Évangile démocratique selon Saint Mayoyo

Mayoyo Bitumba Tipo-Tipo

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Des fois, nous avons l’impression que plusieurs personnes se trompent de porte quand elles s’aventurent dans l’espace bien nommé « Opinion & débat ». Notre article publié le 24 avril dernier et intitulé « Une question signée Jo Bongos » répondait à une interrogation nous adressée directement par celui-ci: « Osons parler de morale et de la politique, en nous inspirant de Montesquieu. Selon lui, la vertu est la condition de possibilité de la république. Elle est ce qu’il appelle son ‘principe’. En effet, toujours selon lui, en république, le citoyen est souverain. Le souverain doit être vertueux. Montesquieu nomme ‘vertu’ (comme Rousseau) le fait de préférer l’intérêt du tout à celui de la partie […]. Ne pensez-vous pas que nos hommes politiques devraient eux aussi être ‘vertueux’, ou tout au moins paraître tels (c’est un minimum)… dans le sens de Montesquieu? Selon vous, comment peut-on former des hommes vertueux? Par un système qui impose la ‘bonne disposition des choses’ uniquement? »

Jusqu’au 26 avril, notre texte a suscité six réactions de la part de l’intéressé. Nulle part il ne s’intéresse à notre réponse. Le sarcasme, qui est une arme peu glorieuse dans un débat, a fonctionné à plein régime. Au lecteur d’en juger par lui-même: « Et nous, élèves assidus de la démocratie consensuelle, souhaitons savoir comment vous pensez implémenter cette merveille au Congo. Quelle est la stratégie? Sinon, comment voulez-vous qu’on croit en cette solution miracle si vous-même le concepteur, vous vous montrez incapable d’expliquer comment vous allez faire pour la faire adopter par élites qui gouvernent le pays? Point d’embrouille, dites-nous comment vous comptez vous y prendre. C’est aussi ça le débat ». Nouvelle estocade: « Nous avons la solution miracle pour mettre fin aux mauvais comportements politiques de nos dirigeants actuels. La solution s’appelle démocratie consensuelle. Et c’est un savant congolais qui l’a trouvée. Mais pour s’en convaincre, il faut que ce modèle soit adopté par le gouvernement congolais et mis en pratique. La question est: comment fait-on? Mais voyons! Diriez-vous qu’il suffit simplement de vous écouter bibliquement pour s’en convaincre? Soyons sérieux! » Deux attaques ne suffisaient pas. Il en fallait une troisième: « Quand on est incapable d’expliquer comment procéder pour que le modèle de gouvernance – supposé résoudre tous les maux de mauvaise gouvernance dans son pays – soit adopté et appliqué, il n’y a rien de glorieux. Ce serait même, malheureusement, du temps perdu. Pour rien ». Trois attaques, n’était-ce pas suffisant? Mais non! En voici une quatrième: « Mais oui, bien évidemment, ‘ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément’. Mais surtout, ‘Ce qui se conçoit bien’ se vend facilement. Depuis 1990, on attend. Je trouve le temps trop long. Avez-vous une stratégie pour vendre votre trouvaille? Votre ami ‘Roger Murhuza’ va peut-être vous aider à y voir plus clair. Nous sommes prêts à vous accompagner. Sans embrouille ».

Jo Bongos est un habitué de Congo Indépendant. Depuis que ce journal en ligne existe, nous avons signé plus de trois cent articles. Plusieurs vulgarisent notre vision de la démocratie tout en citant notre ouvrage « L’Ajustement politique africain. Pour une démocratie endogène au Congo-Kinshasa » (Paris, L’Harmattan, Montréal, L’Harmattan Inc., 1999, 284 pages). Combien de compatriotes ont déjà eu le bon réflexe d’acheter ce livre et de le lire? Qu’on se rassure. Nous n’écrivons pas pour gagner la vie avec nos publications. Nous écrivons parce que nous sommes convaincus que nous pouvons enrichir la pensée humaine en matière de gouvernance. Mais sous d’autres cieux, Jo Bongos ne devrait pas nous poser la question de la stratégie parce qu’elle a été maintes fois exposée dans nos articles et elle occupe une place importante dans notre livre. Puisqu’il nous pose la question, plions-nous à son exigence qui serait inutile ailleurs. Faisons remarquer avant cela qu’entre un homme qui scrute le ciel pour annoncer qu’il va pleuvoir et celui qui attend que la pluie tombe pour crier qu’il pleut, on a beaucoup plus de considération pour celui qui a une capacité d’anticipation. Nous n’avions pas attendu que les dictatures fleurissent là où nous Africains, dans notre immense naïveté ou absence de capacité d’anticipation, attendions des démocraties. Nous avions anticipé cela. Il est écrit noir sur blanc dans notre livre, arguments à l’appui, qu’il n’y aurait pas de démocratie dans notre pays en suivant la voie tracée par la Conférence Nationale Souveraine.

Nous sommes partis de deux observations simples. Primo, en Afrique, les idéologies importées ne mobilisent personne à commencer par les élites importatrices d’idéologies elles-mêmes. A cet égard, on ne peut que se faire des illusions en nous imaginant créer des partis politiques. Aujourd’hui, nous parlons à juste titre des « ligablo ». Par ailleurs, imiter les Occidentaux en créant des partis pour construire la démocratie au moment où les idéologies sont en crise en Occident même, cela équivaut à être deux fois bête. Partout où les socialistes sont arrivés au pouvoir en Occident, aucun président ou premier ministre n’a été capable de mettre en place un programme socialiste. Quel que soit le parti qui arrive au pouvoir en Occident, l’ultralibéralisme aidant, le dirigeant se dépouille de son costume idéologique pour devenir un simple gestionnaire. Une fois de plus, nous Africains, nous faisons preuve d’idiotie en imitant la démocratie partisane occidentale. Secundo, dans le cadre de la démocratie partisane et conflictuelle, les présidents africains ont des pouvoirs trop immenses d’autant plus que la formation des gouvernements ne résulte pas des négociations sur la politique à mener ensemble mais du simple partage du gâteau. Aujourd’hui, nous sommes heureux de constater que ce sont nos contradicteurs dans ce forum qui nous invitent à lire des textes abondant dans ce sens. Quelle est alors notre stratégie pour une démocratie endogène?

A. LE POUVOIR LÉGISLATIF

Dans notre ouvrage, nous écrivons ce qui suit au chapitre des élections législatives et municipales: « Au Congo-Kinshasa, on veillerait d’abord à rehausser les districts actuels, à l’exception de ceux du Bas Congo et du Nord et Sud-Kivu, au rang de province, comme l’avaient décidé les législateurs à la suite de la révision constitutionnelle du 9 mars 1962 et les forces vives de la nation à la Conférence Nationale Souveraine. La réduction de la taille des provinces présenterait l’avantage de rapprocher les gouvernés des gouvernants et permettrait aux premiers de mieux sanctionner les derniers. Cette préoccupation, est-il besoin de le rappeler, est au cœur de tout système démocratique ». Désormais, c’est chose faite à travers la mise en œuvre, en août 2015, de la réforme administrative en vertu de laquelle le nombre de provinces est passé de 11 à 26. Cependant, il convient de souligner l’impréparation et la précipitation de cette réforme, pourtant capitale, par l’administration Joseph Kabila qui semblait plus préoccupée à régler des comptes à un allié devenu rebelle, à savoir le gouverneur de la province du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe.

Les élections législatives et municipales se dérouleraient comme du temps du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR) Parti-Etat, via des élections au suffrage universel direct, à cette différence qu’aucune candidature ne serait écartée pour des motifs inavoués. Chaque commune ou territoire fournirait à l’Assemblée nationale des représentants au prorata de sa population. Si la Constitution prévoit une deuxième chambre, pour apaiser les craintes des provinces moins peuplées au sujet de leur éventuelle domination par d’autres plus peuplées, celle-ci se composerait d’un même nombre de représentants par province. Comme les députés, les sénateurs seraient élus au suffrage universel direct.

Il serait sans doute utile de souligner que le fait d’être constituées non pas par des partis politiques mais par des individus qui se seraient bien défendus auprès de leurs électorats respectifs en raison de leurs valeurs personnelles, n’empêcherait nullement que les deux chambres soient traversées par des courants de pensée nés des enjeux sociaux, économiques et politiques propres au pays, lesquels solliciteraient l’adhésion des élus, avec cet avantage que celle-ci serait sincère et plus démocratique. Ce qui rendrait le jeu politique plus ouvert et dynamique que dans les chambres occidentales où, le rapport majorité/opposition aidant, l’on se contente souvent de battre le rappel des troupes sur les votes, les élus se conduisant alors non pas comme des êtres humains votant en âme et conscience mais comme des moutons suivant les consignes des chefs de leurs partis.

B. LE POUVOIR EXÉCUTIF

Au niveau de l’exécutif, il convient d’abord de souligner deux réalités importantes. La première est que les sociétés africaines ne connaissent pas la notion de chef irresponsable. Avoir un premier ministre responsable et un chef d’Etat irresponsable, c’est tomber dans le piège de la transplantation des institutions occidentales. Nous savons combien l’Afrique a souffert et continue à souffrir de cette greffe. Conscient de la difficulté, l’ancien ministre français de la Coopération, Jacques Godfrain, conseille: « Les cohabitations, par exemple, sont beaucoup plus difficiles à vivre au début d’un processus de démocratisation qu’après deux cents ans de multipartisme. Les formules constitutionnelles appliquées en Afrique doivent en tenir compte afin d’éviter ce genre d’obstacles, qui aux yeux de la population, ternissent l’image même de la démocratie ». Seconde réalité, aujourd’hui comme hier, quand un gouvernement se forme à Kinshasa, on fait le compte de ministres par province et non par parti politique. La raison est simple. Les idéologies importées de l’Occident n’ayant aucune prise sur le vécu des citoyens, elles ne mobilisent personne. Par contre, les entités administratives, qui sont créatrices d’identités, mobilisent la population. L’expérience démontre clairement, surtout sous l’administration Kabila, que chaque nomination à un poste au pouvoir national est suivie des célébrations non pas au niveau du parti mais à celui du territoire ou de la province où se retrouvent dans la gaieté des personnalités pourtant issues des partis différents voire antagonistes. Chacun s’imagine que son terroir est ainsi représenté au pouvoir national. Mais en réalité, il ne s’agit que d’une illusion de représentativité.

Pour créer une réelle représentativité, il conviendrait d’attribuer un grand rôle aux élus des législatives dans la formation de l’exécutif. Dans chaque province, députés et sénateurs se réuniraient en conseil ou caucus. La course à la présidence de la république se déroulerait en trois temps. D’abord, les candidatures seraient reçues, examinées suivant des critères déterminés par la loi et sélectionnées à travers un scrutin indirect au niveau du conseil provincial, chaque province devant retenir un seul candidat. Ensuite, les candidats de différentes provinces se retrouveraient dans la capitale pour se vendre cette fois auprès des sénateurs qui voteraient pour les trois meilleurs candidats. Enfin, ces derniers solliciteraient en un tour le suffrage universel de toute la nation. A ce stade, chacun d’eux se choisirait un adjoint, futur vice-président, forcément dans une autre province que la sienne. La nation veillerait à ce que les trois candidats bénéficient de mêmes chances au cours de la campagne électorale. En termes clairs, l’Etat devrait mettre à la disposition de chacun d’eux les mêmes moyens logistiques et financiers, avec interdiction formelle de recourir à des moyens personnels que les présidents togolais et guinéen actuels sont soupçonnés d’avoir été chercher auprès du milliardaire français surnommé « Tout Puissant Vincent Bolloré » aujourd’hui mis en examen pour cette corruption. Et pour que l’élection ne soit pas vécue comme un combat au couteau, pour qu’elle soit transparente et, pourquoi pas, festive, elle ne devrait connaître aucun perdant véritable. Les trois meilleurs candidats se battraient pour trois présidences: celle du parlement pour le troisième, du sénat pour le deuxième et de la république pour le premier. Il convient de noter ici que par province, nous n’entendons nullement la province d’origine mais de résidence. Il va sans dire qu’un Minaku devenu président de l’Assemblée nationale dans ce contexte n’aurait aucune raison de se montrer obséquieux vis-à-vis du président de la république. Et un Kengo président du Sénat ne se montrerait pas complaisant non plus.

Dans la formation du gouvernement, le président de la république et le vice-président n’auront pas les mains entièrement libres. D’abord, ils aligneraient un nombre identique de ministres par province. Ensuite, ils ne pourraient composer l’équipe gouvernementale qu’en puisant dans des assiettes de candidats ministrables que leur tendraient les différents conseils provinciaux. Pour qu’il y ait un choix de leur part, il va de soi que l’assiette, constituée après un vote du conseil provincial, devrait contenir au moins le double du nombre auquel chaque province aurait droit. L’élément de force du chef de l’Etat et chef de l’exécutif se limiterait donc à ce choix et à son droit à révoquer les ministres et à remanier le gouvernement. L’objectif visé par une telle démarche serait d’affaiblir le président de la république, qui ne pourrait distribuer à ses frères et amis ni puissance, ni richesse, ni gloire, afin de prévenir le clientélisme et son corollaire, le large Etat de non-droit.

Concernant la révocation des ministres et des hauts fonctionnaires de l’Etat, on veillerait à ce qu’elle ne se fasse pas sans l’approbation du sénat. Ceci afin d’éviter qu’ils ne soient démis pour un oui ou pour un non, ou encore pour une histoire de cuisses, autant des motifs que les régimes autocratiques africains habillent sous des expressions aussi élégantes que creuses: « haute trahison », « manquement grave à la discipline du parti », etc. A chaque révocation d’un ministre, son conseil provincial présenterait au chef de l’Etat un nouveau panel de candidats ministrables. L’entrée de tout nouveau ministre laisserait au président de la république la latitude de remanier le gouvernement à sa guise. Dans un tel système, il serait plus indiqué qu’il n’ait pas le pouvoir de dissoudre les deux chambres. Si jamais celles-ci lui devenaient hostiles, il n’aurait d’autre choix que de démissionner ou de retrouver coûte que coûte la faveur des députés et sénateurs.

Il ne suffit pas d’élire le chef de l’Etat et chef de l’exécutif. Encore faut-il avoir la possibilité de le démettre à tout moment pour incapacité, incompétence, corruption et non-respect des lois. Les constitutions de toutes les démocraties mimétiques en Afrique offrent cette possibilité sur papier. Confrontées à la réalité, elles s’avèrent incapables de mettre en branle le mécanisme de déposition du chef, alimentant ainsi la violence et l’instabilité politiques. L’énorme pouvoir discrétionnaire du détenteur de l’imperium dans les nominations aux postes tant politiques qu’administratifs est la raison d’être de ce blocage, car ce pouvoir énorme le place automatiquement au-dessus de la loi. Ne pouvant nommer et démettre les ministres et les autres hauts commis de l’Etat à sa guise, le président de la république pourrait enfin être facilement écarté du pouvoir par des mécanismes légaux. Pour que cela se fasse paisiblement, il conviendrait de le remplacer par un(e) citoyen(ne) originaire de sa province afin que sa révocation ne soit pas ressentie comme une humiliation collective par celle-ci et la pousser, par voie de conséquence, dans une aventure sécessionniste. Un tel remplacement ne nécessiterait pas une élection au suffrage universel. Deux scrutins indirects au conseil provincial et au niveau du sénat suffiraient pour ne pas imposer à l’Etat de trop lourdes charges financières, car le rôle du remplaçant reviendrait à mener à terme le mandat du chef révoqué ou décédé en cours de mandat. Le conseil provincial du président à remplacer fournirait une assiette de trois candidats. Le sénat élirait ensuite le remplaçant.

CONCLUSION

Dans le cadre de cet article, nous nous arrêtons aux deux niveaux de pouvoir ci-dessus. Que le lecteur qui voudrait approfondir sa connaissance de notre vision démocratique en prenne connaissance dans notre ouvrage. Déjà à ce stade, nous pouvons affirmer sans crainte de nous tromper que contrairement à la disposition des choses du système politique actuel, qui favorise la tricherie et l’accès au pouvoir de certains individus médiocres comme députés et sénateurs de la majorité présidentielle, il leur aurait été difficile voire impossible de réussir un tel exploit face à la disposition des choses que nous recommandons et qui a, nous en sommes conscients, rien d’original puisque notre nation l’avait expérimentée d’une certaine manière pendant le régime Mobutu.

Notre originalité se situe à trois niveaux. D’abord, il aurait été difficile voire impossible à un inconnu de la trempe de Joseph Kabila d’être le candidat d’une province à l’élection présidentielle. Car déjà au niveau provincial, le mystère sur ses origines aurait été dévoilé par ses concurrents. Ensuite, même si d’aventure il parvenait à se faufiler entre les mailles de notre filet jusqu’à atteindre la présidence de la république, il lui serait impossible de nous imposer le mal que nous voulons combattre quand nous cherchons à mettre en place un système politique démocratique. A la Conférence Nationale Souveraine, ce mal que dénonce aujourd’hui les évêques a été bien défini par Kinyongo Jeki, notre professeur de logique à l’Université de Lubumbashi. Il s’agit de la « confiscation par un seul individu, ou un groupe, de tous les attributs de souveraineté d’un peuple », le groupe se présentant de façon homogène sur le plan tribal, ethnique ou régional, donnant ainsi naissance au phénomène de national-tribalisme. Le régime de Mobutu Sese Seko l’avait suffisamment démontré. Celui de Laurent Désiré Kabila mêmement. Les élections générales de 2006 et 2011 n’ont modifié en rien cet état des choses. Comble de l’ironie, c’est l’un des piliers du national-tribalisme ngbandi sous Mobutu qui éclaire le mieux le nouveau national-tribalisme à l’œuvre depuis les élections de 2006, avec une touche inédite, dans l’histoire de l’Afrique contemporaine, et inquiétante pour l’intégrité même de notre territoire national. En effet, dans son « Enquête sur le fonctionnement du réseau d’infiltration et du système d’occupation de la RD Congo par le Rwanda » (Paris, 12 février 2015), Honoré Ngbanda explique comment le président rwandais Paul Kagame a réussi, à travers le président congolais Joseph Kabila, « à verrouiller tout le mécanisme de contrôle de l’Armée et de la Police nationales congolaises, les postes-clés et stratégiques [étant] presque tous sous contrôle du réseau des officiers Tutsi rwandais ». Ngbanda donne également des détails d’une « superstructure politique locale, une sorte de ‘Gouvernement parallèle’, composé de civils et d’officiers exclusivement tutsis rwandais. Ce groupe constitue le véritable gouvernement qui dirige la RDC. C’est en son sein qu’ont lieu les vrais débats sur la RDC et c’est là que se prennent les vraies décisions qui sont ensuite transmises aux marionnettes et collabos congolais pour une simple exécution ». Qu’on nous explique comment un tel exploit aurait été possible avec notre vision de la démocratie. Enfin, avec leur mentalité actuelle, si jamais les Atundu, Boshab, Kin Kiey, Mende et autres Minaku devaient représenter leurs provinces respectives au pouvoir national, qu’on nous explique quel intérêt ils auraient à devenir des lèche-bottes d’un individu à qui ils ne devraient pas leur ascension ou maintien au pouvoir.

Depuis que la quête légitime africaine pour la bonne gouvernance débouche une fois de plus dans une grande désillusion, plusieurs intellectuels africains et occidentaux invitent les Africains à explorer des alternatives à la démocratie des singes ou des « bisuivra-suivra ». Nous n’avions pas attendu le désenchantement pour livrer un tel message à l’Afrique et au monde. Nous l’avions annoncé comme un prophète. Mieux, alors que d’autres intellectuels se bornent généralement à lancer ce message, nous avons fait mieux. Sans doute pour la première fois dans l’histoire de l’Afrique contemporaine, nous avons mis au point une stratégie concrète et crédible pour atteindre notre objectif. Elle a au moins le mérite d’exister, dans un océan de misère sur les plans analytique et conceptuel. Qu’on ne nous accuse donc pas de parler pour parler comme le font souvent les intellectuels verbeux africains. Nous arrachons la parole pour proposer une solution concrète: l’Évangile démocratique selon Saint Mayoyo, fils des Bambala et Congolais authentique.

 

Par Mayoyo Bitumba Tipo-Tipo

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