Audit externe du fichier électoral: « La CENI recrute, organise, détermine la méthodologie, approuve le rapport, qu’est-ce qu’il y a d’externe là dedans? », s’interroge Donatien N’Shole

Lundi 15 mai 2023

Politique

Abbé Donatien Nshole, Secrétaire Général de la CENCO/Ph. ACTUALITE.CD

La mission d’observation électorale CENCO-ECC a une nouvelle fois attiré l’attention de la Commission électorale nationale indépendante sur la nécessité de confier l’audit externe du fichier électoral à un organisme capable d’assurer les différentes parties prenantes au processus électoral en cours. Les deux confessions religieuses estiment que la CENI peut également rallonger le délai prévu pour l’audit comme c’était le cas avec les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs dans les différentes aires opérationnelles.

« Nous recommandons à la CENI de s’en tenir au principe de l’audit externe du fichier électoral par un organisme international indépendant, avec obligation que ce dernier associe quelques experts nationaux, dans les délais convenables, en opérant des réaménagements à l’intérieur du calendrier électoral, comme il a été question avec les différentes périodes de rattrapage accordées aux candidats électeurs. Ceci pour favoriser le consensus autour dudit fichier électoral »,  disent les deux confessions dans leur rapport de mission d’observation sur les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs rendu public ce lundi 15 mai 2023.

Pour l’un des porte-parole de la mission d’observation, Monseigneur Donatien N’Shole, ce qui est fait jusque-là par la CENI ne ressemble pas à un audit externe mais plutôt comme un travail d’une sous-commission de cette institution électorale.

« La MOE ECC-CENCO espère que la CENI s’en tiendra à la nécessité d’un audit réellement externe conduit par un organisme indépendant et expérimenté afin de rassurer toutes les parties prenantes et favoriser un consensus autour du fichier électoral. Ça aussi, c’est une recommandation sur laquelle nous insistons parce que ce qui est fait maintenant ça peut avoir tous les qualificatifs sauf celui d’un audit externe parce que là la CENI invite, recrute les individus, c’est la CENI qui les organise, c’est la CENI qui va déterminer la méthodologie et c’est la CENI qui va approuver le rapport, qu’est-ce qu’il y a d’externe là dedans ? C’est comme si c’était une commission de la CENI », a fait remarquer Donatien N’Shole, secrétaire général de la CENCO.

Aussi, il a évoqué la nécessité de tenir un cadre de concertation où il faudra discuter avec les différentes parties prenantes sur des questions qui fâchent

« Il y a les défis par rapport au calendrier électoral, voilà la nécessité de cadre de concertation parce que la CENI est effectivement tenue à respecter la loi, à respecter la constitution, un tel cadre pourrait être le lieu d’échanger sur cette difficulté de taille. Il est donc vrai que si ces conditions sont remplies, il y aura un consensus sur le fichier électoral et la confiance du public, lui-même témoin de certains faits soulignés ici sera de plus en plus restauré. Ainsi la CENI aura évité que ce processus électoral soit mal engagé », a dit Donatien N’Shole tout en affirmant que « ce n’est pas le moment d’être pessimiste »

La CENI a annoncé le début des travaux relatifs à l’audit externe du fichier électoral conformément à son calendrier électoral. Elle a rendu public les noms des experts nationaux et internationaux sélectionnés en vue de constituer une mission mixte d’audit externe du fichier électoral. Dans cette équipe composée de 5 personnes, il y a Madame Janet Love de l’Afrique du Sud, Monsieur Muhabi Lufu Chisi du Malawi, Monsieur Joseph Topangu de la RDC,  Monsieur Kabata Kabata Kabamba de RDC et Monsieur Vianney Nzanzu Tawite de la RDC.

Dans une correspondance adressée au président de la Commission Électorale Nationale Indépendante Dénis Kadima Kazadi, l’OIF dit ne pas être en mesure d’assurer l’audit externe du fichier électoral en République démocratique du Congo, comme souhaité par la CENI. L’OIF a justifié sa décision par le fait que le délai proposé par la Commission électorale nationale indépendante est tellement court qu’il ne facilitera pas un meilleur accompagnement.

Pour ce cycle électoral, la CENI avait déjà entrepris des démarches pour solliciter l’expertise de l’OIF pour l’audit du fichier électoral. Actuellement, la CENI est en phase de nettoyage du fichier électoral et la consolidation des données. Le calendrier électoral prévoit un audit externe du fichier du 15 au 20 mai, soit cinq jours.

Clément MUAMBA

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