L’économie de la RD Congo demeure fragile face à la pandémie de Covid-19

Début 2020, le monde fut frappé par la pandémie de covid-19 qui se traduit par la baisse des recettes tant intérieures qu’extérieures pour la RD Congo. La crise qui s’en est suivie eut des répercussions négatives sur la situation sociale. Dans son rapport sur les « Perspectives économiques régionales de l’Afrique subsaharienne d’avril 2020 », le FMI, considérait la Covid-19 comme une menace sans précédent pour le développement de la région. Suivant les auteurs du rapport, « l’Afrique subsaharienne est confrontée à une crise sanitaire et économique sans précédent, qui menace de faire trébucher la région et d’inverser les progrès constatés ces dernières années sur le front du développement. En outre, par le lourd tribut humain qu’elle prélève, le bouleversement des moyens d’existence qu’elle entraîne et les dommages qu’elle cause aux entreprises et aux bilans publics, cette crise pourrait assombrir les perspectives de croissance de la région dans les prochaines années. Aucun pays ne sera épargné ». Le FMI prévoyait un taux de croissance négatif du PIB en 2020, soit -2,2% et un taux d’inflation de 11% en fin d’année 2020.

Des mesures furent prises pour atténuer les effets

Pour atténuer l’impact de cette crise sanitaire sur l’activité économique et garantir la continuité des services financiers, la Banque Centrale du Congo avait dès le départ pris notamment les mesures ci-après:

  • La poursuite de la fourniture de la liquidité aux banques de manière à leur permettre de réaliser aisément les services bancaires attendus d’elles;
  • La baisse du taux directeur de 9,0% à 7,5% dans le souci de réduire le coût du crédit (ce taux sera porté plus tard à 18,5% pour lutter contre l’inflation);
  • La mise en place d’un guichet spécial de refinancement d’une maturité allant de 3 à 24 mois, à l’effet d’augmenter les ressources des banques et leur permettre d’accroitre le financement de t’économie. à des conditions financières assouplies;
  • La baisse du coefficient de la réserve obligatoire sur les dépôts à vue en monnaie nationale, qui passe de 2 à 0%, dans le souci de libérer la liquidité au profit des banques;
  • Le report, au mois de janvier 2022, de l’entrée en vigueur des dispositions relatives au relèvement du niveau du capital minimum des banques, des Coopératives d’épargne et de crédit et des Institutions de microfinance, afin de réduire la contrainte sur ces institutions financières;
  • Le gel des règles de classification des prêts pour permettre aux institutions financières de suspendre l’application des pénalités de retard sur les créances en souffrance pendant la période de crise;
  • La restructuration de façon prudente par les établissements de crédit et les institutions de micro finance, des prêts en souffrance en faveur des secteurs directement touchés par la crise (rééchelonnement des échéances, moratoires et/ou délais de grâce, etc.).

Face à la baisse des recettes tant intérieures qu’extérieures, la RD Congo bénéficia des appuis budgétaires de la BAD, de la Banque mondiale et du FMI. Le 18 août 2020, il y eut signature du pacte de stabilité du cadre macro-économique et monétaire en RDC entre les ministres du Budget, des Finances et le gouverneur de la Banque Centrale du Congo. Suivant ce pacte, toutes les opérations du Trésor vont se dérouler sur base caisse. Le gouvernement ne va plus consommer les crédits budgétaires au-delà de ses ressources disponibles pour éviter la dépréciation de la monnaie ainsi que l’instabilité du taux de change et ses conséquences sur l’économie et la vie des congolais.

L’économie résiste mais demeure fragile

A la suite de toutes les mesures prises, le taux de croissance du PIB est estimé à – 1,7% à fin 2020 contre 4,4% en 2019. Le taux d’inflation se situe à 15% contre un objectif de 7%. Les opérations du Trésor se sont traduites par un déficit de 997 milliards de francs, soit 498,5 millions de dollars. Suivant le compte-rendu de la réunion du Comité de conjoncture économique du 12 janvier 2021, ce déficit a été comblé par les appuis budgétaires de la BAD, la Banque mondiale, le FMI ainsi que par l’emprunt du gouvernement sur le marché financier par le bais des bons du Trésor. Les réserves internationales de change s’élèvent à 730,26 millions de dollars représentant seulement 2,6 semaines d’importations de biens & services. Concernant les principales exportations minières (cuivre et cobalt), elles ont connu une augmentation. Le pays a produit 1.587.000 tonnes de cuivre en 2020 contre 1.420.000 tonnes en 2019. Quant au cobalt, les expéditions ont été de 85.855 tonnes en 2020 contre 77.963 tonnes en 2019. Les cours de cuivre connaissent une embellie actuellement. La tonne de cuivre se négociait à 8.140 dollars le vendredi 15 janvier 2021 contre 4.167 dollars il y a un an. Quant au cobalt, la tonne se négocie à 37.995 dollars contre 25.000 dollars il y a un an.

 

Gaston Mutamba Lukusa

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