Conférence à l’UNIKIN: un fléau nommé « empoisonnement »

Le professeur Josaphat Ndelo Di-Phanzu de la faculté des sciences pharmaceutiques de l’Université de Kinshasa, recteur honoraire de l’UNIKIN, a animé samedi 17 mars dans la salle des promotions Mgr Luc Gillon, une conférence sur le thème «empoisonnement au Karuho : mythes, réalités et modalités de prise en charge». Participaient à cette rencontre différents scientifiques de cette université et des chercheurs venus de divers centres de recherche.

Le Pr Ndelo, qui est également président du Comité d’éthique de la santé d’Afrique centrale (CERSAC), a commencé par préciser que les empoisonnements au Karuho sont causés par une bactérie dénommée « élicobacter pylori ».

Selon lui, ce microbe produit deux poisons à savoir : l’ammoniac et le dioxyde de carbone. Ceux-ci passent dans le sang et provoquent tous les symptômes dont souffrent les malades. Tout commence par la constipation qui empêche l’évacuation de ces toxines dans les selles.

Outre la constipation, il a relevé d’autres symptômes. C’est le cas notamment de la diarrhée, des trous de mémoire fréquents et des hallucinations. Il a épinglé également le mal de dos, les maux de tête fréquents et les crises d’anémie à répétition.

La prise en charge des malades

Pour la prise en charge, le « prof » a préconisé de rechercher d’abord les symptômes caractéristiques et d’entreprendre les tests de hélicobacter pylori, de vitesse de sédimentation, d’hémoglobine et les transaminases. Pour éradiquer ce mal, il recommande une association du traitement antibiotique et toxicologique.

Le Pr Ndelo a exhorté l’assistance à consommer beaucoup de fruits et de légumes. Et de boire régulièrement de l’eau en grande quantité.

Dans une brève introduction, Josaphat Ndelo a rappelé qu’il a débuté son étude en 1990. Selon lui, le poison violent « Kahuro » existait à l’Est du Congo-Kinshasa. Sous une forme inconnue, végétale ou animale, cette bactérie a été responsable d’empoisonnement massif de la population.

A tort ou à raison, l’empoisonnement est devenu un véritable « phénomène social » qui a pris les allures d’une psychose depuis la « libération » du 17 mai 1997 qui a vu l’arrivée massive dans l’ex-Zaïre des ressortissants de certains pays voisins où cette pratique est devenu un  « sport national ».

François Tshipamba Mpuila témoigne…

Dans une interview accordée à Congo indépendant en juillet 2015, l’UDPS François Tshipamba Mpuila – dont l’amaigrissement ne cesse de susciter des interrogations – a révélé avoir été victime d’un empoisonnement. Il raconte: « Tout a commencé, fin 2002, lors des travaux du dialogue intercongolais à Sun City, en Afrique du Sud. (…). De retour en Belgique, je ne me sentais pas bien. Je suis allé faire un check-up chez un éminent professeur. Celui-ci a diagnostiqué que mon foie a été attaqué. J’avais été empoisonné. Il a identifié la substance dont question. Il s’agissait de la poudre de la peau du crapaud ou du gecko ».

D’après Mpuila, il a eu un « contact » avec cette toxine au moment où les différents délégués allaient se sustenter. « Nous avons passé cinquante-deux jours à Sun City. Les délégués des différents groupes – les belligérants, la composante politique, la société civile etc. – allaient chaque jour manger au même restaurant. Tout le monde côtoyait tout le monde. Tout le monde serrait les mains de tout le monde. On était loin d’imaginer que des gens malintentionnés étaient là pour nuire à la vie de ceux qui constituaient un obstacle à leur projet et ambition ».

Selon lui, les adeptes de cette « pratique » commencent par enduire la paume de leur main d’une poudre à base de la peau du crapaud ou du gecko. « Après avoir serré la main de la ‘ cible’, ils se précipitent au premier lavabo pour se laver les mains. Ignorant, la cible ingurgite ce produit toxique à travers les mets qu’il palpe avec sa main. Ce poison est cardio-toxique. Il attaque d’abord le foie. Ensuite, le cœur et la mort s’en suit ».

L’ancien représentant de l’UDPS n’a pas usé des fioritures en pointant un doigt accusateur en direction des « Rwandais »: « Il est clair que ce sont des Rwandais qui ont ‘exporté’ cette pratique dans notre pays. Pour votre information, la peau du crapaud ou celle du gecko est toxique par mécanisme d’autodéfense naturelle contre les prédateurs. (…). J’ai ma petite idée sur la personne qui me serrait régulièrement la main à Sun City au sein de la Commission ‘Défense et sécurité’ à laquelle j’appartenais. La personne dont question m’avait même invité au Rwanda à l’issue du Dialogue. Mon foie a retrouvé son fonctionnement normal. Je dois seulement éviter les matières grasses. J’ai retrouvé un bon état de santé depuis 2004. Je vais encore longtemps garder ma minceur actuelle tout en étant en bonne santé ».

Congo Indépendant (avec ACP)

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