La science est indispensable pour l’éradication de la pauvreté en RDC

  1. SCIENCE QUI AMELIORE LES CONDITIONS DE LA VIE QUOTIDIENNE
Tongele N. Tongele

Tongele N. Tongele

Pourquoi les populations à Kinshasa, dans des villes et cités en RDC, pourquoi jettent-elles des poubelles autour de leurs domiciles alors que ces poubelles dégagent d’odeur nauséabonde, ces poubelles font multiplier les mouches qui contaminent la nourriture, ces poubelles causent des eaux stagnantes où les moustiques se multiplient rapidement et causent de la malaria, etc.? Pourquoi des professeurs des écoles secondaires, des instituts supérieurs et universitaires en RDC vendent des points aux étudiants (pour passer d’examens) en sollicitant l’argent ou d’autres échanges en nature alors qu’ils savent que ces étudiants à qui ils octroient des diplômes non mérités n’ont pas les connaissances et compétences, et donc ne peuvent jamais devenir inventeurs, innovateurs et transformateurs de la société? Pourquoi n’y a-t-il pas des millions des Congolais qui ont créé des compagnies de construction et réparation des routes, des chemins de fer, des aéroports et ports, des ponts, des bâtiments des campus universitaires et d’hôpitaux, etc.? Pourquoi n’y a-t-il pas des millions des Congolais qui ont créé des usines de fabrication des produits pharmaceutiques, usines de production des appareils électriques, électroniques et électroménagers, usines de production des ordinateurs, usines de production des voitures, trains, bateaux, avions et leurs pièces de rechange?

En fait, les Congolais en RDC n’acquièrent ni ne développent de la science qui les rends connaisseurs, compétents et capables de créer des compagnies et usines pour transformer sur place les immenses ressources naturelles de la RDC en produits finis. Les Congolais en RDC n’acquièrent ni ne développent de la science grâce à la quelle ils peuvent devenir innovateurs, créateurs, entrepreneurs, et ainsi produire sur place par eux-mêmes pour eux-mêmes ce dont ils ont besoin. Presque tous les produits manufacturés consommés en RDC sont importés de l’extérieur. La RDC ne produit rien, n’exporte pas de produits finis, mais importe tout. L’importation de toute cause la sortie des fonds et des devises dont le pays a besoin pour réaliser des travaux publics de construction et de maintenance continuelle des infrastructures par les Congolais. D’où les Congolais demeurent dans la dépendance, pauvreté et misère parce qu’ils n’ont pas acquis ou développé les connaissances, les compétences, et les capacités de faire des choses par eux-mêmes pour eux-mêmes. Et malgré qu’il y a des écoles et des universités, y compris la délivrance des grands diplômes comme des doctorats par des instituions académiques en RDC, toutes ces écoles et universités n’ont pas comme résultat « science qui améliore les conditions de la vie quotidienne ».

  1. REMEDE POLITIQUE POUR STIMULER LA SCIENCE QUI AMELIORE LES CONDITIONS DE LA VIE

Il sera proposé dans un écrit séparé les remèdes que les particuliers et la société civile peuvent apporter à cette situation. Mais pour le moment, il est ici proposé ce que le gouvernement de la RDC peut et devrait faire.

Depuis l’indépendance de la RDC, ses leaders ont choisi de demeurer dans, et pratiquer, la politique de dépendance héritée de la colonisation. Les exploitations minières industrielles en RDC sont faites par des hommes et femmes d’affaires étrangers, et par des compagnies minières étrangères. Mêmes les compagnies minières parastatales sont fondamentalement étrangères dans leurs gestions. Avant hier c’était des Belges et des Français; puis des Italiens et des Allemands. Hier les Canadiens et les Américains les ont suivis et/ou remplacés. Aujourd’hui les Chinois et d’autres multinationaux ont pris la relève. Ils exploitent des matières premières de la RDC et en sont payés des milliards de dollars. Ils construisent et réparent des infrastructures et en sont payés des milliards de dollars. Mais il n’y pas des hommes et femmes d’affaire Congolais, et compagnies minières congolaises qui signent des contrats avec les gouvernements qui se succèdent en RDC, pour exploiter les matières premières et en être payés des milliards de dollars. Il n’y pas des compagnies congolaises qui construisent et réparent des infrastructures en RDC pour en être payés des milliards de dollars.

Or, dans tous les pays du monde qui se sont industrialisés et qui ont réussi à éliminer la famine et sensiblement réduire la pauvreté dans leur pays, ce sont les habitants qui créent des petites, moyennes et grandes entreprises et usines pour produire sur place la plupart des choses dont ils ont besoin pour vivre une bonne vie. Les plus petites de ces usines emploient deux ou trois personnes. Ces usines produisent sur place des matelas, des verres, des cuillères et fourchettes, des bouteilles, des clous, des marteaux, des machines à coudre et aiguilles, des boutons, des montres, des chainettes, des lunettes, des marmites, des assiettes, des lampes, des ampoules et fil électriques, des bicyclettes, des motocycles, des voitures, des bateaux, des trains, des avions et leurs pièces de rechanges, etc.

Ce n’est pas le gouvernement qui crée ou qui doit créer ces compagnies. Ce sont des individus qui sont allés à l’école, ils ont appris et développé des connaissances, compétences et capacités techno-professionnels. Ils voient les besoins et les problèmes de la société, et ils utilisent leur connaissance et compétence pour créer des usines, fabriquer ce dont on a besoin, résoudre le problème de la société, et améliorer les conditions de la vie. Ainsi ils créent d’emplois par eux-mêmes pour eux-mêmes sans investisseurs et capitaux étrangers. Souvent ils commencent petit, avec une petite somme d’argent économisé pendant une année de travail. Avec cette petite somme d’argent, la personne commence une petite entreprise pour fabriquer une chose ou offrir un service dont les gens ont besoin pour vivre une bonne vie. Les gens paient pour cette chose ou pour ce service, et petit à petit l’entreprise grandit et emploie des centaines d’individus. Cela réduit le chômage et la pauvreté, et améliore les conditions de la vie.

Le rôle du gouvernement: ce que la plupart des gouvernements dans ces pays font, le gouvernement de la RDC doit et devrait aussi faire pour stimuler les habitants de la RDC à acquérir et développer les connaissances nécessaires pour créer des entreprises et usines afin de produire sur place par eux-mêmes pour eux-mêmes ce dont le pays a besoin. Voici quelques exemples concrets:

  1. Fondation Nationale pour la Science: c’est une institution que le gouvernement crée, avec le titre d’organisation non-gouvernementale afin s’assurer son indépendance des influences politiques. La fondation est dotée d’un budget annuel comme toutes les institutions gouvernementales, mais sa gestion est non gouvernementale. La fondation en tant qu’organisation non-gouvernementale sollicite aussi des fonds chez des particuliers et organisations tant nationaux qu’internationaux pour financer ses activités. La fondation a pour objectif principal d’encourager et aider des individus, des écoles et universités, des petites et moyennes entreprises en RDC afin de faire des recherches, créer des produits nouveaux, mettre sur pieds des mécanismes et processus qui ont un impact direct sur l’amélioration des conditions de la vie quotidienne. La fondation accorde des prêts sans intérêts aux petites compagnies et exige de voir les résultats. La fondation fait des dons de recherches aux écoles et universités et exige de voir les résultats. La fondation fait un rapport semestriel ou annuel au gouvernement, et publie le rapport, pour rendre compte de son fonctionnement et de ses activités par rapport aux fonds qu’elle reçoit. Si une telle fondation est mise sur pied en RDC, c’est un moteur de développement scientifique et industriel qui va faire décoller la création des usines et des entreprises par les Congolais pour transformer sur place les immenses ressources naturelles de la RDC en produits finis et ainsi éradiquer le chômage et la pauvreté en RDC.
  2. Centres de recherches et laboratoires nationaux: c’est souvent par rapport aux ressources du pays que l’on établit ces centres et laboratoires. Pour ce qui concerne la RDC, citons quelques exemples de ce qui peut ce faire.
    1. Centre/laboratoire national d’énergie sans pollution: un tel centre se concentrerait aux études des voies et moyens pour transformer l’immense ressource solaire de la RDC en énergie utilisable par les populations. Un tel centre engagerait des Congolais techniciens, diplômés des universités, pour étudier comment convertir le soleil en chaleur pour préparer, comment convertir le soleil en électricité, etc. En plus du soleil, les chercheurs dans un tel centre/laboratoire étudient et développent des techniques, voies et moyens pour convertir le vent en électricité. Les techniques, voies et moyens développés par ces centres sont des connaissances mises à la disposition des habitants de la RDC. Ceux-ci créeraient des usines et entreprises à base de ces connaissances, et ainsi produiraient ce dont les gens ont besoin pour améliorer leurs conditions de leur vie.
    2. Centre/laboratoire national biochimique: un tel centre se concentrerait sur l’étude des plantes de la forêt congolaise. Les feuilles, les racines, les écorces, les sèves, etc., de ces plantes contiennent des ingrédients médicinaux qui peuvent guérir toutes les maladies du monde. Des légumes congolaises ont des ingrédients médicinales qui renforcent les immunes et ainsi prolongent la vie des personnes pour une longévité sans maladies fréquentes. Les découvertes et techniques d’un tel centre sont des connaissances à la disposition des Congolais pour créer des usines et entreprises pharmaceutiques.

Arrêtons-nous à ces deux exemples de fondation et des centres/laboratoires de recherche tout en sachant bien que la liste continue. Car en RDC il y a tellement des richesses naturelles que de tels centres/laboratoires nationaux seraient en grand nombre et stimuleraient une révolution technologique et industrielle rapide par les habitants de ce pays.

  1. CONCLUSION

Les leaders Congolais doivent expliquer clairement et en détails comment ils/elles vont faire pour que les congolais puissent par eux-mêmes construire leurs routes, chemins de fer, véhicules, bateaux, avions et leurs pièces de rechange. Quiconque n’est pas capable d’articuler une vision claire pour la réalisation de ces œuvres par les Congolais eux-mêmes n’est pas digne de la présidence de la RDC; n’est pas digne de devenir député ou sénateur ou gouverneur en RDC; n’est pas digne d’un quelconque leadership en RDC.

Peuple de la RDC, vous devez exiger à vos leaders de créer des conditions qui stimulent les jeunes à acquérir des connaissances scientifiques et technologiques pour devenir innovateurs, créateurs des entreprises pour construire et réparer les routes, chemins de fer, aéroports et ports, etc. Les immenses richesses de la RDC ne doivent pas et ne devraient pas être mesurées en matières premières, mais plutôt en créativité, en production et exportation industrielles et manufacturières. Vous êtes capables de créer des compagnies et usines; vous êtes capables de construire vos infrastructures; vous êtes capables de transformer la RDC en moteur d’industrialisation de l’Afrique. Vos jeunes filles et jeunes garçons doivent et devraient être encouragés, stimulés, et mobilisés à devenir des experts scientifiques, des ingénieurs, des médecins, des pharmaciens, des botanistes, des inventeurs, des innovateurs et entrepreneurs. Comme vous voyez que cela ne se réalise pas, il faut marcher, manifester, occuper indéfiniment le centre ville et les bâtiments administratifs, exiger et demander le départ du président illégitime jusqu’à ce qu’il quitte le pouvoir, exiger la démission du premier ministre, exiger les élections pour choisir des nouveaux leaders compétents, non-égoïstes, et désireux de se mettre au service du peuple en créant par exemple une fondation nationale pour la science, des centres et laboratoires nationaux de recherche, etc. C’est entre vos mains de faire la différence.

 

Tongele N. Tongele, Ph.D.
Docteur en génie mécanique et professeur d’université aux USA
tongele@cua.edu

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