RDC : Leadership et Audace

1. De quoi s’agit-il ?

Tongele N. Tongele

Par leadership, il s’agit en premier lieu des dirigeants politiques. En ce sens, la République Démocratique du Congo (RDC) a son leadership, ses dirigeants politiques, à savoir, le président de la république et son cabinet et ses conseillers, le Premier ministre et les ministres et leurs cabinets et leurs conseillers, les députés nationaux et les sénateurs, les gouverneurs et les gouvernements et assemblées des provinces, les administrateurs des territoires, etc.  Ce sont eux qui sont au volant du pays et qui conduisent le pays sur le chemin de son destin.  En deuxième lieu, le leadership inclut aussi les leaders des confessions et dénominations religieuses, les leaders intellectuels, les leaders artistiques et culturels, et les leaders économiques en RDC.

Par audace, il ne s’agit pas d’un simple courage, mais plutôt de vigueur de conscience qui conduit à l’action.  C’est donc l’audace comme bravoure, détermination, vigueur de conscience, qui doit et devrait caractériser les dirigeants politiques pour conduire la RDC sur le chemin de son destin.

2. Concrètement, en quoi consisterait l’audace et le leadership en RDC ?

2.1 L’audace comme conscience vigoureuse

L’audace comme bravoure, détermination, conscience vigoureuse est l’énergie intérieure, la force intérieure,  qui fait performer le leadership au niveau d’excellence. Concrètement, cela veut dire que le président de la république et son cabinet et ses conseillers, le Premier ministre et les ministres et leurs cabinets et leurs conseillers, les députés nationaux et les sénateurs, les gouverneurs et les gouvernements et assemblées des provinces, les administrateurs des territoires, etc., doivent et devraient constamment être conscients et avoir présent dans leurs têtes, dans leurs esprits, et dans leurs cœurs ce qui suit :

·        Ce que la RDC est aujourd’hui et maintenant comme pays, peuple et nation, c’est le résultat de ce que nous, dirigeants politiques de la RDC, faisons ou manquons de faire à la tête des institutions de notre pays. Sans cette conscience personnelle, les dirigeants congolais d’aujourd’hui ne feront que blâmer ceux qui sont venus avant eux, blâmer les Occidentaux, blâmer les voisins, blâmer le monde entier sauf eux-mêmes, alors que c’est sous les yeux et les actions ou les inactions des dirigeants politiques congolais d’aujourd’hui que la RDC est occupée, meurtrie et mise à genou, et noyée dans la misère. On ne devient pas dirigeant politique pour pleurnicher et blâmer les autres pour les problèmes du présent et croire que cela justifie l’échec des dirigeants politiques du moment. Non. Les dirigeants politiques d’aujourd’hui ont décidé de devenir dirigeants politiques pour résoudre les problèmes qu’ils ont trouvés et non pas pour se lamenter et pleurnicher. Une fois que l’on se bat pour devenir dirigeant politique et on le devient, on se concentre plutôt sur des actions transformatrices et non sur des discours pour blâmer le monde entier pour les problèmes qu’on a trouvés. Normalement, si un dirigeant politique trouve que les problèmes sont trop difficiles à résoudre, il doit simplement démissionner pour donner la chance à une autre personne d’occuper ce poste afin de tenter de résoudre ces problèmes. C’est cela être « Honorable », c’est-à-dire démissionner avec honneur ; c’est cela agir avec élégance et excellence pour être appelé « Excellence ».

·        Être animé par la curiosité constante de savoir comment les autres pays, peuples et nations font pour aller de l’avant. Concrètement, en premier lieu, les ambassades et représentations de la RDC dans le monde entier doivent et devraient être sources constantes de renseignement des dirigeants politiques congolais sur comment les autres font pour avancer ; qu’est-ce que la RDC comme pays, peuple et nation peut emprunter et adapter de ces autres pays, peuples et nations.  En deuxième lieu, tous les voyages des dirigeants congolais en dehors du pays doivent et devraient toujours avoir une dimension de se renseigner sur ce que les autres font pour avancer, en profitant de ces voyages pour établir des contacts directs de collaboration entre des personnes et institutions qualifiées en RDC et les acteurs de développement de ces pays visités, afin de profiter de leur savoir-faire.

·        Être animé par le désir et la détermination de voir en RDC, dans les villages, villes et cités du pays, des jeunes filles et jeunes garçons créer des unités de production ; désir et détermination de mobiliser et de motiver les populations sur toute l’étendue du pays à devenir créateurs des unités de productions avec les ressources et moyens locaux afin d’être financièrement autonomes et vivre avec dignité.

2.2 Leadership pour des actions transformatrices

Comme dit ci-haut, l’audace comme bravoure, détermination, vigueur de conscience, doit conduire le leadership, c’est-à-dire les dirigeants politiques, à poser des actions transformatrices.  Et cela, concrètement, implique ce qui suit :

·        Plan d’action : ce sont les dirigeants politiques congolais qui sont au volant du pays. Leur travail pour lequel ils se font payer des gros salaires est de réfléchir et décider sur des routes de développement dans lesquelles il faut conduire le pays. Ces routes s’appellent plans d’action.  En ce sens, le président de la république et son cabinet et ses conseillers doivent formuler un plan ou des plans d’action pour chaque direction que le pays doit prendre. Chaque ministre, son cabinet et ses conseillers doivent formuler un plan ou des plans d’action pour chaque programme du ministère. Chaque gouverneur et son cabinet et ses conseillers doivent formuler un plan ou des plans d’action pour des programmes au niveau de la province. C’est de même pour les députés et sénateurs et d’autres dirigeants politiques du pays.

·        C’est quoi un plan d’action ? Brièvement, un plan d’action doit servir à l’application de chaque programme bien défini. Il s’agit en premier lieu de déterminer où est-ce qu’on veut arriver, quel est le résultat final qu’on veut obtenir. En deuxième lieu, déterminer les possibles voies pour arriver à ce résultat. Il y a toujours plusieurs voies. Ces voies incluent, entre autres, quelles sont les activités concrètes et quelles sont les tâches spécifiques à accomplir, qui doivent accomplir ces activités/ces tâches, avec quoi (instrument de travail) et comment vont-ils accomplir ces activités/ces tâches, combien coûtera chaque instrument et chaque personne pour accomplir ces activités/ces tâches, et enfin, combien de temps ça va prendre pour accomplir ces activités/ces tâches.  En troisième lieu, il faut mettre sur pied un processus, une façon, un mécanisme pour contrôler et vérifier que chaque activité/chaque tâche est accomplie comme prévue et pendant la période de temps déterminée pour cela. Si l’activité/la tâche est bien accomplie et à temps, alors on passe à l’étape suivante. Si non, on examine ce qui n’a pas marché et pourquoi cela n’a pas marché, et on corrige la déficience pour pouvoir aller de l’avant.    

3. Le peuple est juge de la performance du leadership du pays

Les populations des villages, quartiers, villes et cités vivent et subissent le résultat de la performance du leadership du pays. Ce sont donc les jeunes, les intellectuels, les populations des villages, quartiers, villes et cités qui doivent juger de la performance des dirigeants politiques de la RDC. Pourquoi ?

Premièrement, pour applaudir, complimenter et féliciter les dirigeants politiques congolais lorsque les résultats en termes de paix, stabilité et développement montrent clairement qu’ils conduisent la RDC sur la bonne voie. Quand c’est clair que l’intégrité du pays est assurée, quand c’est évident qu’il y a réhabilitation des routes, chemins de fer, aéroports et ports, réhabilitation des bâtiments des campus universitaires et des hôpitaux, etc., bref, quand c’est évident que les travaux de réhabilitation des infrastructures de base du pays se font sur toute l’étendue de la république, qu’il n’y  pas des taxes arbitraires et des exactions des population à travers le pays, les populations en tant que juge de la performance du leadership du pays, ne peuvent qu’applaudir, complimenter et féliciter les dirigeants politiques du pays. Lorsqu’on voit que les dirigeants politiques visitent les populations des villages, quartiers, villes et cités sur toute l’étendue de la république pour conscientiser, motiver et appuyer les populations à créer des unités de production pour leur autonomie financière afin de vivre avec dignité, les populations ne pourront qu’applaudir et complimenter leurs dirigeants politiques. Lorsque les  jeunes filles et les jeunes garçons des villages, quartiers, villes et cités du pays se sentent stimulés et se lancent à créer des petites menuiseries, huileries, unités de production des farines de maniocs et de maïs, des petites rizeries, savonneries et sucreries, des petits ateliers mécaniques pour fabriquer des boutons, des aiguilles, des tirettes, des ustensiles de cuisines, des bicyclettes, des objets classiques comme stylos, crayons, lattes, équerres, rapporteurs, etc., ces jeunes gens ne pourront que complimenter et féliciter leurs dirigeants politiques qui les visitent, les encouragent et les accompagnent sur le chemin du développement.

Deuxièmement, c’est pour mettre pression sur les dirigeants politiques à changer des comportements médiocres pour le bien-être du pays. Quand c’est évident que les dirigeants politiques du pays ne sont mus que par l’égoïsme et l’instinct de survie, et que tout ce qu’ils font c’est créer des ASBL, des ONG, des ONGD et des Fondations pour prendre l’argent du peuple du trésor public et placer dans leurs ASBL, des ONG, des ONGD et des Fondations, alors c’est du détournement, c’est du vol, et c’est totalement inacceptable. On ne dirige pas et on ne gouverne pas un pays avec des dons, des ASBL, des ONG, des ONGD et des Fondations ; non ; on dirige et on gouverne plutôt avec leadership et audace comme décrit ci-haut, au deuxième point de cet article. Les ASBL, les ONG, les ONGD et les Fondations sont de la philanthropie, de la charité, et ce n’est pas ça le travail des dirigeants politiques d’un pays. Les populations de la RDC, qui sont juge de la performance des dirigeants congolais, doivent et devraient menacer leurs dirigeants politiques qui font de la charité.  Les dirigeants politiques ne doivent pas utiliser leurs ASBL, ONG, ONGD ou Fondations pour réfectionner les bâtiments administratifs, les écoles publiques, les hôpitaux, etc., et croire qu’ils ont fait leur travail ; non, ce n’est pas ça le travail des dirigeants politiques et ce n’est pas comme ça que cela se fait. Les dirigeants politiques assurent que les habitants du pays puissent créer des compagnies qu’ils vont utiliser pour réfectionner les bâtiments administratifs, les écoles publiques, les hôpitaux, etc., et en être payés avec l’argent du trésor public. C’est immoral et incivique lorsque les dirigeants politiques congolais détournent l’argent du trésor public, placent cela dans leurs ASBL, ONG, ONGD et Fondations, et prétendent qu’ils sont en train d’utiliser l’argent de leurs propres poches pour faire des travaux publics.  C’est criminel, et c’est inacceptable. 

Réfléchissons un peu sur ceci : pourquoi est-ce que les dirigeants politiques congolais sortent l’argent de leurs propres poches, par charité, pour payer les frais de droits aux examens d’Etat pour les jeunes de leurs territoires ? C’est parce que les parents de ces jeunes gens sont incapables de payer cela eux-mêmes. Justement, cette incapacité financière des parents de ces jeunes gens est une preuve de l’échec des dirigeants politiques congolais à mobiliser et motiver les populations qui créeraient des unités de production pour être à mesure de payer les frais de scolarité de leurs enfants, être à mesure de payer pour les soins médicaux de leurs membres de famille, et vivre avec dignité.

Visiblement, les dirigeants politiques congolais depuis l’indépendance de ce pays ne font pas leur travail  comme il faut. Ils sont occupés à accumuler frauduleusement et illégalement des millions de dollars, pour vite s’enrichir afin de sortir leurs propres familles de la pauvreté et abandonner des millions des familles congolaises dans la pauvreté et la misère.  C’est évident que les dirigeants congolais chaque année détournent et volent des millions de dollars d’argent de l’exportation des minerais et d’autres ressources naturelles du pays. Voilà pourquoi, tout ce qui préoccupe les dirigeants congolais, c’est de toujours chercher des nouveaux endroits pour creuser des minerais, pour extraire de gaz et du pétrole partout dans le pays, afin de s’enrichir rapidement en ruinant le sol, les eaux, les forêts, la végétation, et l’environnement du pays, pendant que les populations des villages, quartiers, villes et cités de la RDC ne font que s’effondrer dans la pauvreté et la misère. C’est clair : l’ennemi du peuple congolais c’est avant tout le leadership congolais, c’est-à-dire les dirigeants politiques congolais depuis l’indépendance de ce pays sont les ennemis du peuple congolais.

Dans ce cas, les intellectuels de la RDC doivent et devraient mobiliser les populations sur toute l’étendue de la république, d’abord pour exiger que les dirigeants congolais puissent cesser de voler afin de diriger avec leadership et audace comme décrit ci-haut ; ensuite, s’il n’y pas de changement, comme c’est visiblement le cas en RDC, alors exiger et forcer les dirigeants congolais à démissionner. Il ne faut pas attendre les élections pour faire démissionner les dirigeants congolais, car en RDC, les élections sont frauduleuses et jusque-là ne comptent pas et n’ont pas d’effet sur la gouvernance du pays. Le défi c’est aux intellectuels de la RDC d’utiliser les réseaux sociaux pour mobiliser les jeunes et les populations sur toute l’étendue de la république pour exiger la démission des dirigeants politiques congolais. Fuir cette responsabilité civique et patriotique des intellectuels congolais est une lâcheté.

4. Notre plan national pour le développement de la RDC

Nous avons déjà à plusieurs reprises publié des extraits du plan développement que nous avons conçu et mis sur pied pour la relance de la RDC.  Les détails donnés ci-dessus, au deuxième point de cet article, sont un autre petit extrait de ce plan national de développement pour la RDC.  Notre plan de développement est basé sur notre approche de génie mécanique, comme un manuel de laboratoire, qui conduit les étudiants à exécuter des tâches étape par étape pour arriver à des résultats escomptés. Ainsi, notre plan national de développement pour la RDC est conçu et élaboré de façon à :

·        conduire étape par étape les dirigeants et aspirants dirigeants de la RDC  à se transformer mentalement, à développer bravoure et détermination personnelles, pour devenir des vrais leaders animés d’audace pour la relance de la RDC ;

·        équiper les dirigeants politiques de la RDC avec des méthodes et techniques d’actions pour mobiliser et motiver les populations à créer des unités de production avec les ressources et moyens locaux, et avec l’appui du gouvernement, pour devenir financièrement autonomes et vivre avec dignité.

Notre plan de développement pour la RDC démontre comment, en une année, les habitants de la RDC dans leurs villages, villes et cités se transformeront mentalement pour passer de l’état de mendicité à  l’état des patriotes conscients qui exigent à leurs dirigeants politiques de réfléchir avec eux, afin de les appuyer à faire des choses par eux-mêmes pour eux-mêmes pour vivre avec dignité. Ce plan de développement illustre comment, en trois ans, les jeunes filles et les jeunes garçons et les populations sur toute l’étendue de la RDC commenceront à fabriquer sur place, par essai-erreur, la plupart des petites choses dont ils ont besoin pour leur vie qualiticienne. En cinq ans, toute la RDC sera lancée sur le chemin de devenir un pays manufacturier, c’est-à-dire un pays où les populations fabriquent et produisent des choses sur place pour leurs besoins et pour vendre le surplus aux pays voisins. Et en dix ans, la RDC va surprendre le monde en se hissant parmi les pays à industrialisation croissante.

4. Conclusion

La RDC a tous les atouts pour devenir un pays des hommes et des femmes engagés sur le chemin du développement scientifique, technologique et industriel. Les Congolais sont des talentueux reconnus à travers le monde entier. Les Congolais ne sont pas inférieurs aux autres peuples en intelligence, pas du tout. Les dirigeants congolais ne doivent pas croire qu’ils doivent voler et détourner l’argent pour vite s’enrichir et vivre mieux. Non, ce n’est pas nécessaire, car, si les dirigeants congolais gèrent correctement le budget national, conscientisent, mobilisent et motivent les populations à créer des unités de production, la RDC sera prospère, et les dirigeants de la RDC seront légitimement bien rémunérés afin de jouir de la prospérité du pays et des populations qu’ils dirigent. En ce moment-là, les dirigeants congolais n’auront pas à cacher leur argent dans des comptes bancaires ou dans des immobiliers à l’étranger.  Enfin, tout est dans l’usage du cerveau, l’usage de la matière grise, qui est au cœur de notre plan national de développement pour la RDC. Mettre les cerveaux congolais au service de création des unités de production développera rapidement la RDC.  Mais pour y arriver, il faut du leadership et de l’audace en RDC pour mobiliser et motiver les habitants de la RDC à réaliser le miracle économique et industriel qui fera de la RDC le moteur du développement scientifique, technologique et industriel de toute l’Afrique.

Tongele N. Tongele, Ph.D.
Docteur en génie mécanique et professeur d’Université aux USA
tongele@cua.edu

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