RDC-M23: pour Claudel Lubaya, le pays paie cash le choix hasardeux et les conséquences de l’adhésion à l’EAC et invite le gouvernement à s’assumer

Vendredi 27 janvier 2023

Sécurité

Les combattants du M23 à Kibumba

Les combattants du M23 à Kibumba

Le député national Lubaya Claudel André s’est exprimé sur la situation sécuritaire dans la partie Est de la République Démocratique du Congo caractérisée par l’expansion des zones d’influence des rebelles du M23 qui ont pris jeudi le contrôle de la cité de Kitshanga (territoire de Masisi) au Nord-Kivu. 

M. Lubaya estime que si rien n’est fait le plus vite possible, le pays sera balkanisé.

« Sans sursaut patriotique évident, sans front intérieur décisif et sans reprise en main effective de l’appareil militaro-sécuritaire, notre pays déjà agressé et occupé, sera balkanisé; s’il ne l’est pas déjà. Il est plus que temps de trouver et d’imposer la réponse adéquate à cette crise sécuritaire qui nous gangrène. Le pays va mal, très mal. Levons-nous pour le défendre. Avec la tournure regrettable des événements, il apparaît clairement que notre adhésion précipitée à l’EAC, dont l’agenda caché ne fait plus mystère, fut un choix hasardeux dont le pays paye cash les conséquences. Sa force régionale dépêchée à Goma a démontré toute son inutilité », a déploré l’élu de Kananga (Kasaï Central) dans une communication faite ce vendredi 27 janvier 2023

Et de poursuivre : 

« La RDC se doit de compter sur elle-même et sur son peuple. Il est temps. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles, dit-t-on. Face à la détérioration continue de la situation sécuritaire dans l’Est, face au risque d’implosion du pays dont la souveraineté s’effrite et l’intégrité du territoire se rétrécit, le Gouvernement n’a qu’un seul choix: cesser de bégayer et agir en conséquence. L’exécutif se doit de s’auto évaluer sans complaisance en ce compris la chaîne de commandement de l’armée, de réévaluer la situation et réajuster sa politique. Il y a urgence ».

Il note que tout ceci se déroule en plein état de siège alors que d’autres acteurs politiques se sont déjà livrés à une campagne électorale précoce. Le nouveau commandement des FARDC n’arrive pas toujours à récupérer les portions de terres occupées, regrette-t-il.

« Bien qu’en état de siège et jouissant prétendument des retombées de la mutualisation des forces entre RDC-Ouganda, les unes après les autres, telles des feuilles mortes, les localités entières tombent aux mains du M23, dans l’indifférence nationale. Récemment restructuré, le nouveau commandement des FARDC semble complètement dépassé par les événements. Depuis sa mise en place célébrée avec faste, il n’a repris aux agresseurs aucune portion de terre occupée », a fustigé l’ancien gouverneur du Kasaï Occidental.

Et d’ajouter :

« Chaque jour, le pays se dissèque, se disloque et se désintègre, dans l’impuissance du Gouvernement congolais dont le pôle régalien est quasi inexistant. Engagés dans une campagne électorale prématurée, les politiques semblent être préoccupés par leurs intérêts personnels au détriment de ceux de la patrie dont l’intégrité territoriale est sérieusement menacée ».

Les combattants  du mouvement du 23 mars  (M23) ont passé leur première nuit dans la cité de Kitshanga, à environ 100 kilomètres à l’ouest de Goma, dans le territoire de Masisi. Ce vendredi, une accalmie s’observe dans la cité, rapportent les sources locales.

Les militaires FARDC se sont repliés jusqu’à Mweso, à près de 10 km de Kitshanga. Pris de peur, plusieurs habitants de Mweso ont commencé à quitter le lieu et se dirigent à Kanyabayonga (territoire de Lubero) et vers  d’autres endroits jugés sécurisés.

Clément MUAMBA/ACTUALITE.CD

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