Primature: Tshilombo successeur de Tshibala?

C’est Kudura Kasongo qui l’a annoncé sur son compte Twitter. L’ancien secrétaire particulier de « Joseph Kabila » se fonde sur une « source sûre ».

A en croire Kudura, l’actuel « Premier » Bruno Tshibala Nzenzhe serait partant dès le mois de septembre prochain. « M. Félix Tshisekedi lui succédera et conduira une transition de deux ans », précise le tweet.

Dans sa réaction qui est tombée mercredi 16 août via son compte Twitter, Tshilombo tonne qu’il n’est ni « demandeur » ni postulant à ce poste. Qui dit vrai?

Au lendemain de la signature de l’Accord du 31 décembre 2016, « Félix » se voyait en « haut de l’affiche » parmi les premiers ministrables. Après la disparition du président Etienne Tshisekedi wa Mulumba, l’UDPS a semblé conditionner le rapatriement de la dépouille de ce dernier au remplacement de Samy Badibanga Ntita à la Primature. En vain.

Deux mois après la nomination Bruno Tshibala à la tête de l’Exécutif national, des « sources » n’ont de faire état de l’imminence d’un « troisième dialogue » entre le régime kabiliste et le Rassop. Des « allégations » démenties le 21 juin dernier par « Félix » lors d’une interview accordée à Cheik Fita et l’auteur de ces lignes.

D’aucuns ont laissé entendre sur les réseaux sociaux que des « contacts secrets » auraient lieu entre le Président sortant et Tshilombo.

Une chose paraît sûre: Félix Tshilombo Tshisekedi est conscient que tout nouveau dialogue avec le « clan kabiliste » serait un « suicide politique ». En tout cas, les forces vives acquises à l’alternance accusent les opposants d’avoir – à travers les concertations nationales et le dialogue d’Edem Kodjo et celui du Centre Interdiocésain – permis à « Kabila » de gagner du temps et surtout de pérenniser sa présence à la tête de l’Etat.

Le tweet diffusé par Kudura est sans doute un « ballon d’essai » lancé par les « services d’études stratégiques » du « raïs ». Objectif: jauger la réaction de celui qui passe pour le moment comme le véritable leader de l’opposition.

A quelques 72 heures des « 100 jours » de son arrivée à la Primature, le Premier ministre Bruno Tshibala paraît « exténué ». A bout de souffle. Personne n’attendait qu’il élève, en l’espace de trois mois, le PIB du Congo-Kinshasa à la hauteur de celui des Emirats arables ou du Grand-duché de Luxembourg. La population espérait au moins ressentir les premiers signes d’une ambiance libérale. Rien.

En 100 jours, Tshibala a serré beaucoup de mains. Il n’a, en revanche, pris aucune décision destinée à améliorer le quotidien de la population. L’ex-opposant pur et dur est devenu aphone. Les espaces de liberté sont toujours verrouillés. Certes, il a trouvé une situation déjà pourrie. L’Etat AFDL-CPP-PPRD n’a plus de crédibilité. Les instances financières internationales lui ont fermé la porte au nez. C’est le cas notamment du FMI qui pose deux conditions majeures. A savoir: la bonne gouvernance et la stabilité politique. « Bruno » et les autres sont sur le point de perdre leur pari. « Je veux être clair, je ne suis ni demandeur, ni preneur (…) » a dit, pour sa part, Félix Tshilombo.

 

Baudouin Amba Wetshi

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