VSV: Mot de circonstance de à l’occasion de la commémoration de l’an dix de l’assassinat de Floribert  Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi

 (1er juin 2010 -1er juin 2020)

Au nom de la Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV), permettez-nous de saluer une fois de plus l’engagement dont vous avez toujours fait montre à l’occasion de la commémoration de l’assassinat de deux (2) défenseurs des droits humains, en l’occurrence Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi.

  • Distingués Invités, en vos rangs et titres respectifs;
  • Chers Collègues Défenseurs des droits humains;
  • Mesdames et Messieurs de la Presse;
  • Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs;

Il convient de relever que cette fois-ci, l’assassinat de deux défenseurs des droits humains précités est commémoré dans un contexte particulier où la pandémie covid-19 sévit partout et cause de nombreux morts dans le monde entier en semant la désolation et la tristesse dans plusieurs pays.

En République Démocratique du Congo (RDCongo), l’état d’urgence sanitaire décrété par le chef de l’Etat depuis le 24 mars 2020 ne nous permet pas de nous mobiliser physiquement comme d’habitude pour respecter les mesures préventives prises par les autorités congolaises dans le but de lutter contre la propagation de cette pandémie.

Cependant, il convient de souligner qu’à travers nous toutes et tous présents en ce lieu devant la tombe de Floribert Chebeya Bahizire, c’est toute la communauté mondiale des défenseurs des droits humains, les membres de familles biologiques ainsi que toutes les personnes éprises de justice et de respect des droits humains qui commémorent l’an dix du crime d’Etat perpétré le 01 juin 2010 dans les installations de l’Inspection Générale de la Police Nationale Congolaise (actuel Commissariat Général de la Police Nationale Congolaise).

La présente commémoration est placée sous le thème principal:
« Dix (10) ans après votre assassinat, tous unis pour défendre votre cause ».

Point n’est besoin de vous rappeler que chaque le 1er juin reste et restera toujours une date commémorative où tous les défenseurs des droits humains et l’opinion tant nationale qu’internationale se mobilisent et se mobiliseront toujours  davantage pour se souvenir de Floribert Chebeya Bahizire et son compagnon d’infortune Fidèle Bazana Edadi, tous assassinés injustement pour leur combat en faveur de la démocratie, du respect des droits humains et des libertés fondamentales et à travers eux, nous nous souvenons de tous les autres collègues défenseurs des droits humains dont les nombreux activistes pro-démocratie assassinés également injustement pour leur travail.

La date du 01 juin est également une occasion non seulement pour raviver la mémoire de l’opinion publique, mais aussi et surtout, de rappeler la nécessité de la poursuite de la lutte qu’a menée Floribert Chebeya  Bahizire en donnant ainsi un message clair et fort aux autorités congolaises que la VSV, les autres ONGDHs et la communauté internationale sont toujours en attente d’une justice équitable en faveur de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana.

  • Distingués Invités, en vos rangs et titres respectifs;
  • Chers Collègues Défenseurs des droits humains;
  • Mesdames et Messieurs de la Presse;
  • Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs;

1er juin 2010-01er juin 2020, cela fait dix ans, jour pour jour, depuis que le corps de Floribert Chebeya  Bahizire a été retrouvé sans vie au quartier Mitendi à Mont Ngafula, non loin de ce lieu où nous nous trouvons et que celui de Fidèle Bazana Edadi est porté disparu jusqu’à ce jour et ce, après qu’ils aient été torturés et soumis à un traitement cruel, inhumain ou dégradant dans les installations de l’ex l’Inspection Générale de la Police Nationale Congolaise.

Depuis lors, cela fait également dix ans que la justice n’a pas été rendue à Floribert Chebeya et Fidèle Bazana et que les commanditaires, les auteurs intellectuels, les co-auteurs et de nombreux exécutants de ce crime d’Etat continuent à jouir de l’impunité alors qu’ils sont présents et circulent librement en RDCongo particulièrement à Kinshasa et à Lubumbashi. Sur ce volet, la VSV s’insurge contre les déclarations faites ce dernier temps sur la demande de libération du colonel Daniel Mukalay.  En effet, ce dernier, loin d’être un innocent a joué un rôle très important dans l’assassinat de Floribert Chebeya comme l’ont prouvé de nombreux témoignages et déclarations lors des audiences à la Prison centrale de Makala.

D’ailleurs, en son temps, la VSV a dénoncé la peine de complaisance qui lui avait été infligée par la Haute cour militaire en 2015.

La décongestion des prisons que nous souhaitons tous suite à la Covid-19 n’est pas une raison pour libérer le colonel Daniel Mukalay wa Mateso car des dispositions utiles peuvent être prises pour le protéger en prison contre cette maladie.

La VSV demande au président Felix-Antoine Tshisekedi  Tshilombo, en sa qualité de magistrat suprême, de tout mettre en œuvre pour la réouverture du procès sur l’assassinant de Floribert Chebeya et de son compagnon d’infortune en vue de leur rendre justice.

La VSV et les ONGDHs demandent au Président de la République, un signal fort de lutte contre l’impunité des crimes contre les Défenseurs des Droits de l’Homme en relevant de ses fonctions le général John Numbi Banza Tambo, actuel Inspecteur général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et qu’il soit mis à la disposition de la justice en garantissant ses droits à la défense.

Chers Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana  Edadi

Vous avez été  cruellement arrachés à l’affection de vos familles respectives et de tous ceux qui se battent pour le respect de la dignité humaine.

En nous retrouvant pour la énième fois devant votre tombe, nous lançons pour la énième fois un signal fort aux auteurs, commanditaires et exécutants de votre lâche et ignoble assassinat que nous sommes tous unis pour défendre votre cause.

En ce lieu, nous renouvelons une fois de plus notre détermination et notre engagement à poursuivre la lutte que vous avez menée pour les sans voix, ces personnes injustement privées  de leurs droits et de leurs libertés fondamentales.

Que vive la flamme des droits de l’homme, symbole de la dignité inhérente à la personne humaine que vous avez défendue jusqu’aux sacrifices suprêmes en RDCongo.

Fait à Kinshasa, le 01 juin 2020.

 

LA VOIX DES SANS VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)

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