Communiqué officiel du « Mouvement du 23 mars »

Il n y a pas plus malsain, plus lâche que de porter le combat politique contre les dépendants familiaux de ses adversaires en lieu et place de les affronter sur le terrain civilisé avec argument et contre-argument.

Nous sommes scandalisés par le matraquage médiatique orchestré par le régime de Kinshasa contre une femme innocente, une simple ménagère qui n’a jamais connu la couleur de la politique mais dont le seul tort est d’être l’épouse légitime de Monsieur Désiré RWIGEMA et d’avoir choisi de traverser la frontière Gisenyi-Goma ce jour-là du 23 avril 2018 pour subvenir aux besoins de sa petite famille, date à laquelle elle fut publiquement humiliée et mise aux arrêts par le service de renseignement militaire des FARDC au poste frontalier de Goma communément appelé « Petite barrière ».

Le Vendredi 11 mai 2018, madame SAFARI a été transférée à Kinshasa et depuis 24h la chaine de télévision du régime de Kinshasa Télé 50 diffuse en boucle une propagande faisant porter à cette femme ménagère un prétendu document présenté comme le plan d’attaque de la RDC par notre Mouvement en alliance avec d’autres organisations politiques opposées au régime de Kinshasa.

Notre Mouvement tient à apporter les éclaircissements suivants:

  1. Depuis le lancement de son combat pour la restauration de la dignité du Congo et des Congolais le 23 décembre 2003͵ à Bukavu jusqu’à la décision de mettre fin à sa rébellion le 5 novembre 2013, notre organisation n’a jamais eu besoin de recourir à un tel document pour lancer les hostilités en RDC car, nous avons toujours assumé de la manière la plus officielle et la plus publique possible notre combat;
  2. Si un tel plan existait, rien ne nous obligerait à faire courir un tel risque à une dame innocente en le lui confiant et qu’elle le porte dans son sac à la portée de tout agent contrôleur à la frontière. D’ailleurs, si elle avait conscience de porter un tel document dans son sac et que tous ceux qui la précédaient sur sa rangée en file indienne se faisaient fouiller systématiquement, elle avait tout le temps de rebrousser chemin;
  3. S’il était besoin d’expédier ce fameux document à un prétendu destinataire à Goma, il existe des canaux virtuels de transmission de documents plus sûrs et plus sécurisés;
  4. Il s’agit là, par contre, d’un montage grossier et immoral du régime qui met en scène une innocente femme ménagère pour porter des coups bas à ses adversaires politiques à travers une propagande médiatique malsaine;
  5. Si Madame Béatrice SAFARI était coupable des faits répréhensibles d’une telle ampleur et que les services de sécurité en détenaient des preuves solides, elle devait être présentée à ses juges naturels sous la procédure de la célérité de mise en matière de flagrance pour répondre de ses actes. A ce sujet, nous apprenons que même un avocat de Goma commis par la famille de la victime pour assurer sa défense s’est vu malmené par l’officier responsable du service de renseignement militaire, sous le flagrant et surprenant motif que cette victime du pouvoir ne doit pas être assistée;
  6. Si Madame Béatrice SAFARI a fini par être transférée à Kinshasa pour y être torturée, c’est parce que, au terme des efforts fournis et des pressions exercées sur elle par les agents de renseignement militaire pour l’amener à apposer sa signature au bas d’un PV qui lui attribuait ce fameux document en contrepartie de sa mise en liberté, elle a catégoriquement refusé;
  7. Pourtant, avec des avancées technologiques du siècle présent, il est plus facile de recourir à des techniques électroniques pour identifier l’ordinateur qui a servi à la rédaction dudit document et le comparer à ses publications antérieures pour établir la vérité.

Notre Mouvement est convaincu qu’il s’agit là, pour la énième fois, des basses œuvres d’une autre époque fomentées par le régime de Kinshasa pour se défaire de ses adversaires politiques et de ses engagements pris à travers plusieurs accords de paix.

C’est le lieu d’en appeler à la mobilisation des organisations de défense de droits de la personne humaine et, plus particulière, celles qui militent pour la protection de la femme et de la famille afin de s’intéresser à ce cas d’espèce qui risquerait d’exposer toutes les femmes ménagères à des pratiques politiciennes d’une autre époque.

Madame Béatrice SAFARI, une simple femme ménagère, est innocente et doit être libérée, sa place est dans son foyer aux côtés de ses enfants.

Ainsi fait à Kampala, le 17 mai 2018

 

Bertrand BISIMWA
Le Président du Mouvement du 23 mars

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