Pauvreté: la Banque mondiale fixe le nouveau seuil

Le seuil de pauvreté passe désormais de 2,15 à 3,00 dollars par personne et par jour pour les pays à faible revenu. Il augmente de 3,65 à 4,20 dollars pour les pays à revenu intermédiaire inférieur, de 6,85 à 8,40 dollars pour les pays à revenu intermédiaire supérieur. La République démocratique du Congo est l’un des pays les plus riches en ressources naturelles, mais paradoxalement, elle figure parmi les nations les plus pauvres du monde. Environ 73,5% des Congolais vivaient avec moins de 2,15 dollars par jour en 2024.

Gaston Mutamba Lukusa

Sur base des données révisées, la Banque mondiale vient de revoir, au cours de ce mois de juin, le seuil de pauvreté international pour les pays à faible revenu. Cet indicateur qui mesure la pauvreté mondiale, fournit un point de référence qui reflète le coût quotidien de satisfaction des besoins fondamentaux de la population. Il passe désormais de 2,15 à 3,00 dollars par personne et par jour pour les pays à faible revenu. Concernant les pays à revenu intermédiaire inférieur, il augmente de 3,65 à 4,20 dollars et pour les pays à revenu intermédiaire supérieur, de 6,85 à 8,40 dollars.

La première fois que ce seuil a été fixé, c’était en 1990. Il s’établissait à l’époque à 1,00 dollar par habitant et par jour. La première mise à jour du seuil de pauvreté eut lieu en 2001. D’autres révisions sont intervenues en 2008, 2015, 2022. Suivant la Banque mondiale, « à l’heure actuelle, le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté a diminué de 1,5 milliards par rapport à 1990. Toutefois, la baisse de la pauvreté dans le monde s’est considérablement ralentie pendant la dernière décennie en raison de plusieurs crises interdépendantes, notamment une faible croissance économique, un endettement élevé, des conflits et des situations de fragilité, ainsi que de graves chocs liés aux conditions météorologiques. On estime que 808 millions de personnes vivent encore aujourd’hui dans l’extrême pauvreté et à ce rythme, il faudra des décennies pour éradiquer ce fléau ».

La pauvreté a considérablement évolué depuis les années 1990. À l’époque, la grande majorité des pauvres vivaient dans trois régions, à savoir l’Asie de l’Est-Pacifique, l’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne. Aujourd’hui, dans les deux premières régions, le nombre des populations pauvres a considérablement diminué. Malheureusement, la pauvreté s’est de plus en plus concentrée en Afrique subsaharienne où elle s’accroit. La démographie mondiale a elle aussi fortement changé. En 1990, près de 60% de la population vivaient dans des pays à faible revenu, contre moins de 10% aujourd’hui. Quant aux pays à revenu intermédiaire, ils abritent aujourd’hui près des trois quarts de la population mondiale.

L’Afrique subsaharienne demeure cependant la région où la pauvreté continue de s’accroître. La pauvreté en Afrique subsaharienne reste un défi majeur malgré les efforts déployés, mais qui s’avèrent insuffisants, pour améliorer les conditions de vie des populations. Cette région est l’une des plus touchées par la pauvreté dans le monde, avec la majeure partie de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté. Les facteurs contribuant à cette situation incluent les conflits armés, les catastrophes naturelles, les maladies, et les inégalités économiques.

La République démocratique du Congo est l’un des pays les plus riches en ressources naturelles, mais paradoxalement, elle figure parmi les nations les plus pauvres du monde. Environ 73,5% des Congolais vivaient avec moins de 2,15 dollars par jour en 2024. La pauvreté en RD Congo est profondément enracinée dans des décennies d’instabilité politique, de conflits armés, de mauvaise gestion, de corruption, de faible diversification économique et d’accès limité aux services de base (éducation, santé, accès à l’eau potable et à l’électricité). La pauvreté en République démocratique du Congo est le résultat d’une combinaison complexe de facteurs historiques, économiques et politiques.

Pour réduire la pauvreté, il faudra améliorer la gouvernance et mettre en place un Etat de droit, améliorer l’accès à l’éducation et la qualité de l’enseignement, renforcer les systèmes de santé, promouvoir la création d’emplois, soutenir les petites et moyennes entreprises pour stimuler la croissance économique, développer les infrastructures de base telles que les routes, l’eau potable, l’électricité et les technologies de l’information. Ces efforts nécessitent une collaboration entre le gouvernement, le parlement, les cours et tribunaux, les organisations internationales ainsi que les communautés locales.

Gaston Mutamba Lukusa

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