Katumbi condamne la répression de la manif’ du 31 juillet

Vingt-quatre heures après la manifestation pacifique organisée aux quatre coins du pays à l’appel du mouvement citoyen « Lutte pour le changement » – appuyée par d’autres organisations politiques et de la société civile -, les observateurs ont pu constater la folie sécuritaire de l’oligarchie aux abois incarnée par « Joseph Kabila ». Dans une déclaration publiée mardi 1er août, Moïse Katumbi Chapwe a « félicité » les « défenseurs de la démocratie ». L’ancien gouverneur du Katanga a prévenu les membres de la force publique qu’ils auront à répondre de leurs actes.

Face à une population non-armée qui entendait dire tout simplement son opposition à la « présidence à vie » et exiger les « élections » avant la fin de l’année en cours, « Joseph Kabila » a sorti l’artillerie lourde. Bilan: plusieurs blessés par balles dont deux graves et près de 150 cas d’arrestations arbitraires.

A Goma, cinq membres de la « Lucha » avaient réussi, lundi, à remettre un mémo à la représentation provinciale de la CENI (Commission électorale nationale indépendante) au Nord Kivu. Dans une dépêche datée du mardi 1er août, l’AFP rapporte que les cinq militants dont question « ont été conduits ligotées vers un cachot de la police ».

A Butembo, les forces dites de l’ordre ont appréhendé dix manifestants.

A Lubumbashi, trois activistes de la Lucha ont été interpellés. Défenseur des droits humains, l’avocat Timothée Mbuya serait toujours « retenu » à la prison de la Kasapa. Au total, les forces dites de sécurité ont fait preuve d’une brutalité inouïe.

Des journalistes ont été brutalisés aux quatre coins du pays. Les organisations non gouvernementales RSF (Reporters sans frontières) et JED (Journalistes en danger) ont invité les autorités congolaises « à respecter » le travail des médias.

Dans une déclaration publiée mardi 1er août, Moïse Katumbi Chapwe a salué le « courage » des initiateurs de cette manifestation qui « ont bravé la peur ». « En ayant recours aux armes face à des manifestants pacifiques, a-t-il fait remarquer, le pouvoir de Kinshasa continue d’adopter une attitude criminelle ».

« Moïse » de prévenir les policiers et militaires qui ont obéi aux « ordres illégaux » de leurs supérieurs – en faisant usage d’armes à feu et en procédant à des arrestations arbitraires – qu’ils seront « responsables » de leurs actes. « Dans les prochaines semaines, d’autres manifestations vont suivre », note l’ancien gouverneur.

Face à un « Kabila » qui ne résiste pas à user de la force brutale face à des paisibles citoyens, des analystes commencent à s’interroger sur l’efficacité de la « mobilisation populaire pacifique » chère aux mouvements citoyens.

Les mêmes analystes estiment que le moment est venu pour « décrypter » ce que les législateurs de 2005 ont voulu dire en décrétant que « tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution » (article 64 de la Constitution).

La question est de savoir jusqu’à quand les citoyens congolais vont continuer à se comporter en « agneaux à immoler » face aux policiers et militaires réputés pour leur mépris de la vie et de la dignité de la personne humaine?

Optimiste, Katumbi condamne la répression de lundi mais considère que le Congo-Kinshasa « doit vivre des élections libres, démocratiques, inclusives et transparentes ». Selon lui, « nul ne peut lui confisquer ce droit ».

B.A.W.

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