Ombres et lumières de Budjala

Mayoyo Bitumba Tipo-Tipo

Mayoyo Bitumba Tipo-Tipo

En ce mois de mai 2018, nous avons repris notre bâton de bourlingueur pour visiter, pour la première fois, une autre localité du grand corps malade qu’est le Congo-Kinshasa. Il s’agit de Budjala, chef-lieu du territoire de même nom qui, à l’instar des territoires de Gemena, Kungu et Libenge, fait partie de la province du Sud-Ubangi.

Nous arrivons à Gemena le 6 mai, à la tombée de la nuit. Nous descendons au centre d’accueil de la communauté des Sœurs Filles de Jésus Crucifié pour une nuitée à 20 dollars, les trois repas quotidiens compris. Le lendemain, nous louons un pick-up moyennant le versement de 150 dollars et 40 litres de carburant pour nous rendre à Budjala, à 115 kilomètres. Le véhicule tombe en panne après avoir parcouru moins d’un kilomètre. Nous appelons la dame qui a facilité la location afin qu’elle règle le problème de remboursement en notre absence et nous prenons une moto-taxi, le fameux « wewa », contre 25.000 FC et 10 litres de carburant à 2.000 FC le litre. Nous trouvons vite un deal avec le taximan. Lui verser davantage à condition qu’il roule à faible allure et nous dépose sain et sauf à destination. Et nous nous engageons sur la route du port d’Akula en bord de Mongala, route réhabilitée il y a quelques mois par une firme chinoise et qui fait désormais l’objet d’un péage comme la route de Libenge/Zongo. A Kolongo, 83 kilomètres, nous bifurquons à droite sur une route de moins bonne qualité. Nous nous rendons vite compte que la panne du pick-up fut une aubaine car sous l’effet combiné de la pluie et du vent la veille, deux arbres déracinés bloquent le passage des véhicules tout en laissant aux motos la possibilité de se faufiler à travers le branchage.

Partis de Gemena à 12h30, nous arrivons à Budjala à 15h30. Suivant le conseil des Sœurs Filles de Jésus Crucifié, nous nous présentons à l’Evêché pour y trouver un logement décent. Une chambre est mise à notre disposition vers 18h00, au même tarif que ci-dessus. Les atermoiements pour nous accueillir furent sans doute dictés par les interrogations que pouvait susciter notre présence insolite. Car dans la contrée, les bourlingueurs sont aussi rares que les poules à quatre pattes. Au repas du soir, la conversation tourne autour de l’état des routes de la région. Nous donnons notre avis sur celui de la route Gemena-Karawa. L’Evêque nous demande de décliner notre identité; ce qui est aussitôt fait. Nous apprenons alors que notre nom nous a précédés à Budjala. L’Evêque a entièrement lu notre article « Voir Karawa et s’indigner« , publié par Congo Indépendant le 6 mars 2018. La magie des réseaux sociaux aidant, un de ses amis basés aux Etats-Unis lui avait envoyé le lien dudit texte sur son Smartphone.

Dès le lendemain, nous découvrons la localité et le territoire à travers des tours en moto et des rencontres fortuites avec les habitants. Les maisons sont majoritairement construites en matériaux traditionnels de même que l’ISP et l’ISTEM. La radio catholique qui émettait jadis dans un rayon de plus de 200 kilomètres ne fonctionne plus. Un ministre du gouvernement provincial a installé une radio, Telema, dans sa belle résidence. Le territoire compte cinq secteurs: Banza, Bolingo, Ngombe-Doko, Mongala et Ndolo-Liboko. Plusieurs ethnies y coexistent. Les Kunda ou Bolondo, ethnie spécialisée dans la pèche, l’entité administrative abritant d’immenses zones marécageuses très poissonneuses, les Mbanza, les Ngbandi, les Ndolo, les Ngombe et de nombreux migrants venus travailler dans les plantations de café et de palmiers à huile.

Sous le mobutisme triomphant, trois fils du territoire de Budjala ont émergé sur le plan national dont deux scientifiques et un opérateur économique, tous d’ethnie ngbandi. Il y a d’abord notre professeur de linguistique à l’Université de Lubumbashi (UNILU), Mbulamoko Nzege Movoambe, qui deviendra ministre de l’Education nationale. Ensuite, notre recteur à l’UNILU, le constitutionnaliste Vundwawe Te Pemako, qui sera hissé aux postes de vice-premier ministre et ministre d’Etat à l’Administration du territoire et à la décentralisation, et directeur de cabinet de son frère ethnique Mobutu. Actuellement, il est l’un des neufs juges de la cour constitutionnelle dont l’inféodation à l’exécutif ou au pouvoir personnel du nouveau despote du pays n’est plus à démontrer. Les deux scientifiques sont du même village, Kutu, situé à une trentaine de kilomètres de Budjala. Au cours d’une conversation avec quelques notables, nous apprenons qu’ils n’ont rien construit dans leur village. C’est ici le lieu d’ouvrir une parenthèse pour méditer sur la mentalité de l’homme congolais qui contraste avec celle de l’homme camerounais par exemple. La première priorité de tout Camerounais qui émerge sur le plan social est de construire une villa dans son village pour y passer les vacances voire les weekends avec toute sa famille. Pour changer la mentalité du Congolais, il faudrait sans doute revoir la loi pour que tout candidat à l’élection législative donne la preuve de l’existence de sa résidence dans la circonscription convoitée. Fermons la parenthèse et passons à l’opérateur économique de renom du territoire de Budjala. Ignace Moleka Liboke, un homme de main de Mobutu et surtout l’un de rares gestionnaires prospères des biens zaïrianisés par ce dernier en 1973. Il avait entre autres acquis le fameux African Lux qui n’est plus qu’un lointain souvenir à Budjala, à côté d’un petit magasin tenu par deux Chinois.

Avant sa mort, Moleka avait commencé de construire un aéroport à Budjala. Il était également propriétaire d’un complexe industriel aujourd’hui totalement à l’abandon et partiellement vandalisé par les ouvriers: des décortiqueuses de riz. Les machines, qui jadis décortiquaient chacune 100 sacs de riz par heure, sont toujours en état de marche. Il ne manque plus qu’un générateur de 119 Kva, nous lancent des jeunes cultivateurs rencontrés dans le parage. Des notables avec lesquels nous discutons plus tard répliquent que seul un Etat responsable serait en mesure de sauver ce patrimoine industriel, car la progéniture de Moleka, surtout le fils aîné également décédé, n’aurait retenu que la soustraction des quatre opérations d’arithmétique usuelle. Nous visitons également l’imposante et belle résidence Moleka située à un jet de pierre de la cathédrale. Faute d’entretien, elle est vouée à suivre lentement mais surement son initiateur dans l’au-delà.

Budjala vit déjà au rythme des effets du changement climatique. Alors que la saison sèche propice à la pêche est au rendez-vous, les poissons se font rares. Par ailleurs, les chenilles ont fait leur apparition en dehors de leur saison. L’esprit fétichiste africain aidant, les populations se montrent réticentes à les consommer. Au-delà de ces phénomènes, c’est surtout le sort des ouvriers de deux rares entreprises opérant dans la zone qui nous rappelle que nous nous trouvons dans un pays où l’Etat n’existe pas. Il s’agit de la Société industrielle et agricole au Congo (SIAC), dans la filière cacao, palmier à huile et manioc, et de la Société NOCAFEX qui a repris les actifs de la filière palmier à huile des Plantations Lever au Congo/Zaïre. La SIAC appartient à un Ouest-Africain, Malien ou Ivoirien, dont l’épouse, congolaise, est député nationale.

Alors que le Congo-Kinshasa s’est engagé à promouvoir les Objectifs de développement durable (ODD), également nommés Objectifs mondiaux, afin d’éradiquer la pauvreté, protéger la planète et faire en sorte que tous les êtres humains vivent dans la paix et la prospérité, les ouvriers de ces deux entreprises voient le 1er (Pas de pauvreté) et le 8ème (Travail décent et croissance économique) ODD foulés au pied pendant que la production ne cesse d’accroître. Ils vivent quasiment à l’époque de Germinal, leurs conditions de travail étant déplorables et leurs salaires de misère restant impayés pendant de longs mois. Comme les mines exploitées par les Chinois au Katanga sous la garde de la Garde (non) républicaine, la base de NOCAFEX est ultrasécurisée pas la Police nationale. Parfois, elle est tout simplement bouclée après l’arrivée de plusieurs véhicules. Qui peut-on protéger ainsi des regards indiscrets si ce n’est le président de la république ou des membres de sa famille qui auraient ainsi des intérêts dans la société? Quant à la SIAC, elle se permet parfois de payer les ouvriers avec des billets de 5.000 FC dont se méfient pourtant les consommateurs de la région. Ou en nature, en fixant les prix des produits que les ouvriers revendent à perte aux commerçants de Gemena.

Pendant que les forces de sécurité et de défense du pays se mettent au service des intérêts particuliers ou privés, elles restent démunies face à l’intérêt général que représente le peuple. En 2017, le corps d’un jeune homme souffrant de démence est trouvé décapité dans la concession d’une communauté des sœurs à Budjala. Vivant, l’homme était abandonné à lui-même. Mort, il se découvre des frères en colère qui envahissent la concession des sœurs. Débordée, la police locale demande du renfort. Une promesse est faite dans un premier temps. Puis, Gemena exhorte Budjala à ne pas compter sur des renforts mais à appliquer ce qu’on apprend à l’école de police. Comme des badauds, les policiers regardent tout simplement les frères du défunt vandaliser le couvent des sœurs. Plus tard, la police s’expliquera discrètement auprès de certains leaders communautaires scandalisés par son manque d’action ou de réaction. A ce niveau de l’administration publique, elle ne dispose que de trois balles. Une fois tirées pour tenter de disperser une foule en colère et que celle-ci se rend compte que les policiers sont à court de munitions, c’est le carnage assuré. Et la police l’a évité ainsi. Moralité de l’histoire tirée par une population qui se sait abandonnée par ses dirigeants: seule la grâce divine sécurise l’homme congolais.

Dans nos rencontres, la population revient à diverses occasions sur les visites des écoles techniques rwandaises organisées par la Coopération Technique Belge (CTB) pour les enseignants du Sud-Ubangi. Le Rwanda sous-traite l’agression occidentale contre le pouvoir d’Etat congolais. Il massacre par millions les Congolais et pille leurs richesses minières au vu et au su de tous. Mais les Congolais, qui ont besoin de justice, doivent se rendre chez leurs bourreaux apprendre à faire fonctionner des écoles techniques. Certes, la colère et l’indignation sont légitimes vis-à-vis de la CTB. Mais quand tout au long de longues années Mobutu, nous chantions et dansions « pour honorer notre Guide et lui exprimer notre amour »; quand nous nous trémoussions au rythme de « Nga namala bondo bololo mpo na Sese » ou que nous entonnions dans la gaité le « Djalelo », ne savions-nous pas que nous créions un type d’homme spécial, un homme totalement dépourvu du sens de décence, d’honneur, de fierté, de dignité et de justice; ce que sont aujourd’hui les médiocres qui nous gouvernent et qui tuent une seconde fois nos morts en laissant la Belgique officielle nous humilier ainsi?

La vie des médiocres au pouvoir à Kinshasa contraste avec celle du prince de l’Eglise catholique du diocèse de Budjala. Evêque au nom déroutant pour tout spécialiste en onomastique puisque renvoyant au patrimoine culturel de l’Est comme du Sud-Ouest du pays, Mgr Philibert Tembo Nlandu est titulaire du siège depuis 2009 après avoir servi pendant deux ans comme Evêque coadjuteur. Fils du Bas-Congo, ce prêtre scheutiste plus jeune que nous avec lequel nous partageons les repas quotidiens en compagnie de quelques abbés résidants ou de passage à l’Evêché est passé par le Petit Séminaire de Mbata-Kiela dans le diocèse de Boma. Du haut de ses études de philosophie à l’Institut Saint-Augustin de Kinshasa, de théologie à l’Institut Saint-Cyprien de Ngoya au Cameroun, du stage missionnaire et des études spécialisées en théologie au Japon et du cours à l’Institute for Religious Formation aux Etats-Unis, il vit cependant à l’époque des explorateurs, près de six décennies après l’indépendance.

Le diocèse de Budjala s’étend sur les provinces du Sud-Ubangi, Nord-Ubangi et Equateur, avec de vastes zones marécageuses. Il compte également le territoire de Mankanza, dans la province de l’Equateur, berceau de la plus belle langue d’Afrique, le lingala. Pour visiter ses brebis éparpillées dans une quarantaine de paroisses, il lui arrive d’emprunter des pirogues motorisées et non-éclairées et de voyager la nuit, descendant ou remontant les rivières Mongala et Ubangi ainsi que le majestueux fleuve Congo, s’arrêtant dans les villages pour y passer parfois des nuits dans les mêmes conditions que les villageois. Nous touchons du doigt ces conditions quand, sur le chemin de retour à Gemena, le 11 mai, nous visitons la nouvelle paroisse Saint Paul Apôtre à Ngbulu, proche de Kolongo. Nous sommes à trois, conduits par un chauffeur du diocèse, les deux autres passagers étant le coordonnateur de Caritas, l’Abbé Edgard Nduma, et un staff de Catholic Relief Service (CRS) basé à Kinshasa et en mission à Budjala, Sylvestre Kimbese. La nouvelle paroisse est animée par un Abbé et un diacre qui vivent dans une cabane en matériaux traditionnels. Ils sont appuyés dans leur ministère par trois religieuses, des Sœurs des pauvres de Bergame (Italie). Elles aussi vivaient dans une cabane. Elles ont désormais un petit couvent en matériaux durables mais avec les toilettes et les douches villageoises à l’extérieur. Leur ancienne école fut juste le genre d’abris qu’on monte vite lors des veillées funèbres dans les villages. Une nouvelle école vient d’être construite en matériaux durables. Cependant, l’Eglise et le dispensaire sont des cabanes en matériaux traditionnels. Neuf familles viennent compléter la composition de la nouvelle paroisse.

Les sœurs nous invitent à prendre le petit déjeuner. Elles partagent avec nous leur plus grande préoccupation. A sept kilomètres à la ronde, les villageois puisent l’eau dans une source que la mission n’a pas encore aménagée, faute de moyens. L’eau est impropre à la consommation suite au manque de discipline des villageois et au ruissellement des eaux de pluie. Il faut juste cinq à six sacs de ciment pour régler le problème. Nous demandons aux sœurs leurs coordonnées afin de leur venir en aide plus tard. A la lecture de leurs identités, nous découvrons que deux renvoient au patrimoine culturel des Bambala et une à celui des Babunda, deux ethnies du Kwilu. Nous leur faisons part de notre découverte en prononçant à haute voix le nom de l’une d’entre elles: « Milonga » (Palabres). Un nom que King Kester Emeneya a immortalisé dans son tube « Milonga Kwango », chanté tour à tour en Lingala, Kimbala et Kikongo. Nous nous découvrons. La Sœur Mananga et nous-mêmes, deux Bambala du territoire de Bulungu. La Sœur Milonga, une Mumbala du territoire de Feshi. Et la Sœur Abus, une Mubunda du territoire d’Idiofa. Nous sommes tous les quatre secoués par une joie délirante et nous changeons aussitôt de registre, passant du Français au Kimbala et au Kikongo, face aux regards amusés de l’Abbé Edgard et de Sylvestre. Inébranlables face à l’adversité, les trois religieuses du Kwilu tournent en dérision leurs conditions d’existence qu’elles ne croyaient possibles que sur les cartes postales de l’épopée missionnaire à l’époque coloniale. Elles nous confient que Mgr Philibert Tembo Nlandu partage leurs conditions de vie à chacune de ses visites.

L’Eglise chrétienne reste certes une lumière au cœur des ténèbres des antivaleurs si caractéristiques de la politique et de la société congolaises. Mais elle n’est pas exempte de critique. Près de six décennies après l’indépendance, elle devrait être très riche si le patrimoine économique que les missionnaires occidentaux avaient légué au clergé national avait été géré de manière responsable. Le cas le plus emblématique de ce patrimoine fut sans doute celui de la Mission catholique de Bosasa, à une trentaine de kilomètres de Karawa, où les diocèses de Lisala et de Budjala disposaient en commun de plus de 10.000 têtes de gros bétail avant la rébellion du MLC de Jean Pierre Bemba. Les mercenaires ougandais de ce dernier se sont si bien servis qu’aujourd’hui, Bosasa ne compte plus qu’une quarantaine de vaches. Dans le Kwilu, toutes les paroisses et tous les secteurs disposaient du même patrimoine au lendemain de l’indépendance, celui de la Mission catholique Sia étant sans doute le plus réputé. Ce ne sont pas les mercenaires, mais l’impréparation du clergé et de l’administration publique locaux à la gestion qui fut à l’origine de la faillite généralisée.

L’Eglise chrétienne surtout catholique peut encore se ressaisir. L’espoir, nous l’avons vu à l’œuvre lors de la visite du Petit Séminaire Saint Joseph à la Mission catholique Yakamba qu’une langue de terre aménagée dans les marais relie à Budjala, à neuf kilomètres. Situé à trois kilomètres de Yakamba dans une verdure forestière quasi paradisiaque, le Petit Séminaire fonctionnait au sein du Collège de Yakamba depuis sa création en 1979. La scission eut lieu en 2011. La formation est assurée par quatre abbés résidants et sept enseignants externes dont deux prêtres. Tous les prêtres sont des anciens du Petit Séminaire qui avaient poursuivi leurs études au Grand Séminaire de Bamanya à Mbandaka. Guidé par le Recteur, l’Abbé Eric Mombidi Dobo, et l’un des formateurs résidants, l’Abbé Joseph Nduma Kombo, nous avons pu nous rendre compte que le fonctionnement de la jeune institution était parfaitement calqué sur le modèle de tous les Petits Séminaires à l’instar de celui de Kinzambi au Kwilu, modèle centré sur l’auto-prise en charge. Ainsi, l’école dispose de gros bétail, d’une chèvrerie, d’un poulailler, d’une canarie, d’un verger, d’une palmeraie et des étangs pour la pisciculture. A notre arrivée, le Recteur supervise l’extraction d’huile de palme par quelques élèves à l’aide d’un malaxeur artisanal. Une petite rivière bien aménagée et coulant dans l’enceinte même de l’école sert de douche aux élèves qui y lavent également leur linge.

Depuis 2011, le Petit Séminaire n’a enregistré que deux échecs aux examens d’Etat de son unique section littéraire d’option latin-philo. Ils furent d’ailleurs le fait d’élèves irréguliers puisque ne pouvant s’acquitter des frais d’internat. Le décrochage scolaire temporaire ou définitif, ce dernier étant évalué à 30%, est la plus grande préoccupation des formateurs. La pauvreté ambiante aidant, les élèves, tous internes, ont du mal à payer en deux tranches les 278.000 FC de frais annuels. La visite de la bibliothèque et des infrastructures sportives nous fend le cœur. La bibliothèque est minuscule. Par ailleurs, les ouvrages et revues datent d’une autre époque. Pour toute l’école, il n’y a qu’un terrain de football. Quand nous pensons qu’au Collège jésuite Saint Ignace à Kiniati dans le territoire de Masimanimba au Kwilu, chaque classe de l’unique section littéraire d’option latin philo disposait d’une riche bibliothèque, d’un terrain de football et d’une salle de recréation dotée d’une table de tennis de table et de plusieurs jeux de société, en plus de la grande et riche bibliothèque, du grand terrain de football, du terrain de volleyball et du terrain de basketball pour toute l’école!

En dépit des faiblesses soulignées ci-dessus, le Petit Séminaire Saint Joseph à Yakamba, entièrement géré par de jeunes prêtres congolais, constitue un ilot d’excellence qui permet d’espérer en un avenir meilleur du pays nonobstant les médiocres qui le gouvernent et qui le gouverneront encore pendant longtemps, faute d’analyse sur notre mauvaise gouvernance endémique et des alternatives au système politique boiteux qui pérennise la dictature et les antivaleurs qu’elle incarne pendant que dans notre immense naïveté, nous considérons un tel système comme démocratique. Pour que l’exemple de ce Petit Séminaire s’inscrive dans la durée et fasse tache d’huile, l’Eglise catholique doit tirer des leçons de son passé en mettant en place des mécanismes transparents de gestion et de contrôle de son patrimoine et en formant les religieux et religieuses à la création des richesses et à leur gestion.

 

NB: A la diaspora du territoire de Budjala et aux personnes de bonne volonté,
pour aider le Petit Séminaire Saint Joseph à Yakamba, prière de contacter 
l'Abbé Recteur Eric Mombidi Dobo au +243/(0)975759453 ou +243/(0)993677587.

Mayoyo Bitumba Tipo-Tipo

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