La République bananière du Congo!

Bamba di Lelo

Bamba di Lelo

Point n’est besoin de rappeler à l’opinion tant nationale qu’internationale que la République Démocratique du Congo, en dépit de sa lutte de libération, menée avec courage et abnégation, par son peuple meurtri, pour sortir de son asservissement, et de l’occupation abjecte par des troupes étrangères, et mercenaires de tout bord, depuis un certain 17 mai 1997, voit, une fois de plus, ses espoirs et ses attentes déçus, suite à la stratégie du chaos, du mensonge et de l’injustice, savamment mise en place par Joseph Kabila, ainsi que par un conglomérat d’aventuriers gangsters d’une certaine élite congolaise ventriloque, au service de l’occupant rwandais!

En effet, à l’issue d’un marathon électoral organisé à guichet fermé, et sans témoins extérieurs neutres par le pouvoir occupant, dont l’issue n’est autre que la conclusion d’une grande tricherie et d’un hold-up scandaleux aux yeux des Congolais abasourdis, ces derniers se voient privés, une fois de plus, de jouir de leur victoire pourtant éclatante. Et cette victoire tant attendue allait consacrer, après 18 ans de galère et d’incertitude, la rupture et la fin de règne de l’impunité dans un pays où la raison du plus fort est toujours la meilleure!

Au lieu d’une fête, nous sommes embarqués, bien malgré nous, sur un navire qui n’aura plus de cesse de tanguer. Une nouvelle page sombre de l’histoire du pays s’est écrite, par le Congo lui-même, acceptant l’inacceptable : à savoir, cautionner le fait accompli, c’est-à-dire le fait que Joseph Kabila, ce criminel de grand chemin, vomi de tous, soit encore aujourd’hui, le gagnant de ces élections, avec une prétendue majorité écrasante au Parlement et au Sénat, grâce à des trahisons et des tricheries électorales sans mesure, rendues possibles, sans nul doute, par la cupidité éhontée et la médiocrité éprouvée de certains compatriotes véreux et assoiffés du pouvoir, même si ce pouvoir se révèle, de toute évidence, n’être qu’une coquille vide!

Qu’à cela ne tienne, les prophètes de malheur de notre jeune nation, doivent retenir, une fois pour toutes, que le Congo Kinshasa ne peut se construire dans le temps que sur base de la transparence, de la vérité et de la justice, sans lesquelles, notre vivre ensemble dans une communauté de destin, mais éparse comme la nôtre, ne peut se poursuivre, donnant ainsi, libre court à l’éclatement du Congo, en plusieurs Etats satellites au profit des prédateurs étrangers, constamment aux aguets de cette véritable dérive tant souhaitée!

Bref, il n’est l’ombre d’aucun doute que c’est Martin Fayulu qui a gagné haut la main, l’élection présidentielle du 30 décembre 2018! C’est lui, l’homme choisi largement par le peuple congolais pour marquer la rupture avec l’ordre ancien, en montrant carrément la grande porte de la prison, à Joseph Kabila, ainsi qu’à toute sa kyrielle de faussaires de la République! Malheureusement, pour des révolutionnaires de ce pays, notre bourreau s’est octroyé le privilège, avec la complicité de la Cour Constitutionnelle fantoche, et de la Commission Électorale Nationale Indépendante corrompue, de désigner un fils du pays, un opposant radical supposé conciliant par opportunisme, pourtant un perdant de ces élections pour contourner la foudre du peuple congolais. En effet, cette foudre allait s’abattre inexorablement sur Kabila, j’en suis convaincu, pour le désagrément qui n’a eu de cesse de faire subir l’enfer au peuple congolais, en enfermant ce dernier, depuis 18 ans, dans une prison à ciel ouvert!

Pour tout dire, d’ici la fin du siècle, on constate avec regret que la République Démocratique du Congo est en retard au rendez-vous de l’Histoire Universelle, du fait d’une démocratie dévoyée, que lui imposent les ennemis de l’Etat congolais, qu’on a transformé en un Etat voyou, d’une part, en lui imposant, d’autre part, la loi de la jungle et de la déstabilisation, par un Etat qui ne respecte pas les lois internationales essentielles, et qui viole de manière systématique les droits les plus élémentaires de l’être humain!

En tout état de cause, il est recommandé au peuple congolais d’éviter, au stade actuel du combat de notre libération, la résignation et la fuite devant l’adversaire. Et plutôt là, seul prévaut, c’est à chacun et à tous ensemble, de nous prendre en main, de défendre notre destin commun, pour nous approprier, en définitive, notre pays, et pour rétablir l’ordre républicain, malheureusement bafoué par une certaine élite « compradore ».

Concrètement, on doit déposséder Joseph Kabila de sa majorité triomphante dans des institutions issues des récentes élections contestées, mais avalisées par une Cour Constitutionnelle largement inféodée, par l’ironie de l’histoire. En plus, on doit sans délai, dissoudre le Parlement et le Sénat. Un soulèvement populaire déterminant et généralisé s’impose, plus que jamais, pour mettre fin à l’aventure despotique du supposé fils de Laurent Désiré Kabila, qui croit avoir vaincu le peuple congolais pour l’achever dans un abattoir, en le massacrant par groupe de mille, impunément!

Il est temps, dès lors, chers compatriotes, de nous placer du bon côté de l’histoire, en préservant notre unité dans la diversité, en faisant comprendre à Joseph Kabila et sa clique, que gagner une bataille, ce n’est pas gagner la guerre. Le combat contre l’occupation de la République Démocratique du Congo doit se poursuivre sans relâche, jusqu’à sa libération complète, au prix peut-être, de notre sang, afin de permettre à nos enfants, nos petits-enfants, et aux générations futures, de connaître une vie meilleure, débarrassée de toute contrainte et d’asservissement aliénant!

A chacun de lutter pour rétablir le choix que le peuple congolais a librement exprimé dans l’urne!

A Martin Fayulu, soldat de notre peuple, nous vous disons merci pour cette flamme d’espérance que vous faites rayonner, sans discontinuité, dans l’âme de nos concitoyens, qui souhaitent vous voir poursuivre sans compromission, ce combat de libération de notre pays, transformé, hélas, en République bananière, afin que Joseph Kabila et horde de malfaiteurs impénitents et sans scrupule, retournent chez eux, comme ils sont venus, en bottes de jardinier, et sans passeport valide, au Rwanda natal.

Courage, Martin, car vous n’êtes pas seul dans ce combat ultime, qui mobilise toutes les énergies disponibles, devant concourir à l’assainissement de notre environnement politique et sociétal.

La Bible dit clairement : « Dieu n’est pas partial, mais […], en toute nation l’homme qui le craint et pratique la justice, est agréé de lui ».

 

Par Bamba di Lelo
Docteur en Sciences politiques de l’UCL
Analyste des Questions politiques du Congo
jbadil@hotmail.be

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