Le FMI annonce de nouvelles projections sur la croissance de l’économie mondiale

La croissance économique en Afrique subsaharienne pourrait s’élever à 3,8% en 2023 et 4,1% en 2024 contre 3,8% en 2022.Les services du FMI estimaient en novembre 2022 que le taux de croissance du PIB (produit intérieur brut) du Congo-Kinshasa allait atteindre 6,6% avec un taux d’inflation de 11,7% en 2022.

Gaston Mutamba Lukusa

Dans une mise à jour du 30 janvier sur le rapport intitulé « Perspectives de l’économie mondiale », le FMI (Fonds monétaire international) prévoit, en 2023, un taux de croissance pour l’économie mondiale de 2,9% en 2023 et de 3,1% en 2024 contre 3,4% en 2022. L’inflation mondiale devrait baisser de 8,8% en 2022 (moyenne annuelle) à 6,6% en 2023 et à 4,3% en 2024, mais continuer à dépasser les niveaux enregistrés avant la pandémie (2017–19) d’environ 3,5%. Suivant le FMI, « Les efforts mondiaux pour contrer l’inflation, la guerre menée par la Russie en Ukraine et la résurgence de l’épidémie de COVID-19 en Chine ont pesé sur l’activité économique mondiale en 2022, et les deux premiers facteurs en feront de même en 2023. Malgré ces vents contraires, le PIB réel a affiché une vigueur inattendue au troisième trimestre de 2022 dans de nombreux pays, dont les États-Unis, ceux de la zone euro et les pays émergents et pays en développement les plus importants sur le plan économique. Les causes de ces résultats inattendus ont été souvent intérieures: une consommation et un investissement privés plus forts que prévu, sur fond de pénurie de main-d’œuvre, et une aide budgétaire plus conséquente par rapport aux attentes. Les ménages ont dépensé davantage pour satisfaire une demande comprimée, en particulier dans le secteur des services, en puisant notamment, au moment de la réouverture des économies, dans leur épargne accumulée. Les investissements des entreprises ont augmenté pour répondre à la demande ».

L’économie subsaharienne enregistre une légère hausse grâce au Nigeria

La croissance économique en Afrique subsaharienne pourrait s’élever à 3,8% en 2023 et 4,1% en 2024 contre 3,8% en 2022. Les prévisions de 2023 reflètent la bonne tenue de l’économie du Nigeria, première puissance économique de la région. Pour le FMI, « en Afrique subsaharienne, la croissance devrait rester modérée, à 3,8% en 2023, compte tenu des retombées prolongées de la pandémie de COVID-19, avec toutefois une modeste révision à la hausse depuis octobre, avant de passer à 4,1% en 2024. La légère révision à la hausse pour 2023 (0,1 point de pourcentage) reflète la progression de la croissance du Nigéria en 2023, grâce aux mesures prises pour résoudre les problèmes d’insécurité dans le secteur pétrolier. En revanche, en Afrique du Sud, après un rebond lié à la réouverture du pays en 2022 après la pandémie de COVID-19, la croissance prévue est réduite de plus de moitié en 2023, à 1,2%, en raison du recul de la demande extérieure, des pénuries d’électricité et des contraintes structurelles ».

La croissance économique reste forte au Congo-Kinshasa

Les services du FMI estimaient en novembre 2022 que le taux de croissance du PIB (produit intérieur brut) du Congo-Kinshasa allait atteindre 6,6% avec un taux d’inflation de 11,7% en 2022. Le taux d’inflation s’explique notamment par les prix mondiaux élevés de l’alimentation et de l’énergie. La loi des finances pour l’exercice 2023 table sur un taux de croissance du PIB de 6,7% avec un taux d’inflation de 6,8%. En comparaison selon le FMI, dans les pays en développement à faible revenu, l’inflation devrait reculer de 14,2% en 2022 à 8,6% en 2024, un niveau encore élevé, mais proche de la moyenne observée avant la pandémie.

La Chine, qui est actuellement le principal partenaire commerciale du Congo, devra connaître un taux de croissance de 5,2% en 2023 et de 4,5% en 2024 contre 3,0% en 2022. La réouverture complète du pays va avoir un impact positif la croissance en 2023. En raison du coronavirus et de la politique « Zéro covid » en Chine, la demande avait été paralysée. Le ralentissement économique en Chine qui en a suivi, avait provoqué une baisse de la croissance du commerce mondial et des prix internationaux des produits de base.

Pour le FMI, les prix du pétrole devraient chuter d’environ 16% en 2023, tandis que les prix des produits de base hors combustibles devraient baisser en moyenne de 6,3%. A contrario, Goldman Sachs est d’avis que le pétrole, le gaz et les métaux devraient offrir aux investisseurs des rendements de plus de 40% en 2023. The Economist Intelligence Unit estime d’autre part que les cours des métaux de base devraient majoritairement augmenter cette année par rapport à leurs niveaux atteints fin 2022, en raison notamment des politiques de stimulation des secteurs de la construction et de l’industrie manufacturière en Chine.

Le Congo-Kinshasa pourra aussi bénéficier des retombées positives de la signature, le 27 janvier, d’un accord tripartite entre l’Angola, la RDC et la Zambie pour stimuler le transport des marchandises et promouvoir la mobilité des citoyens le long du corridor de Lobito. Ainsi, les minerais tels que le cuivre et le cobalt pourront être exportés via le port de Lobito, comme avant la guerre civile en Angola. Ce trajet est plus court, moins coûteux et plus sécurisé avec moins de fraude douanière.


Gaston Mutamba Lukusa

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