Élections en RDC: le peuple congolais aura bientôt la voix au chapitre

Mwamba Tshibangu

Mwamba Tshibangu

La marche vers des élections projetées par la CENI est-elle irréversible à moins de trois mois de leur organisation? Plus que cela, le vote des électeurs comptera-t-il réellement ou il sera plutôt détourné au détriment du choix effectué dans le secret des urnes et balloté vers un dessein déjà programmé par d’autres? Dans tous les cas, il y a une réalité qui émerge pour l’instant: plus on s’approche de la fatidique date du 23 décembre 2018, plus la ligne de mire semble s’éloigner.

LE GLISSEMENT ANNONCÉ

Le dauphin personnel de Kabila, endossé, par force majeure, par les kleptocrates de la coalition de circonstance, le « Front Commun des Congolais », avait annoncé le glissement du calendrier électoral du temps où il ne pouvait absolument pas s’imaginer que la roulotte russe s’arrêtera sur son nom. Emmanuel Shadary Ramazani avait bel et bien prévenu le peuple congolais que les élections seraient retardées de quelques mois. Nangaa de son côté, tout en se montrant rassurant, ne cesse de brandir l’épouvantail d’un éventuel report du scrutin.

Comble de la situation, lui et ses compères ne manqueront pas, le moment venu, de trouver mile raisons pour expliquer la non-tenue du scrutin. Plus déroutant encore, ils ne vont pas se gêner d’indexer les forces politiques de l’opposition et l’ensemble de la population pour avoir rejeté catégoriquement et sans appel la machine à voter. Lors du dernier rassemblement de l’opposition qui s’est tenu à Kinshasa sur l’esplanade du stade des Martyrs le 29 septembre dernier, la revendication d’ôter la machine à voter a été, une fois de plus, soutenue avec force.

LE PIÈGE DE LA MACHINE REDOUTABLE

Tout a été fait, machiavéliquement, pour tendre un piège à l’opposition en introduisant la machine à voter dans un scénario où elle n’était pas prévue par la loi électorale. Son objectif est d’un côté, celui de brouiller les cartes et de l’autre, réussir un coup double: forcer l’abandon de la course de certains protagonistes, et imposer un énième glissement du calendrier électoral. En dépit de la contestation de l’opposition, elle subit le diktat des autres plus qu’elle n’est en mesure de changer quoi que ce soit. Sa faiblesse se détermine aussi par son adhésion sans réserve à un processus électoral sans lendemain. En fait, le régime au pouvoir est réputé pour le non-respect des règles et pour la manie à recourir aux fraudes électorales. L’opposition ne pourrait s’attendre à mieux, sans avoir balisé au préalable la voie vers des élections transparentes, libres et démocratiques. Les expériences de 2006 et de 2011 auraient pu leur servir de leçon en prenant toutes les précautions d’usage afin de prévenir la tenue des scrutins inutiles et non crédibles.

LE LABYRINTHE INEXTRICABLE

Dans ce labyrinthe jonché d’embûches où les acteurs politiques ont joué, à des degrés divers, leurs partitions, une donne fondamentale a été oubliée ou négligée. Il s’agit de la volonté populaire. Le peuple souverain, qui est sans nul doute la principale victime du mauvais traitement des politiciens, leur avait clairement montré le chemin à suivre pour résoudre le dilemme du blocage de l’alternance politique. En application de l’article 5 de la constitution, les élections populaires avaient été tenues afin de mettre en place une Transition citoyenne avec les Administrateurs qui sont des personnalités compétentes et neutres. Dans l’état actuel de la situation chaotique au pays, cette solution semble être la voie indiquée pour remettre le pays sur des rails et promouvoir des élections équitables et véritablement libres, dans un climat politique apaisé.

BRISER LA CHAÎNE DE GASPILLAGE

Il sied de dénoncer ici le gaspillage de l’argent, du temps et de l’énergie des gens dans la vaine tentative d’organiser des simulacres d’élections. Vaut-il vraiment la peine d’aller aux élections où « certains candidats », programmés à l’avance grâce aux stratagèmes de la machine à voter, seront déclarés, pour la bonne farce, des gagnants? Faut-il également envisager d’autres dialogues, improductifs et budgétivores, pour obtenir quoi finalement?

LA SOUVERAINETÉ DU PEUPLE SERA EXALTÉE

Qu’à cela ne tienne, la machine du temps, elle, est inexorable. Elle est là pour rappeler que le propre d’une période cyclique est d’arriver à la fin. L’on ne peut donc échapper à cette règle naturelle. La lecture des signes démontre que le changement de régime est proche. Bientôt, le peuple souverain exercera pleinement son pouvoir pour déterminer son destin. Dans les jours à venir, on verra ce peuple jadis martyrisé légiférer, lors des référendums populaires organisés à travers toute l’étendue du pays, des lois qui vont assurer une meilleure gouvernance de la chose publique. Les incrédules s’en prendront à eux-mêmes pour avoir négligé ce peuple, pour l’avoir plongé dans l’ignorance et dans la pauvreté matérielle et intellectuelle.

Le temps n’est plus loin où l’on verra à l’œuvre la puissance de la sanction populaire. Le peuple s’assumera et assumera le destin collectif et national. La souveraineté du peuple se traduira dans la réalité des faits et impactera le changement tant attendu. La justice et l’État de droit seront restaurés. Le pays retrouvera, petit à petit, son élan brisé. Les souffrances, l’humiliation, les tueries de masse seront derrière le dos des Congolais. Une nouvelle ère va prendre cours. Le peuple congolais qui n’a jamais baissé la main et qui a toujours cru à la victoire finale en dépit des contraintes et des aléas de toute sorte qui ont parsemé sa route arrivera, grâce aux sacrifices et à son courage, à la libération totale du pays.

 

Par Mwamba Tshibangu

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