Ma lettre publiée spontanément et immédiatement dès la fin du Dialogue Inter- Congolais (DIC)

Fidélité à l’idéal de combat politique pour réaliser le Changement démocratique dans notre Pays; Fidélité au primat de l’Intérêt général et Fidélité au triomphe de la cause noble et juste de notre Peuple et de notre pays; Poursuite du combat pour réunir les conditions élémentaires susceptibles d’amener à réaliser le changement démocratique effectif, profond et durable tant espéré par le peuple: deux de ces conditions élémentaires sont loyauté envers le Leader de notre Parti politique UDPS; Cohérence, harmonie et paix avec ma conscience.

Dr François Mpuila Tshipamba

J’avais déjà anticipé et devancé cette interpellation en publiant moi-même, spontanément et immédiatement dès la clôture des travaux du DIC, avant même que le Parti prenne une décision, ma lettre dans laquelle j’avais expliqué les raisons de mon refus d’aller siéger, à Kinshasa, à l’Assemblée nationale et dans toutes les institutions de la Transition. Et j’avais convoqué l’Assemblée générale extraordinaire de l’Opposition politique des Congolais au Benelux et remis officiellement mon mandat à l’Assemblée pour la désignation d’un remplaçant. M. Jean-Marie Luhahi (MLC/Lumumba) fut désigné.

Nombreux reproches contre ma décision étaient et sont basés jusqu’à ce jour, non sur les 4 raisons ci-haut évoquées, mais sur mon renoncement aux 6.000 $US/mois, à un véhicule Combi, aux nombreux privilèges, avantages et faveurs pendant la Transition qui a duré 5 ans au lieu de 3 ans. Les autres considèrent, jusqu’à ce jour, ma décision comme une capitulation, une fuite de responsabilité, une lâcheté.

Les reproches perdurent jusqu’à ce jour. C’est ce qui me pousse à revenir sur ce sujet, en apportant plus de détails. C’est le devoir de redevabilité et de responsabilité. Le fait de n’être pas facilement compris est encore l’une des preuves de la destruction subie par notre Peuple: pour nombreux Compatriotes, mon acte est exceptionnel et incompréhensible.

Ce que j’ai observé et vécu au Dialogue intercongolais (DIC)

Ce que j’ai observé et vécu au DIC, à travers un échantillon de l’élite congolaise (366 Délégués du gouvernement, des groupes armés, de la société civile et des partis politiques de l’Opposition politique non violente), a confirmé ma conviction sur la médiocrité de la majorité de l’élite congolaise et sur l’impossibilité, l’incapacité et l’inaptitude de cette élite médiocre de sortir notre Pays du bourbier et de l’amener vers le progrès.

Or, entrer dans les Institutions avec 95% de compatriotes médiocres, c’est accepter d’être complice et traître, car vous savez que vous serez minorisé dans le vote qui précède la prise des décisions; vous serez combattu à l’intérieur même des Institutions par la majorité de vos collègues; vous risquez d’être physiquement éliminé par les ennemis internes ; vous vous épuiserez dans de vains efforts; vous serez confondu avec vos collègues voleurs, corrompus, traîtres, pilleurs et prédateurs; et vous finirez, comme tant d’autres, à vous décourager, à être emporté par le courant majoritaire de vos collègues; vous finirez par vous adonner vous-aussi à la corruption, aux détournements des deniers publics, aux pillages, à la prédation,… pour vous enrichir illicitement.

J’ai participé, en tant que Délégué de l’Opposition politique congolaise de Benelux, au Dialogue intercongolais qui s’était tenu à Sun City (Afrique du Sud, 25 février 2002 – 03 04 2003 avec interruption)

Les 366 Délégués étaient d’office les Députés de l’Assemblée nationale de la Transition (30 juin 2003 – 30 juin 2006). Parmi eux, les Gestionnaires des autres Institutions de la Transition étaient choisis.

Or, 95% de ces Délégués appelés à gérer les Institutions de la Transition se sont révélés être médiocres:

  • Les participants au Dialogue intercongolais (DIC)
    Ce sont les Etrangers qui avaient le contrôle du DIC: un fait qui n’avait été ni choquant, ni révoltant pour 95% des Délégués congolais au DIC.
    Nous étions submergés par les Rwandais et par les Ambassadeurs (ils logeaient avec nous dans les Hôtels du Site).
  • Les Ambassadeurs
    La présence nombreuse, l’implication et l’activité considérables des Ambassadeurs au DIC étaient l’une des preuves que la RDC est un Enjeu planétaire et que rien de décisif et d’important ne peut se passer sur la RDC (Choix du Leadership, Institutions, Structures, Projet de société, Programme…) à l’insu des Grandes Puissances internationales.
    Les Ambassadeurs surveillaient le déroulement des travaux; tenaient presque chaque jour des réunions avec certains Délégués; leur donnaient des instructions sur les positions et les décisions à prendre; ils participaient aux Plénières du DIC, sans y prendre la parole, mais ils notaient les convictions des orateurs et des propos d’un tel et d’un tel délégué. C’est ainsi que certains Délégués, par peur d’être identifié et étiqueté, ne prenaient pas la parole dans les Plénières.
  • Les Rwandais
    Les Rwandais avaient massivement acquis la nationalité congolaise en ayant signé, à dessein massivement, l’Accord de Lusaka, comme étant des Congolais. Aucun Congolais, membre de leurs Groupes armés respectifs, n’avait relevé cette anomalie au moment de la signature de l’Accord de Lusaka et ne s’y était opposé. C’est ainsi que ces Rwandais ont légalement participé au Dialogue dénommé « intercongolais » (DIC) et sont entrés massivement, légalement et officiellement dans les Institutions de la Transition suite à leur participation à la signature de l’Accord de Lusaka et au DIC.
  • Les autres Participants
    Les Belligérants étaient les plus nombreux.
    Les Grands Groupes armés étaient le RCD/Goma, le RCD/ML, le RCD/N et le MLC.
    Tout était programmé pour que les Belligérants soient les plus nombreux au DIC; qu’ils soient les plus nombreux dans les Institutions de la Transition et qu’ils s’y partagent les postes-clés. Le nombre exact des Belligérants de chaque Groupe armé était difficile à déterminer avec précision car les Délégués de chaque Groupe armé se relayaient: certains parmi ceux qui avaient siégé pendant une, deux ou trois… semaines partaient et étaient remplacés par les autres membres du même Groupe armé.
    Le DIC a été une prime à la violence et une promotion pour les criminels. Comment pouvait-on penser et croire que ceux à qui les pays voisins (le Rwanda et l’Ouganda) avaient donné des armes; ceux qui avaient accepté d’être des pions et des sous-traitants des dirigeants du Rwanda et de l’Ouganda; ceux qui avaient des mains souillées du sang des Congolais; ceux qui avaient été les auteurs de la désolation et du deuil à travers le Pays de 1996 à 2002 pouvaient contribuer à l’élaboration « d’un nouvel ordre politique pour la RDC » et devenir spontanément, par enchantement, les démocrates et les bons gestionnaires de l’Etat?
    Les germes, les bases et les fondements de l’échec de la Transition et de l’aggravation de la Tragédie congolaise pendant la Transition se trouvaient dans les Signataires de l’Accord de Lusaka et dans les Participants au DIC.
  • Les Maï Maï
    Les vrais Maï Maï (3 Délégués) se sont retrouvés en face de faux Maï Maï (3 Délégués) créés par le RCD/Goma pour relativiser, marginaliser, minimiser et neutraliser les déclarations et les prises de position de vraies Maï MaÏ.
  • L’Opposition politique non violente
    Chaque parti politique ne devait amener que trois Délégués. L’Opposition politique non violente était donc un appendice greffé sur les Vrais Maîtres du DIC qui étaient les Belligérants.
  • La Société Civile
    La Société civile était éparpillée et morcelée en petits sous-groupes, et chaque sous-groupe était très peu représenté, de façon éparpiller leur voix et à diluer leur importance, leur poids et leur pression sur le déroulement des travaux du DIC et sur les décisions à prendre.

A Sun City, 90% des Délégués Congolais se sont montrés faibles de caractère et de personnalité, facilement corruptibles, opportunistes, manipulables, dépourvus de conscience patriotique et démocratique, prêts à tout brader, à tout avaliser et à tout accepter moyennant l’argent de la corruption et les promesses des postes ministériels, et donc des compatriotes sur qui on ne pouvait pas compter pour aller réaliser effectivement les Résolutions du DIC, instaurer un « nouvel ordre politique en RDC » durant la Transition, stopper la Tragédie et placer la RDC sur les rails du Progrès. L’échec, la désillusion et le désastre étaient prévisibles. Nous le démontrons dans la suite de ce texte.

A Suivre…


Dr François Tshipamba Mpuila
GSM +32 469 172 944

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