F Tshisekedi, donner sa chance au nouveau Président ou 17 ans de combat pour la vérité des urnes en RDC?

Réponse à Patrick Mbeko, Jean Zenga et autres suite à mon message de félicitations au nouveau Président de la République, SEM Félix Tshisekedi Tshilombo, en date du 29 juin 2018

Zeph Zabo

Comme vous savez, nous en avons tous des principes et je n’ai pour ma part jamais rusé avec mes principes pour cautionner quoique ce soit d’illégal ou d’injuste. Au contraire, mes deux ouvrages Justice corrompue Volume 1 et Volume 2 en témoignent, mon combat est pour la justice, contre les injustices, la corruption et la discrimination sous toutes les formes, et j’ai toujours encouragé toutes les personnes qui s’estiment victimes ou lésées à se battre jusqu’au bout.

En l’espèce, Patrick Mbeko, tu me reproches mon post de félicitations au nouveau Président de la République (Félix Tshisekedi) en écrivant ceci: « Nous devons avoir des principes. Ou on respecte la vérité des urnes ou on ruse avec les principes en cautionnant les faussaires et les tricheurs… »

Comme tu sais, la quête « de la vérité des urnes » constitue un droit fondamental et un combat noble qui est mené depuis plus de douze (12) ans en RDC, soit depuis successivement et respectivement:

  • les élections de 2006 (contestations et combat mené par JP Bemba vs J Kabila);
  • les élections de 2011 (contestations et combat mené par Etienne Tshisekedi vs J Kabila);
  • les élections de 2018 (contestations et combat mené par M Fayulu vs Félix Tshisekedi).

Ce combat est ainsi mené depuis plus de douze (12) ans en RDC sans que la vérité des urnes n’ait été établie ou rétablie, ou n’ait pu jamais être établie ou rétablie:

  • ni par les institutions judiciaires compétentes (la Cour constitutionnelle concernant les élections de 2006, de 2001 et de 2018);
  • ni par la rue (par le peuple au moyen de l’article 64 de la Constitution de la République);
  • ni par le simple fait d’un candidat président « malheureux » (contestant les résultats de l’élection présidentielle et revendiquant la victoire et la vérité des urnes) de s’autoproclamer président de la République (Etienne Tshisekedi concernant l’élection de 2011 et M Fayulu concernant l’élection de 2018) ou de prêter serment (Etienne Tshisekedi concernant l’élection de 2011);
  • ni en vertu du droit international avec l’implication des Nations-Unies, du Conseil de sécurité et de la communauté internationale, tel qu’on l’a vu notamment dans d’autres pays.

Et sans par ailleurs que ce combat noble et légitime (pour la vérité des urnes) n’ait pu, en plus de douze (12) ans, améliorer ou permettre d’améliorer ou de régler de quelque manière que ce soit:

  • ni le système électoral congolais mis en cause;
  • ni le système judiciaire corrompu décrié;
  • ni le fonctionnement des institutions électorales (la CENI) et judiciaire (la Cour de cassation) mises en cause;
  • ni le niveau de vie des congolais;
  • ni le système de gouvernance de la RDC;
  • ni régler la question de la corruption et de l’instrumentalisation des institutions mises en cause (la CENI et le système judiciaire corrompu de la RDC) et de leurs animateurs (les membres de la CENI et les juges de la Cour constitutionnelle);
  • ni les divers autres défis urgents et prioritaires incommensurables du peuple et de la RDC en matière notamment de sécurité, de développement économique et social, d’éducation, de santé, etc.

Pour causes principales de cet échec (pour tout candidat présidentiel  »malheureux » d’établir ou de rétablir la vérité des urnes) depuis plus de douze (12) ans:

  • la corruption (morale et/ou matérielle) de la CENI et des juges de la Cour constitutionnelle instrumentalisés par le pouvoir ou régime du Président sortant J Kabila);
  • la répression violente et systémique, y compris dans le sang, en violation de la Constitution et de toutes les lois de la République, de toutes manifestations populaires visant notamment à établir ou à rétablir la vérité des urnes;
  • la défaillance et le manque de volonté politique du pouvoir ou régime du Président sortant J Kabila.

Que faut-il faire face à cette situation eu égard au fait notamment que la Cour constitutionnelle a en dernier ressort confirmé définitivement les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 30 décembre 2018 proclamant élu le Président Félix Tshisekedi qui par ailleurs a été investi le 24 janvier dernier conformément à la Constitution suite à l’arrêt concerné de la Cour constitutionnelle?

De tout ce qui précède, faut-il continuer à mener le « combat de la vérité des urnes », de M Fayulu et de la Coalition politique Lamuka, pendant encore les cinq (5) prochaines années (soit jusqu’en décembre 2023) alors qu’il y a désormais à la tête du pays non plus J Kabila mais un nouveau Président de la République issu de l’opposition politique (et pas de moindre), que le peuple congolais est plus que jamais divisé y compris sur l’article 64 de la Constitution et que par ailleurs les Nations-Unies, les différents pays, organismes internationaux et régionaux de la communauté internationale reconnaissent l’élection et le nouveau régime incarné désormais par le nouveau Président de la République concerné en l’occurrence Félix Tshisekedi?

C’est un droit fondamental, légitime et indéniable de continuer ce combat les cinq (5) prochaines années. Toutefois, au regard de tout ce qui précède, je répondrais pour ma part à cette question en disant ceci: à chacun son analyse, ses principes et sa décision. Je ne suis membre d’aucun parti politique. Je ne suis pas de la Coalition Lamuka, ni de la coalition Cap pour le Changement. J’avais pendant la campagne électorale soutenu la candidature de Martin Fayulu vs celle de Félix Tshisekedi, pour des raisons de principes, consécutivement à l’Accord de Genève du 11 novembre 2018 qui avait été conclu entre les sept (7) principaux leaders de l’opposition politique congolaise (JP Bemba, M Katumbi, F Tshisekedi, V Kamerhe, M Fayulu, F Matungulu et A Muzito).

Comme j’ai toujours dit et écrit, j’aurais soutenu n’importe lequel d’entre les cinq validés (Bemba et Katumbi ayant été exclus illégalement et injustement par la CENI et la Cour constitutionnelle instrumentalisés) qui aurait été désigné à Genève, en commençant par F Tshisekedi et V Kamerhe qui étaient mes favoris (et qui sont les deux seuls d’entre-eux que je connais personnellement et qui me connaissent personnellement), car mon combat à moi était et a toujours été pour l’unité de l’opposition et pour un seul candidat commun pour l’opposition afin de mettre un terme et rompre avec le régime du Président sortant J Kabila (et de l’AFDL qui était en place depuis plus de 21 ans).

J’aurais voulu avoir une victoire totale de l’opposition politique. Hélas! Au regard de tout ce qui précède, tout en décriant « des imperfections et des irrégularités fort déplorables ayant émaillé le processus électoral présidentiel et législatif du 30 décembre 2018 concerné » et en respectant le droit fondamental et légitime de M Fayulu, de la Coalition Lamuka, des partisans et sympathisants de Lamuka de poursuivre leur combat pour la vérité des urnes pendant les cinq (5) prochaines années (soit jusqu’en décembre 2023), j’ai pour ma part jugé qu’il était temps et plus approprié de passer à la vitesse supérieure et de mettre conséquemment le nouveau Président de la République devant ses responsabilités d’autant plus qu’il est issu de l’opposition (et non de moindre).

Ce d’autant par ailleurs qu’il a annoncé les domaines suivants parmi ses priorités me tenant plus particulièrement à cœur:

  • la justice (incluant la corruption de la justice);
  • l’instauration d’un État de droit;
  • la lutte contre la corruption, la discrimination, le tribalisme, les violations des droits humains, les antivaleurs et l’impunité.

J’ose dès lors espérer pour ma part, qu’il pourra ainsi, avant les prochaines échéances électorales dans cinq (5) ans (en 2023), améliorer ou régler le système électoral congolais, le système judiciaire corrompu décrié, le fonctionnement des institutions électorale (la CENI) et judiciaires, le système de gouvernance de la RDC, la question de la corruption et de l’instrumentalisation des institutions mises en cause et de leurs animateurs (les membres de la CENI et les juges de la Cour constitutionnelle).

Ma décision n’engage que moi et personne d’autre. D’où, mon initiative de lui offrir deux exemplaires de mes ouvrages Justice corrompue Volume 1 et Volume 2 et de publier le post de félicitations concerné sur mon mur sur Facebook le 29 janvier 2018 en y concluant comme suit: « Puissent mes deux modestes ouvrages, dont je vous souhaite bonne lecture, contribuer à vos objectifs et initiatives dans les domaines de la justice, de l’instauration d’un État de droit, de l’éducation, de la lutte contre la corruption, la discrimination, le tribalisme, les violations des droits humains, les antivaleurs et l’impunité ».

Dura lex sed lex (la loi est dure mais c’est la loi). Nul n’est au-dessus de la loi. Justice corrompue, la saga continue…

 

Par Zeph Zabo
31 janvier 2019

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