Les pays africains vont réaliser des taux de croissance élevés en 2022 et 2023

Le Congo-Kinshasa résiste mieux à la crise. Le taux de croissance est projeté à 6,1% en 2022 et à 6,7% en 2023. Les pays africains à plus forte croissance économique en 2022 sont par ordre, les Seychelles (10,9), le Niger (6,7%), l’Egypte (6,6%), le Soudan du Sud (6,5%), l’Île Maurice, la République démocratique du Congo (6,1%), le Rwanda (6%), la Guinée équatoriale (5,8%) et le Bénin (5,7%). En 2023, c’est la Libye qui vient en tête avec  17,9%, ensuite le Sénégal (8,1%), le Niger (7,3%), la République démocratique du Congo (6,7%), le Rwanda (6,7%), la Côte d’Ivoire (6,5%), le Bénin (6,2%), le Togo (6,2%), la Gambie (6%) et l’Ouganda (5,9%).

Gaston Mutamba Lukusa

Suivant les dernières projections d’octobre 2022 du Fonds monétaire international (FMI), le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) en Afrique subsaharienne sera de 3,3% en 2022 et de 3,7% en 2023 contre 4,7% en 2021. La croissance mondiale qui était de 6,0 % en 2021, devrait fléchir à 3,2 % en 2022 et 2,7 % en 2023. Dans les pays développés, la croissance sera de 2,4% en 2022 et de 1,1% en 2023 contre 5,2% en 2001.

Après la pandémie de COVID-19, la carence en énergie se traduit par une crise économique et financière qui risque d’entraîner la récession dans des pays comme l’Allemagne et l’Italie. La zone euro qui est au bord de la récession, va enregistrer un taux de croissance de 3,1% en 2022, et de seulement 0,5 en 2023 contre 5,2% en 2021. La hausse des prix de l’énergie et les difficultés d’approvisionnement en énergie du continent européen sont la conséquence d’une série de sanctions prises par les Occidentaux contre la Russie au lendemain de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février 2022. Ces sanctions avaient presque fait doubler le prix du pétrole et du charbon et multiplier par 10 à 20 le prix du gaz en Europe. Les coûts et les incertitudes des approvisionnements de l’énergie handicapent la consommation privée, les exportations et les investissements. Des entreprises ferment et des ménages ne savent pas honorer leurs factures. Il y a lieu de redouter des vagues de licenciements et la hausse du chômage.

L’inflation mondiale est projetée à 8,8% en 2022 et 6,5% en 2023 contre 4,7% en 2021. Pour y faire face, les banques centrales ont augmenté les taux d’intérêt dans un contexte de dettes accrues des ménages et des Etats. Sur le marché des matières premières, les cours du cuivre sont en retrait. Après avoir frôlé les dix mille dollars, ils sont maintenant à 7.500 dollars.

Le Congo-Kinshasa est parmi les pays à forte croissance économique

Selon l’édition du 10 octobre 2022 des « Perspectives économiques régionales: Afrique subsaharienne » du FMI, « la reprise économique en Afrique subsaharienne a connu un coup d’arrêt brutal. L’an dernier, l’activité a rebondi en Afrique subsaharienne, ce qui a porté la croissance du PIB en 2021 à 4,7%. Malheureusement, cette année, la croissance devrait ralentir de plus de 1 point de pourcentage, à 3,6%, car un ralentissement international et une hausse spectaculaire de l’inflation mondiale se propagent à une région déjà éprouvée par une série ininterrompue de chocs ». Les chocs en question sont la hausse des prix des produits alimentaires et de l’énergie.

Cette baisse s’explique essentiellement par le ralentissement de croissance des principaux partenaires économiques de la région, dont la Chine et l’Union européenne, des conditions financières et monétaires plus strictes et une baisse de la demande des matières premières. Pour la Chine, le ralentissement s’explique par la poursuite de sa politique de zéro Covid qui se traduit par des confinements de la population et la baisse de la production. Le Congo-Kinshasa résiste mieux à la crise. Le taux de croissance est projeté à 6,1% en 2022 et à 6,7% en 2023. Les pays africains à plus forte croissance économique en 2022 sont par ordre, les Seychelles (10,9), le Niger (6,7%), l’Egypte (6,6%), le Soudan du Sud (6,5%), l’Île Maurice, la République démocratique du Congo (6,1%), le Rwanda (6%), la Guinée équatoriale (5,8%) et le Bénin (5,7%). En 2023, c’est la Libye qui vient en tête avec 17,9%, ensuite le Sénégal (8,1%), le Niger (7,3%), la République démocratique du Congo (6,7%), le Rwanda (6,7%), la Côte d’Ivoire (6,5%), le Bénin (6,2%), le Togo (6,2%), la Gambie (6%) et l’Ouganda (5,9%).

Dans de nombreux pays avancés, l’inflation a atteint son plus haut niveau en plus de quarante ans. En revanche, en Afrique subsaharienne, la hausse des prix a été moins spectaculaire. Actuellement, l’inflation médiane s’élève à environ 9%, contre un taux d’un peu plus de 5% avant la pandémie de COVID-19. Malgré ces bons résultats macro-économiques, le FMI tire la sonnette d’alarme. L’institution de Bretton-Woods signale que d’ici à la fin de 2022, 123 millions de personnes, soit 12% de la population d’Afrique subsaharienne, devraient être confrontées à une insécurité alimentaire aiguë. La montée rapide de l’insécurité alimentaire ces deux dernières années s’explique principalement par les retombées de la pandémie et de la récente guerre en Ukraine, une dégradation de la situation sécuritaire dans certains pays de la région, une sécheresse pendant quatre saisons dans la Corne de l’Afrique, et d’autres chocs climatiques comme en Angola et à Madagascar.


Gaston Mutamba Lukusa

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