Les aveux de Jaynet « Kabila »

Quelle mouche a pu piquer l’énigmatique Jaynet « Kabila » pour se mettre « en vedette », mardi 3 septembre, à l’Assemblée nationale alors qu’elle est regardée, par la grande majorité de la population du Congo-Zaïre, avec une curiosité insatisfaite. Une population qui peine à la considérer comme un membre à part entière de la grande famille congolaise. Et ce en dépit du fait qu’elle « réside » sur le sol zaïro-congolais depuis plus de deux décennies.

Inutile de relever que le sol zaïro-congolais n’a guère vu naître cette dame. Il ne l’a pas non plus vu grandir. Rien d’étonnant que cette « brave femme », âgée aujourd’hui de quarante-huit ans, n’ait aucune « attache affective » avec le Congo-Zaïre qu’elle n’a découvert qu’à plus de vingt-cinq ans d’âge.

Durant les « années Joseph Kabila » (dix-huit ans), « Jaynet » et les autres membres de sa fratrie ont vécu dans une sorte de « citadelle assiégée » évitant scrupuleusement de « socialiser » avec leurs « nouveaux compatriotes ». La sécurité rapprochée de « Joseph » était assurée notamment par des Zimbabwéens.

Deux décennies après avoir foulé le sol de nos ancêtres, « Jaynet » est restée, au propre comme au figuré, une étrangère. Rares sont les Congolais qui peuvent, les yeux fermés, reconnaître ne serait-ce le timbre de sa voix. Et dire qu’elle siège à l’Assemblée nationale depuis 2011.

A l’occasion de la présentation du programme de gouvernement du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, mardi 3 septembre, ce député national étiqueté FCC (Front commun pour le Congo), a pris la parole en proposant au nouveau chef du gouvernement d’organiser le « recensement » de la population. La dame a proposé également l’instauration d’un « service national ». Un passage obligé, selon elle, pour les jeunes diplômés du cycle secondaire.

Née en Tanzanie où elle a grandi, « Jaynet » a dit, au cours de son intervention, qu’elle a eu à  « servir la nation » (tanzanienne) durant une année avant d’entamer les études supérieures. Selon elle, cette expérience a pu forger sa personnalité.

Le recensement de la population n’est pas une mauvaise chose en soi. Bien au contraire. Ce mécanisme permet aux gouvernants de disposer des données statistiques de nature à favoriser une rationalisation des politiques publiques.

A titre d’exemple, au niveau local, les informations recueillies permettent aux pouvoirs publics de connaitre tant le nombre d’habitants que les équipements (crèches, écoles, hôpitaux, moyens de transport, logement etc.) à prévoir.

Là où le bât blesse est qu’une telle suggestion sorte de la bouche de la très énigmatique « Jaynet », une personne qui n’a jamais fait mystère de son « refus d’intégration » dans la société congolaise. Une personne qui fait partie de ces « nouveaux Congolais » sortis du néant et qui considèrent leur pays d’adoption comme un « butin de guerre » voire la « caverne d’Ali Baba ». Bonjour le razzia!

Tout recensement implique l’identification de la population en général et des citoyens en particuliers. Dans l’euphorie du 17 mai 1997, les nouveaux maîtres du pays, autoproclamés « libérateurs », avaient invalidé la carte nationale d’identité dite « Carte pour citoyen », émise sous la IIème République de Mobutu Sese Seko.

Vingt-deux années après, les Zaïro-Congolais attendent désespérément que les pouvoirs publics leur délivrent la nouvelle pièce d’identité. Leur citoyenneté est méconnue.

« Joseph Kabila » qui a dirigé le pays durant dix-huit ans (26 janvier 2001 – 24 janvier 2019), a semblé considérer cette question comme le cadet de ses préoccupations. Depuis 2006, la carte d’électeur tient lieu de document d’identification de la population. N’importe quel roublard peut s’en procurer.

Question: en suggérant au nouveau « Premier » de procéder au lancement du recensement de la population, « Jaynet » rêve-t-elle de profiter du désordre ambiant pour faire octroyer la nationalité congolaise à tous ces individus de son acabit, au parcours nébuleux et à la loyauté à deux vitesses?

En reconnaissant qu’elle a eu à « servir la nation » dans le cadre du « service national » en Tanzanie, « Jaynet » n’a pas dit toute la vérité. Elle n’a pas osé dire que son frère « Joseph » et elle ont effectué, une année durant, le service militaire dans l’armée tanzanienne. C’était au camp militaire de Mbeya.

Peut-on accomplir le service militaire dans une armée nationale sans être citoyen du pays concerné? La réponse tient en un mot: Non! En relevant ce pan de son parcours mystérieux, Jaynet « Kabila » – dont le véritable patronyme serait Mtwale – est passé aux aveux. Elle a avoué qu’elle n’est ni plus ni moins qu’un imposteur qui a usurpé la nationalité congolaise.

Quand les Congolais « se réveilleront », ils ne manqueront pas d’exiger une « reddition des comptes »

 

Baudouin Amba Wetshi

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