Ils ne sont pas morts pour rien…

« Ils », ce sont tous ces citoyens congolais dont les vies ont été broyées, du 26 janvier 2001 à ce jour, par la machine folle de la répression mise en place par le tyranneau « Joseph Kabila ». Parmi ces regrettés filles et fils du pays, on peut citer notamment: Rossy Mukendi Tshimanga (activiste de la société civile), Thérèse Kapangala Muanza (aspirante religieuse), Floribert Chebeya Bahizire (défenseur des droits humains), Fidèle Bazana Edadi (Membre de la VSV), Armand Tungulu Mudiandambu (activiste politique), Pascal Kabungulu Kibembi (défenseur DH), Louis Mwamba Bapuwa (journaliste indépendant), Franck Kangundu dit Ngycke (journaliste, La Référence Plus), Serge Maheshe et Didace Namujimbo (Radio Okapi).

Ces dignes filles et fils du Congo-Kinshasa sont tombés sous les balles des sicaires du régime en place. Les uns ont été abattus notamment dans l’enceinte des églises. Leur « crime » est, pour les uns, d’avoir participé à des manifestations pacifiques organisées respectivement en janvier 2015, le 31 décembre 2017, le 21 janvier et le 25 février 2018 suite au refus de « Kabila » de « dégager » après l’expiration de son dernier mandat le 19 décembre 2016. Les autres, pour avoir fustigé non seulement les violations des droits de l’Homme et l’instrumentalisation de la justice mais aussi l’impunité. Les journalistes, eux, ont été « canardés » pour avoir rapporté des faits et des opinions « politiquement incorrects ».

Depuis le mois d’avril 2014, la majorité sortante – dont le bilan est jugé globalement négatif – n’a jamais fait mystère de sa volonté de conserver le pouvoir (voir discours d’Evariste Boshab, alors SG du PPRD lors du mini-congrès de ce parti en avril 2014 à Mbandaka). Conserver le pouvoir pour le pouvoir. Quel miracle l’oligarchie en place pourrait réaliser en cinq ans alors qu’elle a été bien incapable de le faire en dix-huit ans?

Depuis l’accession de « Joseph Kabila » au sommet de l’Etat, les indicateurs macro-économiques ne cessent d’être au rouge vif. A titre d’illustration, l’Indice de développement humain (IDH) publié par les Nations unies (PNUD) en 2017, classe le « Congo libéré » dans le peloton de queue soit à la 176 ème place sur 188. Cet Indice est mesuré à partir des progrès réalisés dans les domaines de la santé, de l’éducation et du revenu. Autre indicateur: l’Unesco a dénombré 18 millions d’adultes congolais qui ne savent ni lire ni écrire. C’était en 2016.

Le 8 août 2018, le Président hors mandat « Joseph Kabila » – qui a pris goût aux délices du pouvoir – a présenté son « dauphin ». Celui-ci est chargé de « continuer » l’œuvre « commencée par son mentor ». Dans l’interview qu’il a accordée au quotidien « Le Soir » daté du 1er décembre, « Kabila » a éprouvé le plus grand mal à égrener ses réalisations. Deux mots n’ayant aucun impact sur le quotidien de la population revenaient sans cesse. A savoir, la pacification et la stabilisation. « L’action est la meilleure de communication », disait Napoléon.

Pur produit de l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo), une trouvaille de l’Ougandais Yoweri Kaguta Museveni et du Rwandais Paul Kagame, « Kabila » a reçu « mission » de mettre le Congo-Kinshasa à genoux. Et ce, pour préserver la « sécurité nationale » de l’Ouganda et du Rwanda.

La campagne électorale débutée le 22 novembre à minuit prendra fin le 21 décembre à minuit. Le dimanche 23 décembre, les citoyens congolais iront aux urnes afin de choisir leur nouveau Président de la République. Il en est de même des députés nationaux et provinciaux. L’heure de vérité a sonné!

Les Congolais ont l’occasion de s’approprier leur destin en choisissant un autre avenir. Il s’agit de sanctionner les « sortants » pour promesses non-tenues. Il s’agit également de tourner le « chapitre » sombre et douloureux de ces deux dernières décennies d’incurie et de barbarie. 

Inutile de dire que la volonté de changement des Congolais n’est guère partagée par les tenants du système actuel et leurs parrains. Pour eux, l’enjeu est non seulement économique mais aussi stratégique.

Il va sans dire que l’élection présidentielle du dimanche prochain ne sera ni libre ni équitable. Les citoyens congolais doivent se préparer à affronter « Joseph Kabila » et ses mercenaires. L’homme a pris la résolution de faire de son « dauphin » Emmanuel Ramazani Shadary le « vainqueur » de ce scrutin majeur. Une situation qui lui permettra de garder le contrôle de l’armée et des services de renseignements tant civils que militaires.

« Notre famille n’est pas prête à céder le pouvoir à n’importe qui », déclarait, par procuration, Zoé « Kabila ». C’était au cours d’un entretien avec Jeune Afrique en septembre 2016.

On ne perd que le combat qu’on n’a pas livré. Les Congolais doivent se préparer à croiser le fer, au propre comme au figuré, non seulement avec le dictateur qui « trône » au Palais de la nation mais aussi avec ses alliés internes et externes. Ils seraient occupés à affûter leurs armes.

C’est le prix à payer pour réhabiliter l’honneur national perdu et donner une signification symbolique au sacrifice consenti par les « martyrs de la démocratie » cités précédemment. Ils ne sont pas morts pour rien…

 

Baudouin Amba Wetshi

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