« Kabila » à la 73è session ordinaire de l’AGNU en « paria diplomatique »

Democratic Republic of Congo President Joseph Kabila. His stubborn refusal to leave office has fuelled anger and frustration. FILE | NATION MEDIA GROUP

« Joseph Kabila » s’est envolé samedi 22 septembre. Destination: New York. Il devrait s’adresser à l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU). Le « raïs » ne manquera pas d’être questionné par le patron de l’ONU et les « Américains » tant sur l’assassinat, en mars 2017, de deux experts onusiens qu’au sujet la parodie de procès qui se déroule actuellement à Kananga, au Kasaï Central.

C’est en « paria diplomatique » que « Joseph Kabila » va séjourner à New York où il doit participer, mardi 25 septembre, à la 73ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies. « Mouton noir » de l’Afrique centrale, le Congolais sera plus seul que jamais.

Selon une dépêche de l’ACP, « Kabila » entend saisir l’opportunité de son speech pour « fixer les uns et les autres sur l’irrévocabilité et l’irréversibilité des élections générales programmées pour le 23 décembre prochain ». C’est un message qui arrive trop tard après avoir tenté, sans succès, de rouler la terre entière dans la farine au sujet du respect de la Constitution.

Emmanuel Shadary, le « dauphin »

Les interlocuteurs du Président (toujours) sortant ne manqueront pas de lui faire remarquer que tout laisse croire que les consultations politiques attendues ne seront ni libres, ni équitables. Encore moins inclusives. Ils ne manqueront pas non plus d’indiquer que les moyens de l’Etat sont mis à la disposition du « dauphin » Emmanuel Ramazani Shadary rompant ainsi l’égalité de chances des prétendants.

Le secrétaire général des Nations Unies, le Portugais Antonio Guiterres, ne manquera pas de poser des questions précises au sujet de l’assassinat des experts onusiens Zaida Catalan et Michaël Sharp. Ils ont été tués entre le 12 et le 15 mars 2017 dans une zone contrôlée par l’armée congolaise. Leurs cadavres mutilés n’ont été « découverts » que le 25 mars dans une « fosse commune ».

La veille, soit le 24 mars, le pouvoir kabiliste annonçait avec fracas la « décapitation » d’une quarantaine de policiers. Selon le président de l’Assemblée provinciale du Kasaï central, François Kalamba, ces « malheureux agents » seraient tombés dans une embuscade tendue par des « miliciens Kamuina Nsapu ». Là où le bat blesse est que, les identités et les numéros matricules des victimes n’ont jamais été divulgués. Aucune cérémonie d’inhumation n’a été organisée à ce jour. Manipulation?

Les deux experts onusiens étaient chargés d’enquêter non pas sur la « milice » Kamuina Nsapu mais bien sur des graves violations des droits humains révélées notamment par des experts de la Mission onusienne au Congo et des organisations non gouvernementales. Ceux-ci avaient fait état de l’existence d’au moins 40 fosses communes.

Selon des sources, les deux experts auraient obtenu des « informations sensibles » sur les abus commis par la force publique. Les plus hauts responsables congolais avaient tout intérêt à éliminer des « témoins gênants ».

Depuis plusieurs mois, une parodie de procès se déroule à Kananga. De l’avis général, les accusés présents à la barre seraient des « lampistes ».

Isolé au plan diplomatique, « Joseph Kabila » pourrait se voir reprocher de ne rien faire pour faire accélérer la manifestation de la vérité dans le double meurtre prémédité de la Suédoise Zaida Catalan et de l’Américain Michaël Sharp. Dans les milieux onusiens, une certitude se renforce: les « miliciens » Kamuina Nsapu n’avaient aucun mobile pour éliminer les deux envoyés. « On ne peut pas dire autant des ‘services’ congolais et de l’armée… », entend-on dire dans les mêmes milieux.

 

B.A.W.

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