Assainissement: Enfin, le projet « Kin Bopeto », lancé par Gentiny Ngobila

Monsieur Gentiny Ngobila, « l’homme de Yumbi » comme certains l’appellent et sur qui pèse un probable procès pour crimes contre l’humanité, celui-là même qui a remplacé le « Haut-sommet » et devenu le nouveau Gouverneur de la Ville de Kinshasa a… enfin, lancé le projet appelé « Kin Bopeto », quelques temps seulement après la publication de son Gouvernement au mois de Juin dernier.

A la lecture de la composition de son équipe gouvernementale et au regard des énormes immondices qui jonchent les rues de Kinshasa en polluant non seulement l’environnement mais aussi et surtout la vie des paisibles Kinois, l’on a le droit de se poser mille et une questions au sujet de ce qui va être l’impact même de ce projet « Kin Bopeto » en ce qui concerne la gestion durable des déchets dans la capitale congolaise. Depuis le départ du projet PAURAU de l’Union Européenne, les Kinois se préoccupent de plus en plus de la salubrité du milieu dans lequel ils évoluent sachant que sous d’autres cieux, on a pris conscience des effets néfastes des déchets plastiques pour l’environnement, pour les animaux, les poissons et pour l’espèce humaine. D’où, ils attendent voir réellement cette initiative lancée par le successeur d’André Kimbuta, portée ses fruits au-delà des discours.

Nul n’ignore que des sacs plastiques continuent allègrement à être produits et vendus dans les commerces, l’eau dite « pure ». les sacs plastiques dits « markets » ou « Obama » pullulent partout et, après usage, sont jetés à même le sol dans les rues, ce qui, ajoutés aux déchets ménagers et autres générés dans les marchés entraînent des énormes dégâts lors des intempéries dans la ville de Kinshasa.

Certes, il serait prématuré de prédire que Gentiny Ngobila ne réussira pas à faire en sorte que Kinshasa redevienne « Kin la Belle » de l’époque mais, au regard de sa gestion de la province de Mai-Ndombe, là où, à tort ou à raison, on lui reproche de ne pas avoir su éviter les massacres de Yumbi d’une part et, d’autre part, des premières mesures qu’il avait prises au lendemain de sa prise de fonction comme gouverneur de la Ville-Province de Kinshasa, on peut légitimement émettre un doute raisonnable de son efficacité en ce qui concerne le domaine de l’environnement dans la capitale de la République Démocratique du Congo.

« Kin Bopeto », Gentiny sur les traces de Kimbuta?

« Ce qui se conçoit bien se dit clairement et les mots pour le dire viennent aisément », dit-on. Cet adage, qui vaut pour l’expression orale, l’est aussi en ce qui concerne un programme gouvernemental, fût-il celui d’une province comme celle de Kinshasa. Mais qu’a-t-on constaté?

Dès le lendemain de la nomination de Monsieur Gentiny Ngobila comme gouverneur de la Ville de Kinshasa, sans sommation ni campagne de sensibilisation préalable à l’endroit de la population kinoise, plusieurs contingents de policiers, par bandes ou par groupes de quatre ou cinq, se sont mis à chasser sans aménagement toutes les personnes qui vendent des biens sur les emprises publiques, les ronds-points, les devantures des maisons, etc. L’objectif est sans doute noble mais le procédé était catastrophique. Les chasser pour les mettre où? Avait-il, préalablement, construit des emplacements pour les y placer? Non. Or, c’est avec les revenus de ces ventes que ces « mamans » et autres « débrouillards » payent les frais scolaires et nourrissent leurs familles. Et quand on sait comment les policiers congolais « fonctionnent » lors de ces genres d’opérations, l’on ne pouvait que anticipativement prévoir l’échec cuisant de ces mesures qui, cependant, sont salutaires pour l’environnement et la dépollution de la ville de Kinshasa. A partir de là, peut-on dire que ce « programme Kin Bopeto » était mal conçu ou mal exécuté? L’avenir nous le dira.

Mais au-delà de tout, ce qui est important et préoccupe actuellement les Kinois, c’est que, dans le secteur de l’environnement, le gouverneur Gentiny Ngobila ne gère pas Kinshasa comme l’a géré il y a plus de 10 ans l’ancien gouverneur André Kimbuta. Par ailleurs, les Kinois ne veulent plus d’un « Haut sommet des immondices » dans la capitale et pour cela, tout Kinois, quel qu’il soit, a tout de même le devoir de le surveiller et de poser tout acte susceptible de permettre à cette belle ville de s’améliorer.

 

Flore Ndeke, Journaliste

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