’UDPS Tshisekedi avaient été modifiés de manière illégale, en 2013, en dehors de tout Congrès. C’est le secrétaire générale Jacquemin Shabani qui avait fait notarier les Statuts de 2010; tandis que c’est le secrétaire général adjoint Bruno Tshibala qui avait fait notarier ceux de 2013.

Tout ceci pour dire qu’il se trouvera très certainement un « bon Samaritain » pour porter ce dossier en Justice; ce qui pourrait avoir pour conséquence de faire annuler les listes électorales de l’UDPS quand il sera trop tard pour d’autres démarches. Il n’y a pas de cadeaux à attendre en politique. Et ce sera la disparition définitive de l’UDPS.

L’intelligence, la sagesse, et la maturité politique nous impose humilité et modestie.

Les Statuts déposés en 2000 disposent que c’est le Collège des Fondateurs qui assume les prérogatives du Congrès tant que celui-ci n’a pas connu sa première séance. Et l’UDPS n’a jamais tenu un Congrès dans la suite du Conclave de Bondeko. Nous parlons du « Congrès de l’UDPS », sans épithète.

Des Fondateurs historiques de l’UDPS, 5 sont encore vivants. Il s’agit de:

  1. Protais Lumbu Maloba Ndiba
  2. Paul Kapita Shabani
  3. François Lusanga Ngiele
  4. Charles Dia Onken Ambel
  5. Raymond Mukoka Muena Kavula

Si Charles Dia Onken Ambel avait intégré le PPRD, les autres sont encore là. Nous pensons que, dans l’intérêt supérieur de notre parti et de notre peuple, au nom de tous nos martyrs et des sacrifices endurés 38 ans durant, il est possible de nous rassembler autour d’eux, sur base de l’Arrêté Ministériel N°2000/013, une sorte de réunification forcée, imposée par le souci de faire survivre notre parti.

Nous pourrions nous rencontrer au cours de ce week-end et signer ensemble, les principaux animateurs de la famille UDPS, une lettre adressée au ministre de l’Intérieur, le tenant informé de notre ralliement à l’Arrêté susmentionné et l’invitant à en tenir informée la CENI.

Nous pourrions également tenir une conférence de presse dès ce lundi pour en tenir informée l’opinion publique. Il nous reste, en effet, trop peu de temps.

C’est le seul moyen de nous éviter les mauvaises surprises et de déjouer le piège nous tendu. Nous serions alors en mesure d’attirer vers nous d’autres partis politiques et nous montrer attrayant afin d’espérer bénéficier des indispensables soutiens pour la campagne électorale.

Déjà, en mars 2017, s’était tenu le Conclave des cadres de l’UDPS au Venus Village de Mikonga. Y avaient pris part 3 Fondateurs historiques de l’UDPS (Paul Kapita Shabani, François Lusanga Ngiele, Raymond Mukoka Muena Kavula), ainsi que 3 épouses des Fondateurs décédés et certains de leurs enfants. Y avaient également participé 5 ministres du gouvernement central, dont le Premier ministre, et 5 députés nationaux, tous membres du Parti. Des délégations du Bandundu et du Kongo Central avaient fait le déplacement. Naturellement une délégation imposante des Pionniers de l’UDPS avait contribué activement à la réussite de ce Conclave qui avait duré 3 jours. La toute première résolution portait sur la réunification de l’UDPS. Elle était formulée comme suit: « Il y a une et une seule UDPS, patrimoine commun de tous ses membres, créée le 15 février 1982 par ses fondateurs au nom des millions de Congolais ».

L’homme prudent voit le mal de loin, dit-on! A chacun d’assumer ses responsabilités.

 

Corneille Mulumba
Membre co-fondateur de l’UDPS
Kinshasa le 21 mars 2018
© Congoindépendant 2003-2018

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