Qui « stoppera » l’imposteur qui trône à la tête du Congo-Kinshasa?

Le 26 mars prochain, les députés des 21 nouvelles provinces issues du découpage territorial vont élire les gouverneurs et vice-gouverneurs de ces entités administratives. Sauf retournement inattendu, les prétendants arborant l’étiquette « MP » (majorité présidentielle) devraient rafler la totalité de ces postes. Non pas parce que « Joseph Kabila » et ses acolytes seraient redevenus « séduisants » mais simplement parce que la compétition n’aura pas été loyale. C’est-à-dire à armes égales. Inutile de parler de corruption et des intimidations.

Après avoir obtenu l’invalidation de 21 candidatures estampillées « indépendant » suite à la lettre datée du 23 février 2016 adressée à la CENI par le secrétaire général de la « Majorité présidentielle » (MP), Aubin Minaku, la mouvance kabiliste a pourchassé les « candidats malheureux » devant les cours d’appel auprès desquelles ceux-ci avaient interjeté appel contre cet oukase. La démarche de la MP a été entérinée par un appareil judiciaire inféodé au pouvoir politique.

La MP qui instrumentalise la justice d’une manière scandaleuse a obtenu l’invalidation d’autres « indépendants » devant les juridictions d’appel. A titre d’exemple, dans la province du Bas-Uele, la candidature de Jean-Paul Nemoyato a été rejetée. Motif invoqué: son colistier appartiendrait à la MP. Au Kwilu, Michel Balabala Kasongo a subi le même sort sous prétexte qu’il a démissionné du Palu deux jours après le dépôt de sa candidature au poste de gouverneur. « Ces candidats sont jusqu’ici membres de ces partis politiques qui appartiennent à la MP et ont utilisé la fraude en se présentant en candidats indépendants à cette élection ». C’est l’argumentation développée par le conseil de la MP.

Dans l’ancienne province du Katanga, « Joseph Kabila » est allé plus loin dans l’expression de l’absolutisme. Il a nommé, mardi 8 mars, non seulement un nouveau premier président mais aussi un nouveau procureur général près la Cour d’appel à Lubumbashi. Et ce au moment où cette juridiction est saisie au second degré par les candidats recalés à la demande du secrétaire général de la MP. Pour la petite histoire, le nouveau premier président près la Cour d’appel à Lubumbashi n’est autre que l’ancien conseiller juridique à l’administrateur général de l’ANR (Agence nationale de renseignements). Il s’agit du sieur Ilunga Tanga. Celui-ci remplace Jean-Pierre Kikwangasha Kabwanga.

Les Congolais paient aujourd’hui le prix fort pour avoir laissé un imposteur s’installer à la tête de leur pays. En 2006 et en 2011, « Joseph Kabila » a été « élu » à la tête de l’Etat congolais alors même qu’il ne satisfaisait guère à la première des conditions. A savoir, la possession de la nationalité congolaise d’origine.

L’actuel chef de l’Etat congolais est non seulement un faussaire mais aussi un imposteur. Il a obtenu son premier passeport congolais sans qu’il ait pu administrer le jugement supplétif destiné à remplacer l’acte de naissance délivré par un officier de l’état civil.

L’imposteur « Joseph Kabila » a eu besoin de beaucoup de complices. C’est le cas notamment d’un haut magistrat nommé Luhonge Kabinda Ngoy. Celui-ci occupait les fonctions de procureur général de la République au moment de l’investiture de ce successeur improbable de Mzee LD Kabila. Sur le procès-verbal d’investiture lu par Luhonge, il est écrit, noir sur blanc, que le nouveau président de la République, investi le 26 janvier 2001, est né à Hewa Bora II, de parents congolais. Un chef d’œuvre de faux en écriture. « La fraude corrompt tout », disent les juristes.

« Joseph Kabila » est né dans une localité qui n’a jamais eu d’existence légale dans la nomenclature des entités administratives du Congo-Zaïre. L’homme s’appelait autrefois Kanambe, Hyppolite, Mtwale. Il a effectué son service militaire dans l’armée tanzanienne. Ce qui incline à penser qu’il a été titulaire d’une nationalité étrangère avant de fouler le sol zaïrois en janvier 1997 dans les bagages d’un certain James Kabarebe, alors colonel et chef des opérations militaires de l’AFDL (Alliance des forces démocratiques au lendemain de l’assassinat du général André Kisase Ngandu. Peuple très peu tenace, doté d’une mémoire fugitive, les Congolais n’aiment plus relire ce chapitre de l’histoire. Erreur!

Depuis quinze ans, l’imposteur « Joseph Kabila » est occupé à déstructurer l’Etat congolais. L’armée, la police et les services secrets sont infiltrés par des éléments étrangers. Les Congolais vivent dans une sorte de garnison. Des troupes venues d’un pays voisin seraient présentes à Kitona, Boma, Mbanza Ngungu, Maluku, Lubumbashi, Gemena, Lisala et Gbado Lite.

Pendant ce temps, le Parlement n’est plus qu’une chambre d’enregistrement. La justice est devenue un appendice du cabinet présidentiel. Inutile de parler du gouvernement qui ne fait même pas semblant de gouverner. Alors que sur papier (article 91-2 de la Constitution), c’est lui qui « conduit la politique de la nation ».

L’heure a sonné pour « stopper » l’imposteur. C’est maintenant ou jamais! Il est désormais clair qu’après l’élection des gouverneurs des 21 provinces, l’imposteur va passer à une autre phase. Celle de l’organisation d’un référendum constitutionnel avec pour objectif de faire sauter les verrous qui l’empêchent d’instaurer une « présidence à vie »

 

Baudouin Amba Wetshi

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