
Bonana 2023

Pour ceux qui ne le sauraient pas, Bonana veut simplement dire en langage non ésotérique « Bonne année ». C’est un souhait de prospérité et de bonne santé par ces temps fort troublés. L’année 2022 fut une « annus horribilis ». Il y eut des luttes tribales, la résurrection d’entre les morts du M23 la milice armée de Paul Kagamé, des inondations, des glissements de terrain qui ont fait des centaines de morts… Enfer et damnation! Espérons que quelqu’un va mettre bientôt fin à ces détresses.
Un prophète affirme que suivant le parallélisme, le M23 va disparaitre en 2023! Attendons de voir. Bref, passons! L’espoir aussi est de voir que le processus électoral en cours dans notre pays convoité par tous les pays voisins et la Chine soit conduit sans atermoiements funestes mais sans précipitation inconsidérée. Il est vrai qu’il subsiste encore des écueils sécuritaires et logistiques qui planent sur le processus. D’après mon ami qui sait ce qui se passe dans tous les coins et recoins de Kinshasa la déglinguée, les opérations d’enrôlement ont bel et bien débuté le 24 décembre 2022, avec parfois des retards, dans les 10 provinces de l’aire opérationnelle. Il s’agit de l’Equateur, de Kinshasa, du Kongo Central, du Kwilu, du Kwango, du Maï-Ndombe, de la Mongala, du Nord-Ubangi, du Sud-Ubangi et de la Tshuapa.
Pour accélérer les opérations, la CENI (Commission électorale nationale indépendante) a cru bien faire de développer une application de pré-enregistrement des électeurs. Mal lui en prit! Cette application était censée accélérer l’enrôlement et faciliter les opérations. Dans les centres d’enrôlement, beaucoup d’opérateurs de saisie se distinguèrent par une incompétence notoire. Ils étaient aussi lents que le paresseux, le mammifère le plus lent du monde. D’après mon ami qui connaît tout, on trouve le paresseux dans les forêts de l’Amérique centrale et de l’Amérique latine. Le malin passe entre quatorze et seize heures par jour à se reposer. Saperlipopette!
Ceci expliquant cela, il y a dans certains centres, un désordre indescriptible, une pagaille. Comme si cela ne suffisait pas, les photos capturées par les opérateurs de saisie sont floues, de mauvaise qualité. Beaucoup d’enrôlés poussèrent des cris d’orfraie. Touche pas à ma photo! Stupeur et tremblements!
Tout le monde s’en prit à Denis Kadima qui s’était présenté comme un grand expert en matière des élections. Vae victis! La caravane aboie, le chien passe… disait mon ami qui est devenu fou. Il paraît que la CENI aurait recruté des copains, des coquins, des cousins, des consanguins qui ne connaissent rien à l’informatique. Que sont donc devenus les anciens opérateurs de saisie des élections de 2006, de 2011 et de 2018?
Comme si cela ne suffisait pas, des candidats à la candidature à l’élection présidentielle tirent à boulets rouges sur tout le processus électoral. Ils veulent que l’on revoie la loi électorale, la composition de la CENI, la répartition des sièges, tutti quanti. Enfer et damnation!
Des débats sur la nationalité des candidats à l’élection présidentielle empoisonnent déjà l’atmosphère. Stupeur et tremblements! Beaucoup de candidats s’arrachent les cheveux pour repérer la caisse de l’Etat qu’ils vont « braquer » en vue de financer la campagne électorale. Malheureusement pour eux, les brigades financières de l’IGF (Inspection générale des Finances) veillent!
Ceci expliquant cela, il n’est donc pas sûr que les élections se tiennent dans les délais. Sapristi! L’histoire a la fâcheuse tendance à se répéter en République démocratique du Congo. Rien d’étonnant dès lors que l’année 2023 se caractérise par des tensions politiques. Le grand espoir est de voir la situation économique et financière continuer à s’améliorer. Il en est de même de la stabilité de la monnaie. Sinon, aux tensions politiques vont s’ajouter des tensions sociales.
On dit chez nous que si tu regardes une image très laide, vérifies que ce ne soit pas ton reflet.
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Gaston Mutamba Lukusa
8 thoughts on “Bonana 2023”
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GML,
Je ne sais pas pourquoi mais quand je me regarde dans le miroir, je vois la tête de Kadima, le plus grand expert en élections de Kabeya Kamwanga et de Mupompa.
Bonne Année à toutes et tous…sauf à la famille de Tshilombo !
Les congolais feraient mieux de se poser la question de savoir pourquoi les étrangers et surtout les occidentaux font une fixation sur les élections au Congo alors que plusieurs pays africains vont organiser les élections en 2023 ? J’ai ma petite idée sur la question mais je préfère la garder pour moi. De toute façon une chose est sûre, Katumbi qui est adoubé par les occidentaux sait pourquoi il affiche un tel optimisme teinté d’une arrogance béate. Je suis convaincu que les congolais feront le choix qu’il faut pour l’intérêt supérieur de notre pays. Bonana à tous.
Cher ami, quelles curieuses affirmations vous nous tenez là, pas trop rapides ? Vous semblez oublier sans vous en rendre compte ou simplement pour les appuyer gratuitement la place que tient dans le monde le Congo depuis toujours, l’EIC de Leopold II en passant par la Colonie belge jusqu’au Congo/Zaïre post-colonial, plaque géostratégique incontournable au coeur de l’Afrique et eldorado juteux des puissances commerciales. Qu’elles mettent sur leur programme les elections qui vont s’y passer est une suite logique et pas une nouveauté ni une excentricité, il n’y a en effet pas de quoi pour le dire plus simplement. Ailleurs je ne sais pas non plus où avez-vous trouvé les arguments qui font de Katumbi leur attraction principale et que ce denier soit assuré de son prochain succès electoral et s’en montre arrogant ? L’histoire dans notre pays et ses prochaines suites ne sont sécurisées dans aucun secteur ; aucun acteur ou observateur avisé et surtout étranger ne peut donc gager que les elections y seront un long fleuve tranquille ; même les plus optimistes savent que rien n’est coulé dans le marbre. D’accord avec vous : les Congolais attendent tous fievreusement que le système leur permette de choisir le meilleur prétendant, j’en suis sûr…
***pas de quoi S’EN ETONNER OUTRE MESURE…
PS
Le b â ba de l’histoire du Congo de Lumumba c’est d’être convoité par tous les vautours et ses quelques amis par le monde !!!
Cher GML,
C’est curieux que dans vos excellentes chroniques vous parliez souvent du pays comme d’un bien sans maître. Vous convoquez souvent avec ironie le peuple souverain mais rarement vous passez au tamis l’autorité qui le dirige. Elle est en effet comptable d’une gestion mais vous bottez souvent en touche dès qu’il s’agit de l’interpeller comme ci-dessus vous dites sans bien nommer les responsabilités « Espérons que quelqu’un va mettre bientôt fin à ces détresses ». C’est bien vague, il y’a un « quelqu’uni » qui est payé pour cela et vous connaissez j’en suis sûr cette pensée de Camus : « mal nommer les choses c’est ajouter au malheur du monde »…
Pourquoi Elombe a aussi une fixation sur Moise Katumbi? Il y a pourtant plusieurs candidats deja declares?
LU POUR VOUS : « RDC, UNE ANNÉE 2O23 ÉLECTORALE SUR FOND DE CRISE SÉCURITAIRE » sur Afikarabia !
Une revue exhaustive de ce qui est et nous attend. « Un double défi : garantir la bonne tenue des elections théoriquement prévues en décembre 2023, mais aussi retrouver la paix à l’Est du pays en proie aux groupes armés. L’impuissance de notre armée fait craindre un enlisement du conflit et le spectre du « glissement » des elections plane toujours sur une présidentielle qui semble jouée d’avance »
Lisez-la, tout y est ou presque, ce que nous appréhendons et ce que nous ne voyons pas tout de suite par paresse ou par maladresse ; je vous la recommande. Ici nous n’avons pas tant à juger un ‘recit’ plutôt qu’à nous remettre en memoire un passé, un présent et un avenir prévisible ; ça sert toujours…