Et voici «Joseph Kabila», «agent dormant» du Rwanda et leader du M23 !

Les choses sont désormais claires : l’ancien président «Joseph Kabila»  s’est dépouillé de son «faux nez». Il prend désormais – au grand jour – la direction du mouvement insurrectionnel M23/AFC. Dans son speech prononcé, le vendredi 23 mai, il s’est fixé douze objectifs dont « mettre fin à la dictature » [instaurée par son successeur] et « arrêter la guerre ». Pas un mot sur le Rwanda, le pays agresseur. Une omission pour le  moins surprenante.

Dans son prétendu « oracle » prononcé le vendredi 23 mai probablement depuis Kigali, «Joseph Kabila» fait sciemment l’impasse sur l’agression déclenchée par le Rwanda. Comble de la mauvaise foi, il reproche à son successeur de n’avoir pas utilisé certains instruments juridiques. C’est le cas, dit-il, de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la Région, signé le 24 février 2013 par onze Etats, à Addis Abeba. Les dirigeants des pays signataires (Afrique du Sud, Angola, Burundi, RCA, Congo-Brazzaville, Congo-Kinshasa, Ouganda, Rwanda, Soudan du Sud, Tanzanie, Zambie) devaient instituer la coopération régionale en lieu et place de la confrontation.

Dès son accession à la tête de l’Etat, le président Felix Tshisekedi Tshilombo a visité les neuf pays voisins afin de resserrer les liens. Le séjour du couple présidentiel congolais à Kigali a été jugé imbuvable au sein de l’opinion congolaise. D’aucuns ont reproché à « Fatshi » de donner du « mon frère » à Paul Kagame alors que les deux pays sont toujours en « belligérance latente ».

Que voit-on ? Tout n’est certes pas parfait dans la gouvernance sous « Fatshi ». Il reste la volonté de réformer est patente. « Kabila » qui a échoué dans la mise en œuvre tant de la décentralisation que d’une économie fondée sur l’agriculture et l’industrie n’a jamais jeté les bases de cette Convention. Celle-ci préconise notamment de : réformer les services de sécurité, l’armée et la police ; consolider l’autorité de l’Etat dans l’Est ; effectuer des progrès en matière de décentralisation, promouvoir les services sociaux de base, la tolérance et la démocratie.

Armée nationale ou milice?

Pour ne parler que de l’armée, celle-ci n’a connue aucune réforme digne de ce nom pour s’élever au rang d’un corps au service de l’intérêt général. Durant ses dix-huit années de pouvoir, l’ex-raïs a géré les FARDC, la garde républicaine en tête, à l’image d’une milice tribale au service d’un dictateur. Ce dernier a menti en affirmant qu’en janvier 2019, il avait laissé une « armée républicaine ». Les « services », eux, se comportaient en police politique à l’image de la Stasi en ex-RDA.    

A en croire « Kabila », la RDC – qu’il assimile à un patient – « est gravement malade et son pronostic vital est engagé ». Dans son discours d’une cinquantaine de minutes, l’homme qui a « dirigé » ce pays durant près de deux décennies a consacré l’essentiel de son propos à inventorier les « dérives » du régime de son successeur. L’histoire de la paille et de la poutre.  

RDC, un butin de guerre?

Pour l’ancien Président, la RDC se trouvait « en meilleur état » à la date du 24 janvier 2019. Et qu’il aurait laissé un pays « réunifié, pacifié, doté des institutions qui fonctionnent ». D’après lui, cet « héritage a été dilapidé ». Et que le pouvoir en place ne manifeste « aucun espoir de redressement ». Aussi, a-t-il décidé de prendre les armes pour « mettre fin à la dictature » et « restaurer la démocratie ». Tiens ! Tiens ! Devrait-on rappeler qu’en décembre 2017, le même « Kabila » a fait recruter des combattants du M23 dans un camp de refugiés en Ouganda? Mission : réprimer des manifestants kinois qui exigeaient ni plus ni moins que le respect de la Constitution?

« Joseph Kabila » – cet OVNI politique sorti de nulle part – et ses mentors ougandais et rwandais semblent considérer le Congo-Kinshasa comme un butin de guerre. Et ce pour avoir renversé le président Mobutu Sese Seko un certain 17 mai 1997. « (…). Nous, nous nous sommes battus, contre lui, les armes à la main, au péril de notre vie », déclarait-il dans l’hebdomadaire Jeune Afrique N°2115 du 24 au 30 juillet 2001.

Qui a assassiné Laurent-Désiré Kabila ?

Le 16 janvier 2001, la terre entière apprenait l’assassinat du président Laurent-Désiré Kabila dans des circonstances non-élucidées à ce jour. La nouvelle a été diffusée en primeur à Kigali. La quasi-totalité des proches du défunt président, autrement dit des témoins, sont morts : Emile Mota, Jeannot Mwenze Kongolo, Abdoulaye Yerodia Ndombasi, Gaëtan Kakudji, Dr Mashako Mamba.

Désigné à la tête du pays « sur proposition du gouvernement de salut public », « Kabila » avait, dans son allocution d’investiture, fait une promesse : « Je rassure le peuple congolais qu’une enquête judiciaire est déjà ouverte afin que la lumière soit faite sur les circonstances de l’assassinat de l’illustre disparu ». L’enquête a eu lieu. Un procès inachevé s’en est suivi. La disparition de Mzee reste toujours un mystère. Le dossier était clos par « Joseph Kabila« , « l’espion venu de Kigali« .   

En prononçant son speech du 23 mai, l’autorité morale du FCC/PPRD a confirmé ce que les Congolais savaient. A savoir que le successeur de Mzee est un « agent dormant rwandais ». Et ce n’en déplaise au Belge Louis Michel, alors commissaire européen, qui avait « interdit » tout débat sur les origines de « Joseph Kabila » sous peine de xénophobie. C’était lors de la présidentielle du 2006. Selon l’avocate Anne Greco, c’est Michel qui avait élaboré le « faux CV » de « Joseph ». La juriste est formelle : « Joseph Kabila est un citoyen rwandais imposé à la tête de la RDC par la communauté internationale ».

Qui a assassiné le président Laurent-Désiré Kabila ? La question est plus que jamais d’actualité. Les Congolais ont le droit de connaitre la vérité. Le but est de faire estomper le cycle infernal des « rebellions congolais » nées à Kigali.

Baudouin Amba Wetshi

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