
L’affaire Mutamba se corse. « Les chikwangues semblent cuites », dit un humoriste. Dimanche 15 juin, l’Assemblée nationale congolaise a autorisé (322 voix pour, 29 contre et 12 abstentions) le déclenchement des poursuites judiciaires sollicitées par le procureur général près la Cour de Cassation. Saisissant la balle au bond dès le lendemain, Firmin Mvondé Mambu a notifié à la police des frontières en l’occurrence la DGM sa décision interdisant au « susnommé Mutamba de toute sortie » de la Ville Kinshasa.
Voilà que tous les « complotistes » du pays dont des « pasteurs » crient « au complot! ». Complot contre celui que d’aucuns appellent le « Joker » du gouvernement de Judith Suminwa. On peut gager que l’épouse Tuluka est loin de partager cet avis. Pire, des journalistes ont perdu tout sens de responsabilité en relayant ces rumeurs de conspiration. « L’argent en question est toujours là, pourquoi poursuivre Mutamba? », lance avec un brin d’ingénuité un « communicateur » dans une analyse fumeuse qui élude les faits. Qui en voudrait à la peau de Mutamba? Pourquoi?
Sans digression, on ne peut pas ne pas citer le président du CSAC, Christian Bosembe Lokando, qui ne cesse d’exhorter les journalistes à inviter un expert militaire chaque fois qu’il s’agit de parler de l’armée. « A chacun son truc », dit-on dans un spot publicitaire. Question: pourquoi pas ne pas recourir à un juriste chaque fois qu’il s’agit de parler du Droit ou des questions judiciaires?
Dans cette affaire Mutamba, des commentateurs semblent ignorer royalement quelques théories en matière juridique. C’est le cas notamment de ce que les pénalistes appellent la « tentative punissable ». Celle-ci est définie (voir notamment « Droit pénal général » Précis Dalloz) comme « toute tentative de crime qui aura été manifestée par un commencement d’exécution, si elle n’a pas été suspendue ou si elle n’a manqué son effet que par des circonstances indépendantes de la volonté de son auteur, est considérée comme le crime lui-même ».
Avant d’aborder les faits, il n’est pas sans intérêt de rappeler que l’infraction (le fait de faire ce que la loi interdit de faire ou s’abstenir de faire ce que la loi ordonne de faire) a trois éléments constitutifs: un élément légal (la loi), un élément matériel (action ou abstention) et un élément moral (intention).
Les faits. Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba Tungunga, a passé un contrat de gré à gré avec la société Zion Construction en violation de la procédure en la matière. Objet du contrat: construction d’une prison à Kisangani. Il a ordonné le virement d’un montant dans le compte bancaire de la Zion Construction. Une avance qualifiée d’irrégulière.
L’argent dont question a été puisé dans le compte de « FRIVAO » (Fonds de réparation et d’indemnisation des victimes des activités militaires de l’Ouganda en RDC). Il s’agit donc de fonds destiné à l’indemnisation des victimes de la guerre ougando-rwandaise en juin 2000 à Kisangani. C’est le Cenaref (Cellule nationale de renseignements financiers) qui va paralyser cette transaction. C’est ici que la tentative (punissable) de détournement de deniers publics s’est cristallisée.
Le jeune Mutamba est victime de ses propres turpitudes. Il a franchi la ligne rouge de la « tentative punissable » en ordonnant le virement en faveur de Zion Construction. C’est le commencement d’exécution. Celui-ci aurait pu produire d’effets n’eut été l’intervention de la Cenaref. C’est l’absence du désistement exonératoire.
Arrêtons de crier au complot. Constant est victime des agissements de Mutamba. Il faut laisser l’appareil judiciaire accomplir sa mission. L’accusé jouit encore de la présomption d’innocence.
Baudouin Amba Wetshi
Il se présentait comme la réincarnation de Patrice Lumumba. Ce dernier avait fait la prison pour avoir détourné de l’argent de la Poste où il travaillait. Doit-on dire: Tel père, tel fils ?
Cher BAW,
Permettez-nous de reprendre un de vos paragraphes ci-dessus et qui resume tout sur ce petit pretendant qui voulait trop vite s’enrichir comme les autres frappeurs de ce klepto-regime, mais « sans en respecter les regles » et sans modestie dans ses sorties mediatiques, poussant son audace neo-Fatshiste jusqu’a s’en prendre a son ex-idole Jo Kabila. La petite grenouille gonflant qui voulait se faire elephant (en $$$) a fini par eclater. Une cellule a Makala l’attend, et son complice Willy Misheni.. en fuite!
Monsieur BAW, vous êtes un grand journaliste, je n’ai pas besoin de le rappeler ici, seulement dans vos commentaires, vous nous expliquez de façon subliminale que n’eut été l’intervention de cenaref, les 19 millions seraient déjà détournés, donc, Mutamba est coupable d’avoir voulu détourner l’argent destiné a indemniser les victimes de ce qu’on a appelé » la guerre de Kisangani » entre l’Ouganda et le Rwanda, en gros si je vous ai bien suivi l’intention vaut l’action. N’étant juriste, je me perds en conjecture, c’est pourquoi je me garderai de tirer des conclusions dans un sens comme dans un autre. Un petit détail tout de même: il semble que le dossier a été débattu en conseil de ministre et que Mme Tuluka demandait que certains éléments soient ajoutes dans le dossier. En outre sur la somme destinée a indemniser les victimes de Kisangani, une quotité était réservée a la disposition du ministre de la justice. Qu’en dites vous ?. A bientôt
La Cour internationale de justice, plus haute juridiction des Nations unies, a fixé à 325 millions de dollars le montant des dommages que Kampala doit verser à Kinshasa à la suite de la Deuxième guerre du Congo.
Mais combien Kinshasa a-t-il effectivement reçu sur ses comptes ? Et si le montant perçu ne correspond pas à celui fixé par la CIJ, pourquoi ? Où est passé l’argent ?
Cher BAW, j’invite le journaliste d’investigation que vous êtes à enquêter sur ce que sont devenus ces millions, et à revenir nous édifier. Mais je peux déjà anticiper votre déception. Vous découvrirez sans doute que le pauvre ministre-TikTokeur, Constant Mutamba, qui a tenté de « manger » sa part à hauteur de 19 millions, n’est qu’un petit joueur. En réalité, un pauvre type.
Il est évident qu’il n’a pas été à l’école de ceux qui ont festoyé autour des millions des « 100 jours », de Tshilejelu, du RAM, des Francophonies, des lampadaires et forages, de l’Arena… (liste non exhaustive).
Ce clown a dit un jour : «Soki oyibi mbongo ya l’Etat, okozala condamné à mort». On attend la suite ou la…fin de la…comédie.
Monsieur Mayoyo, êtes-vous sûr que
Lumumba a été arrêté parce qu’il a détourné l’argent de la poste ou ça n’était qu’un prétexte pour le faire taire. Vos insinuations sont ignobles, j’aimerais vous voir accomplir ne fût ce que le millième de ce que Lumumba a fait en si peu de temps à son âge. Il y en a marre de ces intellectuels de salon qui se permettent de donner des lecon au monde entier.
Cher M. Pilipili
Le dossier du détournement des deniers publics par Lumumba à la Poste de Stanleyville (Kisangani) est un fait historique avéré que personne ne remet en cause. Il avait été condamné à deux ans de prison ferme. Peine réduite à un an en appel. Je vous invite à lire notamment « Le livre noir du Congo-Belge » par Robert Bouteaud et Hélène Tournaire ou « Ethnogenèse et nationalisme en Afrique centrale » par Thomas Turner.
On lui avait refusé un prêt et il s’était servi dans la caisse. Quand l’histoire a été découverte, Lumumba remettait chaque mois une certaine somme dans la caisse. Ce qui prouve qu’il comptait rembourser l’argent. Mais en droit le fait matériel commis était constitutif d’une infraction et pour cela il devait en répondre devant la justice.
La publication du Manifeste de Conscience africaine l’avait trouvé en prison. C’est là qu’il l’avait lu et à sa sortie il avait voyagé pour Léopoldville où il avait été engagé comme commercial à la Bracongo. Il avait tout fait pour se rapprocher du mouvement qui avait publié la fameux Manifeste…
L’INFANTILISATION DE LA POPULATION RDCIENNE ET LA FENÊTRE D’OVERTON OU DE DISCOURS EN RDC OCCUPÉE ! Selon Wikipédia, la fenêtre d’Overton aussi connue comme la fenêtre de discours, est une métaphore qui désigne l’ensemble des idées, opinions ou pratiques considérées comme plus ou moins acceptables par l’opinion publique d’une société donnée.[…]. La population RDCIENNE comme des grands enfants a été infantilisée et a accepté les yeux fermés l’inacceptable en ce sens que les vols et détournements des fonds publics sont des faits normaux. C’est dégoûtant. L’inertie du COMBAT de la RÉSISTANCE KONGOLAISE a atteint son paroxysme à cause de la fenêtre d’Overton (de discours) et de l’infantilisation accrue des informations sous forme des buzz et sextapes qui circulent depuis 7 ans que Tshilombo-Pétain président protocolaire JOUISSEUR TRAÎTRE a été nommé par l’Empire Hima (EAC). En RDC occupée, ce concept inventé par le lobbyiste américain Joseph P. Overton (1960-2003) regroupant l’ensemble des propositions politiques jugées acceptables à un instant T est perceptible à Kinshasa la Poubelle et ses provincettes médiévales. La séparation du pays en 2 parties (AILE TSHILOMBO et AILE NANGAA & KANAMBE) ne dérange plus personne en RDC occupée. OVERTON et ses camarades lobbyistes estimaient que cette fenêtre de discours a comme particularité qu’elle fluctue et s’ajuste continuellement jusqu’à forcer son agrandissement pour y faire entrer des idées jugées hier inacceptables. En RDC occupée, les vols et détournements des fonds publics sont devenus des faits normaux et acceptables qui n’indignent plus personne au même titre que le Tribalisme, le Collaborationnisme et la HAUTE TRAHISON. C’est lamentable. « Le fanatisme aveugle est une forme d’esclavagisme mental, intellectuel, spirituel, physique et moral ». A LUTA CONTINUA. VITORIA E CERTA. INGETA
Lisez plutôt » manifeste de la conscience africaine » au lieu de la présence africaine.
Les minutes de ce fameux procès ont été trafiquées pour discréditer Lumumba qui commençait a réveiller la conscience des congolais. Votre lecture de l’histoire du Congo est partiale car, vous avez tendance à minimiser l’action de Lumumba pour glorifier celle de ne Kongo. Qui comprenne qui pourra. Vous parlez de l’association » présence africaine » qui n’était qu’une structure tribale qui défendait la cause ne Kongo. Vous qui prétendez connaître l’histoire du Congo et certaines péripéties avant l’indépendance, je vous recommande le livre de Thomas Kanza qui a vécu les événements de l’intérieur. Son non, un jour vous finirez par nous expliquer que Lumumba était corrompu par les Belges pour se faire arrêter et finalement assassiné. C’est pénible de voire des pseudos intellectuels récrire constamment l’histoire pour assouvir on ne sait qyel dessein.
Les minutes du procès avaient été « trafiquées. » Vous pouvez nous dire par qui? Il s’agit des minutes du procès au 1er degré, en appel ou des deux ? De Stanleyville Lumumba avait commencé à éveiller la conscience des Congolais. A vous lire c’est comme si les autres Congolais dormaient. Ailleurs aussi il y avait des cercles des évolués. P ex les syndicalistes de l’UMHK au Katanga qui avaient fait grève en 1941 pour la revalorisation de leurs salaires? C’était grâce à Lumumba? Lumumba avait 16 ans!
Ma lecture de l’histoire est partiale? Il ne suffit pas de l’affirmer. Encore faut-il le démontrer. Vous pouvez montrer en quoi j’ai été partial? Je n’ai pas parlé de l’action de Lumumba mais de la réalité de l’infraction pour laquelle il avait été condamné. Je suis par ailleurs de ceux qui estiment que son limogeage par Kasa-Vubu était anticonstitutionnel. Mon commentaire consistait à dire que l’accusation de détournement des deniers publics n’était pas un montage pour lui nuire mais une réalité.
Pour votre information je ne suis pas ne Kongo. Je ne vois donc pas pourquoi je vais dénigrer Lumumba pour encenser le peuple kongo. Et si un Mukongo mérite mes éloges je n’ai aucun problème avec ça. P¨ex Paul Panda Farnana est un homme pour qui j’ai beaucoup d’admiration. Pareil pour Simon Kimbangu…
Conscience Africaine une structure tribale? Vous êtes sérieux? Je cite J. Ileo (Anamongo): CA était un cercle de réflexion constitué de jeunes Congolais influencés par l’université qui venait d’être créée (Lovanium). Nous avons créé un journal, Conscience Africaine (dont il était le rédacteur en chef). « Nous étions une dizaine appartenant à différentes races (càd ethnies). » (Pierre De Vos, La décolonisation. Les événements du Congo de 1959 à 1967, p. 15) Dirigée par l’abbé Malula, CA avait pour membres entre autres: G. Diomi, J. Ngalula, A. Kalonji, J. Ileo, A. Pinzi; J. Mbungu… Et si CA était pro ne Kongo pourquoi l’Abako avait-elle publié son Contre-manifeste peu de temps après pour marquer sa différence et son opposition aux thèses de CA? Curieux quand même!
Le même journaliste belge P. De Vos, ami de Lumumba, a laissé ce témoignage à propos de l’argent détourné: « Lumumba affirma qu’il n’avait fait que reprendre un peu d’argent que les Belges avaient volé au Congo. » Pour moi il s’agit d’un aveu même si je peux imaginer que vous ne serez pas d’accord. (T. Turner, Ethnogenèse et nationalisme en Afrique centrale, p. 261.)
L’influence des Belges sur Lumumba. Quand on lit son livre « Congo terre d’avenir est-il menacé? » on voit un Lumumba admiratif de l’oeuvre coloniale et qui se bat pour la classe des évolués à laquelle il appartient. Son intelligence, sa curiosité intellectuelle, ses échanges avec d’autres évolués et surtout son voyage au Ghana (dans le cadre de CA avec Ngalula (Luba) et Diomi (Kongo)) avaient provoqué un séisme en lui et l’avaient fixé dans le combat pour lequel il a été assassiné. En clair il avait embrassé le panafricanisme. Il s’agit donc d’une évolution intellectuelle et idéologique dans son chef.
Pour finir, alors que le livre de P.De Vos est sorti en 1961, celui de T. Kanza date de 1979. Nous sommes 18 ans après la mort de Lumumba. Le témoignage de Kanza est celui d’un admirateur et même d’un fanatique. Je ne dis pas que tout le livre doit être rejeté. Il avait été le ministre des Affaires étrangères du gouvernement rebelle et pro-lumumbiste de Gizenga à Stanleyville. Gouvernement qui a beaucoup tué. Demandez à ceux qui avaient l’âge de raison à Kisangani vers 1963-1964. Des phrases du genre « Lumumba était né pour commander à d’autres hommes » discréditent son témoignage et font que sa lecture des événements impliquant Lumumba est, j’ai envie de dire, partiale. (T. Turner, p. 247). On relève même des anachronisme dans son témoignage. Si vous voulez des exemples je peux vous en donner mais je m’arrête là pour ne pas lasser les lecteurs.