Vers une paix durable entre la RDC et le Rwanda: Enjeux, espoirs et exigences

Lubumbashi, le 22 juin 2025. L’Institut de Recherche en Droits Humains (IRDH) se félicite de l’avancée vers un Accord de paix et la cessation des hostilités entre la République démocratique du Congo (RDC) et la République du Rwanda, sous l’égide les Etats Unis d’Amérique. Autant qu’il salue le rétablissement de la confiance, par le Président de la République, S.E. Tshisekedi Tshilombo, dans l’initiative des évêques catholiques et protestants visant à obtenir un dialogue inclusif entre les politiciens congolais.

En effet, ce samedi 21 juin 2025, le chef de l’Etat congolais a reçu les évêques, afin de prendre connaissance du résultat de leurs démarches auprès des politiciens congolais visant à rétablir un climat favorable à la cohésion nationale.

L’IRDH estime que de l’intervention de la Conférence Episcopale du Congo (CENCO) et de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), combinée aux efforts diplomatiques du Président américain, S.E. Donald Trump, découlerait une paix durable pouvant permettre: (i) Le retour des déplacés de guerre, dans leurs milieux respectifs; (ii) l’installation d’un mécanisme d’une justice réparatrice; (iii) l’établissement des relations commerciales durables profitables à la RDC ainsi que les autres parties prenantes audit Accord et (iv) le renforcement des capacités défenses de l’Etat congolais.

Cependant, cette dynamique positive ne saurait occulter la réalité historique: depuis plus de trois décennies, la RDC subit des agressions et violations graves des droits humains, liées à la présence continue des troupes rwandaises (Rwanda Defence Force) qui occupent une partie du territoire congolais, via leurs proxys. Successivement, les forces supplétives ont pris les noms d’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), du Rassemblement des Congolais pour la démocratie (RCD), du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), du Mouvement du 23 mars 2009 (M23) et de l’Alliance Fleuve Congo (AFC).

IRDH estime que ce caractère polymorphe de l’agression, marqué par un changement constant de dénominations, appelle une vigilance accrue de la médiation internationale.

L’Institut attire également l’attention sur les vulnérabilités internes: La fragmentation politique et l’obsession incommensurable du pouvoir fragilisent la cohésion nationale. Certains acteurs politiques, aveuglés par la fixation à conserver, arracher ou reconquérir le pouvoir, à tout prix, deviennent perméables aux influences rwandaises, contraires à l’intérêt général de la population congolaise.

Nul n’est besoin de rappeler que l’occupation rwandaise, sur fond d’allégations fallacieuses, constitue l’élément inflammatoire de ses relations avec la RDC que l’Accord de paix tant attendu devrait résoudre. Celui-ci porte l’espoir de justice pour les victimes, suscité par les précédentes initiatives de paix en souffrance, à savoir, les processus de paix de Nairobi, de Luanda, de Lomé et de Doha.

A cet égard, l’IRDH formule les recommandations suivantes:

  • A la médiation américaine: Assurer l’intégration des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies, en particulier la résolution 2773, dans l’architecture de l’accord;
  • Au Gouvernement congolais: Maintenir le cap diplomatique et éviter toute dérive susceptible de compromettre la paix;
  • Aux partis politiques: Faire de la paix et de la cohésion nationale une priorité absolue, loin des ambitions personnelles;
  • Aux organisations de la société civile et confessions religieuses: Intensifier les initiatives citoyennes en faveur d’une paix durable et partagée.

Contact: Maître Hubert Tshiswaka Masoka, Directeur Général de l’IRDH
Téléphone: 00243851103409

1 commentaire sur Vers une paix durable entre la RDC et le Rwanda: Enjeux, espoirs et exigences

  1. Les recommandations de l’IRDH, bien que formulées sous le couvert de la paix et de la justice, participent à une mise en scène institutionnelle qui masque mal le caractère autoritaire, opaque et survivaliste du régime actuel. En omettant de dénoncer l’absence de transparence démocratique, l’IRDH trahit sa mission de défense des droits humains pour se faire le porte-voix d’un pouvoir plus soucieux de sa stabilité que du salut national.
    L’IRDH, en tant qu’institut prétendument indépendant, aurait dû soulever avec clarté un problème majeur : l’absence totale de transparence dans les discussions menées entre les autorités congolaises, rwandaises et les médiateurs internationaux. Aucun débat parlementaire n’a été organisé pour légitimer ou informer sur les contours dudit accord. Ce silence institutionnel constitue une entorse grave aux principes démocratiques et renforce l’idée d’un processus mené en catimini par un cercle restreint de thuriféraires du régime, sans consultation ni validation populaire.
    L’appel au « maintien du cap diplomatique » par le gouvernement congolais, formulé sans aucune réserve, revient à absoudre un pouvoir dont l’incompétence, la corruption et l’obsession de la survie politique sont pourtant notoires. En fermant les yeux sur les défaillances institutionnelles, la gabegie administrative et la répression des voix dissidentes, l’IRDH se place davantage dans le rôle de relais gouvernemental que de contre-pouvoir citoyen.
    L’IRDH impute la fragilité nationale essentiellement aux ambitions personnelles de certains acteurs politiques, mais ne remet aucunement en cause le verrouillage du système politique par le régime lui-même. Il n’interroge pas non plus l’absence d’inclusivité réelle dans les processus politiques et les mécanismes de dialogue, pourtant cruciaux pour restaurer une cohésion nationale véritable.
    Enfin, l’appel aux confessions religieuses et organisations de la société civile à « intensifier les initiatives citoyennes » reste déconnecté de la réalité actuelle, marquée par la cooptation et la politisation de nombreuses structures. Le manque d’autonomie de ces acteurs est un fait connu, et l’IRDH aurait dû appeler à leur indépendance et à leur vigilance face à toute tentative de récupération politique.

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