Fayulu, candidat commun de la rupture avec la kabilie et unique chance pour l’alternance en RDC le 23/12/2018?

Zeph Zabo

Questions et plaidoyer à Tshisekedi et Kamerhe

Peuple congolais, lamuka (réveille-toi)! L’unité de l’opposition avec un seul candidat commun et unique face au FCC s’impose. La Coalition politique des forces de l’opposition LAMUKA nous a montré la voie du succès depuis le 11 novembre 2018 à Genève (Suisse), sous la signature des sept principaux leaders de l’opposition (Bemba, Katumbi, Tshisekedi, Kamerhe, Fayulu, Muzito et Matungulu), en élisant et désignant de manière démocratique l’honorable Martin Fayulu, « le soldat du peuple », comme candidat commun. Agir par la suite autrement, c’est faire le jeu du pouvoir en place. C’est favoriser « le dauphin » et le régime prédateur de l’AFDL en place depuis plus de 21 ans.

Sans réveiller les vieux démons, tirons en toute humilité les leçons de nos erreurs du passé, notamment: i) le boycott des élections de 2006 par l’UDPS et le refus du défunt président de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, de donner un mot d’ordre de voter Jean-Pierre Bemba au deuxième tour de l’élection présidentielle face à Kabila (et sa propre coalition à lui avec Nzanga Mobutu et Antoine Gizenga); ii) l’échec des discussions ou des tentatives de négociations en 2011 à Bruxelles (Belgique) et puis à Washington DC (USA) entre l’UDPS et l’UNC, plus spécifiquement entre le défunt Etienne Tshisekedi et Vital Kamerhe, pour une coalition et une candidature unique ou commune de l’opposition aux élections législatives et présidentielle de 2011 autour d’un programme commun.

Comme Martin Luther King Jr en son temps aux USA, j’ai un rêve pour la RDC. Je rêve de l’unité de l’opposition et d’un candidat commun et unique. Un candidat qui, avec le concours de tous les autres opposants politiques, de la société civile et du peuple épris de liberté, d’égalité, de solidarité et de justice, puisse: i) conduire le peuple vers la reconquête de sa souveraineté nationale et de ses droits et libertés fondamentaux confisqués par le régime en place; ii) « réaliser l’alternance démocratique par des élections libres, transparentes, inclusives, paisibles et crédibles » (Préambule de l’Accord de la Coalition politique des forces de l’opposition LAMUKA en vue des élections du 23 décembre 2018); iii) enclencher une rupture totale et tous azimuts avec la kabilie et le système prédateur de l’AFDL en place depuis le 17 mai 1997; iv) « restaurer et consolider la démocratie ainsi que l’ordre institutionnel issus de l’Accord global et inclusif de Sun City » (Préambule de l’Accord de la Coalition LAMUKA); v) redonner espoir au peuple congolais martyrisé et clochardisé et redorer le blason terni de la RDC sur tous les plans et dans tous les secteurs (économique, social ou humain, gouvernance, justice, sécuritaire, intégrité du territoire, etc.) tant au niveau national, régional, continental qu’international.

Pour ce faire, le candidat commun désigné, l’honorable Fayulu, connu pour son intransigeance et son franc-parler face au régime en place, doit être et se présenter comme un « candidat de la rupture totale et tous azimuts contre la kabilie et l’AFDL » face au « candidat de la continuité de la kabilie et de l’AFDL », le dauphin Emmanuel Shadary. Le très vibrant candidat commun de l’opposition doit faire vibrer la RDC et redonner réellement espoir au peuple congolais avec un fort message de « rupture » et une campagne électorale basée sur l’objectif de « rupture totale et tous azimuts » et NON PAS seulement l’objectif d’un simple « changement » ou d’une simple « alternance démocratique au pouvoir ». C’est d’ailleurs surprenant qu’on n’entende pas ou quasiment pas le mot « rupture » raisonner et être martelé par les candidats de l’opposition! Alors que c’est d’une rupture totale et tous azimuts dont le pays et le peuple congolais ont besoin, et non pas simplement d’un changement!

En dépit des retraits très inattendus des candidatures des deux (2) des sept (7) leaders politiques signataires de l’Accord de la Coalition politique LAMUKA, en l’occurrence Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe moins de 24 heures après l’élection et la désignation de Fayulu comme candidat commun, il y a lieu de se réjouir du fait que le 15 novembre 2018, les cinq (5) autres leaders signataires restants, en l’occurrence Bemba, Katumbi, Muzito, Matungulu et Fayulu se sont réunis à Bruxelles (Belgique) et ont à cette occasion adopté et publié la « Déclaration politique relative au candidat commun de l’opposition congolaise » confirmant et réitérant en ces termes leur soutien à Fayulu le candidat commun:

« 9. Nous avons confiance en Martin Fayulu, un véritable soldat du peuple dont le cursus, l’expérience et l’engagement sont avérés. Nous croyons en sa capacité à remporter l’élection présidentielle et nous mettrons tout en œuvre pour y parvenir. Le peuple a assez souffert des médiocres! 10. Congolaises, Congolais, le temps du changement [de la rupture totale et tous azimuts] a sonné! Réveillons-nous! Lamuka! Vumbuka! Jukayi! […]. 12. Fini les faux-fuyants! Aujourd’hui il ne reste plus que deux camps. Celui de la démocratie et celui de la dictature. Nous savons que le jour J, le 23 décembre 2018, vous ferez le bon choix, celui de reprendre en mains le destin du Congo et de mettre un terme définitif à un régime qui a élevé la corruption, le crime et la prédation en mode de gouvernement. 13. Bientôt nous allons rentrer au pays tous ensemble pour accompagner Martin Fayulu notre candidat. Nous serons à ses côtés car il incarne aujourd’hui la seule et véritable chance d’alternance pour l’avenir du pays ».

Que dire d’autres du candidat commun Martin Fayulu? Un extrait de son portrait qui a été établi par RFI le lendemain de sa désignation, soit le 12 novembre 2018, permet de répondre à cette question: « Un homme qui n’a jamais transigé avec le pouvoir Kabila », selon ses amis politiques, « un extrémiste » aux yeux de la majorité présidentielle. […]. Son engagement politique date des années 1990, lorsqu’il participe à la Conférence nationale souveraine. Il est déjà à l’époque dans le camp de l’opposition au maréchal Mobutu Sese Seko. […]. Très proche des positions de la société civile et des mouvements citoyens, Martin Fayulu n’hésite pas à mouiller sa chemise. Il a été arrêté à deux reprises au moins pour sa participation dans des manifestations interdites par le pouvoir. […]. Il représente « une candidature de combat » explique un spécialiste. Il incarne en quelque sorte l’aile dure de l’opposition congolaise qui n’entend rien céder sur la machine à voter et la liste électorale, quitte à boycotter les élections. Un diplomate en poste à Kinshasa dit ne pas le voir céder sur la machine à voter, de même pour la Ceni, la Commission électorale. « Il faudra une médiation qui fasse autorité pour sortir de ce blocage sinon le processus électoral va échouer », conclut-il.

Dans son éditorial du 17 novembre 2018 sur RFI, intitulé « A quoi jouent Tshisekedi et Kamerhe? », Jean-Baptiste Placca note: « Lorsque les opposants font passer leur parti ou leur petite personne avant l’Etat, ils étalent au grand jour leur incapacité à s’affirmer comme hommes d’Etat. Sans compter que c’est le meilleur moyen pour consolider le pouvoir des régimes qu’ils prétendent combattre. […]. L’opprobre du continent tout entier s’est abattu sur eux, à la minute même où ils ont renié leur signature. Mais pour être capable de cela, il faut être déjà peu sensible soi-même au déshonneur. Avec de tels opposants, l’on ne devrait plus s’étonner que Mobutu Sese Seko ait pu tenir ce peuple en joug pendant… 31 ans, 5 mois et 22 jours ». […]. Tshisekedi et Kamerhe semblaient se plaindre des 21 ans des Kabila, père et fils. Mais ils viennent peut-être d’offrir à Joseph Kabila une dizaine d’années de règne par procuration, en attendant de revenir en personne, pour dix autres années. Et, qui sait, tant qu’il y aura des Tshisekedi et des Kamerhe dans l’opposition, Joseph Kabila pourra toujours espérer perpétuer l’exercice, et même, un jour, passer le relais à un de ses enfants ».

Cela ne vous honore nullement mes frères Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe. Vous méritez mieux que ça. N’est-ce pas? Quelle est selon vous la réponse donnée face à cette situation par le candidat commun Fayulu et la Coalition LAMUKA dans son ensemble (incluant Bemba, Katumbi, Muzito et Matungulu)? « C’est encore possible! Lamuka! », martèlent-ils. En effet, c’est encore possible de revenir à la raison messieurs les présidents de l’UDPS et de l’UNC, respectivement Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe! Appel vous est lancé répétitivement par tous depuis lors, au nom de l’intérêt supérieur de la nation. Revenez donc à la raison et aux bons sentiments, au nom de l’intérêt général, d’autant plus que d’autres poids lourds comme vous, rejoignent chaque jour qui passe la Coalition LAMUKA, notamment le Prix Nobel de la Paix 2018 le Dr Denis Mukwege ainsi que Mbusa Nyamwisi et bien d’autres dans les jours à venir.

Déjà, une analyse sérieuse, de Hubert Leclercq (de la Libre Afrique du 17 novembre 2018), revisitant les récents sondages à la lumière notamment de la configuration de la cartographique politique et géopolitique de la RDC post désignation de Fayulu comme candidat commun de l’opposition depuis le 11 novembre 2018 démontre que Fayulu et la Coalition LAMUKA sont « désormais favoris en cas de vraies élections ».

N’est-ce pas vous deux qui aviez vous-mêmes dissuadé Moïse Katumbi de poursuivre sa motion en contestation du vote ou/et du résultat du vote intervenu au premier tour le 11 nombre 2018 où vous aviez été l’un et l’autre éliminés de manière complètement inattendue? Katumbi ment-il lorsqu’il témoigne, notamment lors de la Conférence de presse donnée à Bruxelles le 15 novembre 2018 par les cinq (5) leaders restants de la Coalition LAMUKA, en disant en substance: « Mon frère Félix m’a dit ‘non, on doit continuer. Nous sommes des démocrates. On doit aller de l’avant. Dura lex sed lex [la loi est dure mais c’est la loi]‘. Félix et Vital m’ont encouragé d’avancer. Je me suis dit que je m’étais peut-être trompé en faisant ma motion. La démocratie c’est ça! Avant d’aller à Genève nos bases politiques respectives savaient ce qu’on allait y faire, avaient été informées et nous avions tous pris des engagements vis-à-vis du peuple en RDC, en Afrique du Sud et aussi à Genève. Alors j’étais très surpris de voir, moins de 24 heures après la désignation du candidat commun, les retraits des signatures de Félix Tshisekedi et de Vital Kamerhe. Or, tous, nous avons chacun notre base politique respective. Nous avions même tous prêté serment vis-à-vis de notre population. Ce n’était pas quelque chose d’improvisé. Je demande aux amis de nous rejoindre et de revenir à la raison? » Katumbi a-t-il menti?

Qu’en est-il de Jean-Pierre Bemba? Ment-il lui aussi en corroborant tout cela? Une dernière question si vous permettez, que vous inspire cette blague (pour l’appeler ainsi) qui circule sur les réseaux sociaux: « FCC vs Opposition, score à la mi-temps 1-0, but marqué par l’ailier Félix contre son camp. Ah oui, […]. Wooooooooo…, deuxième auto-but de l’opposition contre son camp. Cette fois-ci c’est l’œuvre de l’attaquant Vital… un joueur brillant… Le FCC mène! Oui Claude, les carottes sont bien cuites. » Qu’en est-il de cette définition (« excuse bidon à chaque fois que tu veux justifier un acte bidon. La base, eh bien c’est la base de tous les mensonges ») que le très célèbre chroniqueur Mamane de RFI, grâce à vous deux, donne du mot « base » dans le dictionnaire encyclopédique de sa fameuse République démocratique du Gondwana?

Congolaises et Congolais, en tant que peuple et victimes de nos gouvernants et de certains de nos leaders politiques toutes tendances confondues, nous avons tous individuellement et collectivement l’obligation et la responsabilité de moraliser la classe politique congolaise qui, de manière notoire: i) est foncièrement corrompue moralement et matériellement jusqu’à la moelle; ii) privilégie généralement ses propres intérêts personnels et partisans au détriment de l’intérêt général; iii) n’a que faire des valeurs morales, de la parole donnée, de la loi des parties, ni des engagements spécifiques pris contractuellement par écrit ou oralement en public (y compris devant sa propre « base » politique). Nous avons tous l’obligation de prôner la rupture totale et tous azimuts avec le système et l’état actuels des choses en RDC et de redonner des valeurs morales à nos hommes et femmes politiques toutes tendances confondues (Majorité présidentielle, opposition politique, société civile).

Comment se taire? Pourquoi se taire? L’émergence d’une nouvelle génération de leaders politiques, de gestionnaires publics et d’hommes et femmes politiques s’impose avec acuité pour sortir la RDC de l’état de corruption morale et matérielle systémique et généralisée, du système étatique d’enrichissement personnel, de l’état de manque de repères, de manque de valeurs morales, d’extrême pauvreté, d’insécurité, de clientélisme politique, de manque de perspectives d’avenir, de léthargie et de chaos (sur tous les plans), dans lesquels le pouvoir en place et la classe politique ont enfoncé ce pays.

Fayulu, qui n’a jamais transigé avec le régime Kabila, est notre seule et unique véritable chance en tant que candidat commun à toutes ces fins. Soyons donc tous sérieux et fair-play! Ne faites donc pas le jeu du pouvoir en place pour diviser ou diviser encore davantage l’opposition plurielle congolaise en vous attaquant à l’opposition réunifiée au sein de la Coalition LAMUKA et au candidat commun et de la rupture totale et tous azimuts contre la kabilie et du système prédateur de l’AFDL, l’honorable Fayulu, pour ainsi émietter les voix de l’opposition le 23 décembre 2018 et favoriser l’élection du candidat présidentiel de la continuité de la kabilie et du système prédateur de l’AFDL, Emmanuel Shadary. À défaut, allez-y carrément adhérer au FCC!

Comme nous savons tous, aucun parti politique ne peut faire cavalier seul et gagner l’élection présidentielle en RDC! Une coalition entre l’UDPS et l’UNC ne peut pas gagner non plus sans la Coalition Lamuka. Arrêtons donc avec le « zoba liboso mayele sima », le « buzoba esala ngando », etc., car c’est du déjà-vu. Tirons plutôt les leçons de nos erreurs du passé, notamment les deux expériences très amères de 2006 et de 2011 susmentionnées, entre l’UDPS et le MLC et puis entre l’UDPS et l’UNC. Tous donc derrière Martin Fayulu!

 

Par Zeph Zabo
LL.L., LL.M., M.A., Doctorant en Droit
Auteur des livres Justice corrompue
Volume 1 (Connaître Vos Droits et Savoir Vous Battre pour Rétablir la Justice) et
Volume 2 (Les Juges et Nos Droits, Zabo vs. Système Judiciaire Corrompu. La Saga Continue…)
zabo.zeph@gmail.com

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