La VSV condamne l’évasion suspecte des assassins présumés de deux experts onusiens

Dans un communiqué daté du 8 mai 2019, La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme exprime sa « vive indignation » après l’évasion, dans la nuit de mardi 7 mai, des suspects Ilunga Lumu et de Tshiaba Kanowa, poursuivis dans l’affaire relative à l’assassinat, en mars 2017, des experts du Conseil de sécurité Zaida Catalan et Michaël Sharp. Les deux présumés criminels étaient détenus à la prison de Kananga. La VSV fustige la nonchalance des autorités judiciaires et demande l’implication de la communauté internationale afin qu’on arrive à déterminer les responsabilités dans cet interminable procès. /Congo Indépendant.

Ci-après le texte dudit communiqué:

La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) est profondément choquée et exprime sa vive indignation consécutivement à l’évasion suspecte des détenus dans la nuit du mardi 07 mai 2019 à la Prison Centrale de Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Central.

En effet, comme un coup de tonnerre, l’évasion sus évoquée des détenus vient alimenter davantage la suspicion d’autant plus que parmi les évadés, il se dénombre Ilunga Lumu et Tshiaba Kanowa, des présumés criminels impliqués dans l’affaire hautement sensible, celle de l’assassinat de deux experts des Nations Unies, en l’occurrence M. Michael Sharp et Mme Zaida Catalan et tant d’autres criminels également impliqués dans des dossiers du sang relatifs aux miliciens Kamwina Nsapu, ainsi que de divers bandits à mains armées.

Bien plus, cette évasion des détenus fait craindre au sein de la population de Kananga et d’ailleurs, l’éclosion du climat d’insécurité du fait de la présence dans la nature des marginaux devenus libres sans coup férir.

S’agissant particulièrement de l’assassinat de deux experts des Nations Unies, l’hypothèse d’une évasion suspecte et planifiée dans le but d’empêcher la manifestation de la vérité sur les circonstances réelles de ce crime à travers brouillage des pistes peut paraître plus plausible.

La VSV se demande comment des suspects criminels de l’assassinat de deux experts des Nations Unies qui auraient dû être très sécurisés ont été traités comme de simples détenus voleurs des poules s’il n’y avait pas «complicité» à leur évasion.

La VSV s’insurge contre l’organisation en RDCongo des procès des crimes qui n’aboutissent souvent que sur l’interpellation, l’arrestation et la condamnation des menus fretins en épargnant les gros poissons, vrais auteurs et commanditaires desdits crimes comme cela a été le cas dans le procès de l’assassinat de ses deux membres effectifs en l’occurrence Floribert Chebeya Bahizire et Fidèle Bazana Edadi.

Aussi, la VSV demande-t-elle, au nom du respect des droits de l’homme et du droit à la vie en particulier, une forte implication de la communauté internationale pour que les auteurs de l’assassinat de deux experts de l’ONU en RDCongo ne demeurent impunis au risque de contribuer davantage à l’insécurité de tous ceux qui travaillent au quotidien pour le respect des droits des autres.

Tout compte fait, la VSV recommande aux autorités rdcongolaises compétentes et aux forces de l’ordre et de sécurité tant civiles que militaires de:

  • Tout mettre en œuvre pour récupérer les fugitifs, les retourner en prison et de permettre au procès d’aller jusqu’au bout notamment la manifestation de la vérité dans ce crime et surtout des sanctions exemplaires contre les auteurs, commanditaires et exécutants;
  • Renforcer la sécurité à la Prison Centrale de Kananga en particulier et dans tous les établissements carcéraux à travers le pays en général;
  • Humaniser les conditions de détention dans les établissements pénitentiaires en luttant entre autres contre les effectifs pléthoriques, conformément aux principes minima des Nations Unies en matière de détention.

Fait à Kinshasa, le 08 mai 2019.

 

LA VOIX DES SANS VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)

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