Le député Munubo est formel à propos du dialogue ouvert à Nairobi: « ni la force conjointe régionale ni le dialogue n’apporteront la paix »

Vendredi 22 avril 2022 – Sécurité

Deuxième conclave de l’EAC sur la RDC

Deuxième conclave de l’EAC sur la RDC

Félix Tshisekedi va rencontrer les rebelles à Nairobi dès ce vendredi. Le Kenya offre le cadre et la logistique pour ce dialogue consultatif avec une dizaine de représentants des groupes armés dont le M23. 

Pourtant, Kinshasa avait un temps préconisé l’option militaire et mis au placard des échanges directs entamés depuis plusieurs mois avec les représentants de Bertrand Bisimwa et de Sultani Makenga. 

Des offensives militaires lancées depuis octobre 2021 n’ont pas réussi à démanteler ce groupe, bien au contraire. Elles se sont révélées improductives. A côté du bilan humain lourd pour les populations de Rutshuru, le résultat militaire peine à se dessiner. 

Pire, le M23 s’est même illustré par une communication tendant à dégrader davantage l’image de l’Armée en brandissant notamment trois militaires capturés sur le champ de bataille. 

Face au rapport de force sur le terrain, les FARDC ont clairement accusé Kigali de se battre aux côtés de ce mouvement armé. Ce que dément Kagame qui a même refusé de se joindre à ces homologues réunis à Nairobi pour ce deuxième conclave. Selon lui, il s’agit bel et bien d’un problème congolo-congolais. 

Le dialogue, c’est qu’a demandé et obtenu le M23. Kinshasa a accepté, mais l’option n’est pas saluée par tous au parlement congolais. Le député Juvenal Munubo, membre de la commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale est parmi les élus dont les avis comptent dans cette thématique:

« Je n’encourage pas vraiment des rencontres directes entre dirigeants de la Région et groupes armés,qui ressemblent fort à des négociations. Ça serait refaire les vieilles méthodes du passé qui n’ont pas conduit à la paix », note t-il.

Pour lui, la solution, « c’est la pression militaire et le DDR ». Mais comment faire la pression militaire avec une armée en reconstruction qui ne semble pas encore roulée en plein régime. Comment compter sur des militaires qui détournent leurs propres rations de combat? L’autre option pourrait être d’accélérer avec la constitution d’une force régionale comme le suggère le deuxième conclave sur la sécurité en RDC organisé dans le cadre de l’EAC. Après tout, la recette fait ses preuves au Mozambique où trois mille militaires venus notamment du Rwanda et d’autres pays de la SADC tentent de neutraliser les djihadistes. Ce n’est pas non plus l’option privilégiée par le député Munubo.

« Je suis un peu réservé par rapport à l’idée d’une Force régionale ou des interventions étrangères », dit-il. Il a encore en mémoire les appétits à peine voilés de certains pays voisins. « On sait que ces pays ont des intérêts au Congo », ajoute t-il. 

Pour lui, la recette recommandable n’est pas aussi loin que cela: « Je pense que la solution, c’est d’investir dans les FARDC ». Il veut « plus de moyens et de motivation pour les militaires ». Ainsi, il soutient l’examen de loi de la programmation militaire qui est programmée cette session à l’Assemblée nationale.

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