Elections présidentielles de décembre 2023: Un test de vie ou de mort pour la RD Congo

Tongele N. Tongele

1. Le cancer électoral en RD Congo

Intellectuels congolais, jeunesse congolaise, populations congolaises: le plus grand problème électoral en RD Congo n’est pas que les populations ne sont pas éduquées à faire du bon choix aux élections, ou à voter pour des gens compétents et capables. C’est même là un petit problème. Le plus grand problème, le vrai cancer électoral en RD Congo, c’est que depuis l’indépendance de ce pays, il y a de cela plus de 60 ans, les élections tenues dans le pays sont toutes de la farce, de la comédie. Les dirigeants ne sont pas du tout élus par les votes des populations; ils se nomment et arrivent au postes de pouvoir par corruption, fraudes, mensonges, tricheries et trucage. Nous, intellectuels congolais, savons tout cela. Mais nous faisons semblant, nous vivons consciemment ou inconsciemment dans un monde d’illusion. Alors on entend des intellectuels congolais se lamenter et pleurnicher en disant aux dirigeants congolais: « vous êtes élus par le peuple mais vous avez abandonné le peuple qui vous a élu ». C’est faux, c’est archifaux! Ce n’est pas du tout par élection crédible et transparente que les dirigeants congolais arrivent au pouvoir; c’est plutôt par fraude, magouille et trucage.

Intellectuels congolais: arrêtons de vivre dans des illusions, arrêtons de répéter des faussetés en disant que c’est parce que les gens qui sont élus ne sont pas compétents que les choses ne marchent pas en RD Congo. C’est plutôt parce que ceux qui sont au pouvoir savent qu’ils n’ont pas été élus par le peuple et n’ont pas besoin des votes du peuple pour être au pouvoir; ils savent qu’ils ont simplement corrompu et truqué les votes pour être déclarés gagnants des élections, et personne ne va rien faire; les intellectuels vont tout au plus pleurnicher, il y aura réclamation par-ci par-là, et deux jours après, le calme revient, et les usurpateurs du pouvoir par tricherie et trucage conservent leur pouvoir. Voilà la vérité. Voilà le plus grand problème, le cancer électoral qui ruine la RD Congo.

2. Trop, c’est trop

Il revient donc aux intellectuels congolais et à la jeunesse congolaise de dire que trop c’est trop, assez c’est assez. En décembre 2023, ça ne doit plus être comme en 2018. Mais que faut-il faire pour que le président de la CENI de 2023 ne puisse pas répéter ce que le président de la CENI de 2018 avait fait, en déclarant comme gagnant des élections présidentielles celui qui n’a pas gagné les élections? Pensons un peu à ceci: en 2018, des millions de dollars furent décaissés pour acheter des machines à voter. Donc toute cette somme colossale fut simplement gaspillée parce que les machines à voter n’avaient servi à rien. En fin de compte, les votes par machines furent jetés et le président fut nommé. A partir de 2016, les populations congolaises ont lutté pour que le président Kabange passe le pouvoir pacifiquement par élection libre et transparente à son successeur. Nous savons tous que le président Kabange a refusé. Il ordonna à ses policiers et soldats d’user des tirs de gaz contre les populations pacifiques en marche, et même dans des églises.

De 2016 à 2018, les policiers et soldats du président Kabange ont abattu des centaines, voire des milliers des Congolaises et Congolais qui protestaient pacifiquement contre le refus du Président d’alors d’organiser les élections pour sa succession. Du sang coula partout et des jeunes furent abattus devant le monde entier. Citons juste le jeune Rossy Tshimanga Mukendi, un professeur assistant de 35 ans; l’aspirante de la vie religieuse Thérèse Kapangala de 20 ans, les jeunes leaders du Comité Laïc de Coordination (CLC) à Mbandaka, à Kisangani et à Kinshasa; le jeune leader de la Lucha brûlé vif dans sa maison à Goma, et la liste est très longue. Donc, avec leur sang et leurs vies, les populations congolaises se sont battues pour vaincre le président Kabange aux urnes, avec espoir de redonner un nouveau départ à leur pays, la RD Congo. Mais voilà que le président de la CENI de 2018, ivre et pourri de corruption, et avec un dédain satanique du sang et des vies sacrifiées des milliers des Congolaises et Congolais, il a remis la victoire du peuple congolais au président Kabange pour qu’il nomme président celui qui n’a pas gagné les élections présidentielles. « J’ai fait un deal » pour être déclaré gagnant des élections présidentielles, a déclaré le président en exercice de la RD Congo dans une allocution avec les journalistes belges.

Aujourd’hui, l’âme maudite du président de la CENI de 2018 est troublée; ce fils du diable ne sait plus dormir; les malédictions s’abattent déjà sur lui; il est devenu comme un fou; il voit des fantômes qui lui veulent du mal partout; il s’est exilé en disant qu’il ne peut plus garder la vérité dans son « ventre » ou dans son cœur (s’il a seulement un cœur!). Le président de la CENI de 2018 dit qu’il dénonce; mais il se dénonce alors! Ce n’est que le début de torture et des malédictions qui vont l’accompagner pour le reste de sa vie. Celui qui a accepté d’usurper le pouvoir du peuple congolais, alors qu’il fut lui-même témoin oculaire des populations congolaises tuées par celui qui l’a nommé, lui aussi n’échappera pas aux malédictions torturantes et à l’épée de la vérité. Cette fraude électorale odieuse de 2018 qui a aujourd’hui des conséquences désastreuses pour la RD Congo ne doit plus se répéter en 2023. Intellectuels congolais, jeunesse congolaise, populations congolaises: 2018 ne doit pas se répéter en 2023. Mais que faut-il faire exactement?

3. Bien connaître le processus électoral et exiger que cela soit scrupuleusement respecté

Le président de la CENI 2023, Monsieur Denis Kadima, dans une allocution à Kinshasa, capturée dans une vidéo qui circule dans les réseaux sociaux, (le président de la CENI 2023) a très bien expliqué la procédure des élections de Décembre 2023 en ces termes: « vous viendrez, vous aurez le choix sur votre écran, une fois que vous avez choisi pour tous les modes de scrutin, il y aura l’impression d’un bulletin que vous allez mettre dans l’urne, et à la fin de la journée la machine va donner son résultat et le dépouillement manuel va donner aussi son résultat et puis on va comparer. Et puis, une fois que cela est fait, chaque bureau de vote va afficher les résultats, par bureau de vote. Et puis quand ils vont aller au centre local de compilation des résultats, là aussi on va afficher après avoir fait les totaux, la centralisation. Et puis nous-mêmes à la CENI, à la fin, nous allons prendre tous les résultats de tout le pays, et nous allons les rendre disponible sur notre site web. Donc ça sera la transparence à tous les niveaux. Donc, il y aura un vote semi-électronique comme en 2018, les résultats seront affichés au bureau de vote, et les résultats seront affichés dans le centre local de compilation des résultats, et la CENI va publier tous les résultats sur son site web. Ainsi si quelqu’un a un recours, il peut faire son recours sans problème. C’est ça donc ».

Intellectuels congolais, jeunesse congolaise, populations congolaises: nous devons prendre à cœur et au sérieux cette procédure électorale expliquée par Denis Kadima. Nous devons expliquer cette procédure aux membres de nos familles, aux amis, dans des écoles, dans des lieux de culte et de prière, dans des organisations de la société civile, dans des écoles secondaires, dans des institutions d’enseignement supérieur et universitaire, partout, pour que tout le monde en RD Congo sache exactement comment les élections vont se dérouler, afin d’exiger que les élections de Décembre 2023 puissent se dérouler exactement comme expliqué par Denis Kadima.

4. Elections conformes au processus électoral ou révolution

Intellectuels congolais, jeunesse congolaise, populations congolaises: au moment du déroulement des élections en Décembre 2023, la CENI viendra avec toutes sortes d’excuses et d’explications pour initier des fraudes et trucages. Sachons que la CENI est, doit et devrait être préparée pour anticiper toutes sortes d’obstacles et de problèmes qui peuvent survenir, afin de mettre sur pied comment y remédier immédiatement. En effet, les experts de la CENI ne sont quand même pas des idiots pour énoncer un processus et ne pas prendre des mesures et des précautions nécessaires pour le bon fonctionnement du processus. Mais, comme nous le savons tous, les mensonges en politique et gestion du pays sont devenus un mode normal de gouvernance en RD Congo.  Par exemple, la CENI pourra dire ceci: « Chers compatriotes, nous sommes vraiment désolés que à Ango, Bondo, Bukavu, Kindu, Goma, Idiofa, Likasi, Kananga, Kisangani, Mbandaka, Yakoma, Wapinda, etc., il n’y pas eu du courant, et donc c’était impossible d’imprimer les bulletins de vote à cause de manque du courant électrique. Mais, ne vous en faites pas, nous avons tout fait, et nous sommes arrivés à lire correctement les résultats des machines que nous allons publier. Nous vous remercions pour votre compréhension. Jusque-là, les élections se déroulent bien sans turbulence. Merci pour votre patriotisme ». Ça sonne bien, n’est-ce pas? Mais cela n’est qu’un seul exemple des fausses excuses qui sonnent bien que la CENI va évoquer pendant les élections de Décembre 2023 pour introduire des fraudes, tricheries et trucages aux élections.

Intellectuels congolais, jeunesse congolaise, populations congolaises: point n’est besoin d’attendre ou de demander des explications lorsque la CENI introduit une toute première explication de ce genre. Nous devons immédiatement et spontanément, sans hésitation, mobiliser les jeunes, les populations, et nos vaillants policiers et soldats qui souffrent avec nous, sur toute l’étendue de la République, pour descendre dans les rues et aller chasser les membres de la CENI, bloquer la proclamation du résultat déjà truqué, et mettre tout au feu et en flamme pour casser toute tentative d’arrêter le mouvement du peuple pour faire triompher la vérité des urnes. Non, pas en 2023, nous ne serons ni dupes ni dupés.  Nous n’accepterons aucune déviation de la procédure que Denis Kadima a déjà bien expliquée. La CENI doit prendre toutes les précautions pour que les élections de Décembre 2023 se passent exactement comme expliquées: nous devons voir les résultats des bulletins de vote, voir les résultats affichés dans chaque bureau de vote, voir les résultats affichés dans le centre local de compilation des résultats, et voir les résultats publiés par la CENI sur son site web comme détaillé par Denis Kadima. Une moindre déviation, un moindre dérapage de cette procédure va et doit automatiquement déclencher la révolution dans les rues. Car, si nous ne faisons que pleurnicher, les rapaces et vautours au pouvoir vont continuer à s’engraisser de nos sangs, de nos vies et du pillage des richesses de notre pays par détournements, vols et complicités avec des compagnies étrangères voisines et lointaines.

5. Conclusion

Rendez-vous: élections de Décembre 2023, ça sera le test de notre sérieux, un test de vie ou de mort pour notre nation. Serons-nous à la hauteur de reprendre le destin de notre pays entre nos mains? Si la procédure électorale n’est pas suivie à la lettre, il faut tout casser pour tout sauver. Si nous laissons faire que 2023 soit une répétition de 2018, alors c’est notre choix de nous faire gérer par des médiocres, rapaces et vautours. C’est entre nos mains de faire la différence.

Tongele N. Tongele, Ph.D.
Docteur en génie mécanique et professeur d’université aux USA
tongele@cua.edu

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