RDC: le député national Ados Ndombasi quitte ECiDé de Martin Fayulu

Jeudi 29 juin 2023

Politique

Photo d'illustration

Ados Ndombasi

La député national du parti politique Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDE), Ados Ndomba a annoncé, ce jeudi 29 juin, au cours d’une conférence de presse, sa démission du parti de Martin Fayulu. Selon cet élu de Funa, sa décision est motivée par la posture prise par le président du parti de « se retirer provisoirement du processus électoral ».

“À l’aube de la posture tranchée du Président élu Martin Fayulu de se retirer provisoirement du processus, posture que je respecte mais dont je diverge, et après mûre réflexion, grande est mon affliction de vous annoncer mon départ du parti ECiDé. Cette décision vise l’unique but de poursuivre mon combat politique que je mène pour l’intérêt général du peuple congolais. Soyez rassurés que ma vision de défendre les intérêts de mes compatriotes, quoi qu’il en coûte, reste intacte et elle n’est pas circonscrite dans les limites d’une formation politique. Elle demeure universelle et intemporelle. Je voudrais ici exprimer toute ma gratitude à l’égard du Commandant du peuple Martin Fayulu pour son soutien et son encadrement”, à déclaré Ados Ndombasi.

Le 19 juin dernier, en conférence de presse, Martin Fayulu avait annoncé sa décision de ne plus prendre part au processus électoral dans les conditions actuelles, réclamant un audit externe pour plus de transparence et de crédibilité des élections, craignant la fraude électorale. Par la suite, Ados Ndombasi lui avait écrit officiellement pour protester contre cette décision, en lui demandant de revenir sur sa décision.

L’élu de Kinshasa, dans la circonscription de Funa, estimait que sans contester la lucidité de la démarche et la légitimité des exigences de Fayulu pour la tenue des élections libres, transparentes et apaisées, que ce retrait provisoire du processus électoral est de nature à ouvrir un vaste boulevard aux “ennemis de la Nation” qui n’ont pour seules valeurs que la corruption, la concussion, le népotisme, le clientélisme, l’impunité.

“Votre décision annoncée solennellement lors de votre dernière conférence de presse du 19 juin courant, a provoqué de vives réactions au sein de la population congolaise qui s’est sentie abandonnée comme une pauvre orpheline à l’instar des habitants du Nord-Kivu et de l’Ituri qui comptaient sur vous pour restaurer la paix à l’Est de la RDC”, avait t-il écrit. 

Lors du meeting de l’opposition dimanche dernier, Martin Fayulu avait précisé ne pas boycotter les élections mais il alerte contre des élections chaotiques. Il s’est dit, par ailleurs, prêt à rencontrer le président de la CENI pour définir les « règles du jeu » avant le processus électoral.

Ivan Kasongo/ACTUALITE.CD

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Readers Comments (4)

  1. Kiekiekie…
    C’est Tintin au Congo !
    Nanu boleli te, bokolela na munoko ya mboka !

  2. Non-événement!
    Tous contribuent à plonger notre peuple dans la distraction. Le peuple congolais doit apprendre à se libérer tout seul.

  3. Je continue pour ma part à m’intéresser à ce que fait Fayulu et si c’est tout son droit à Ndombasi de quitter son ancien parti, je trouve sa décision précipitée, il aurait du attendre que cette affaire ait son vrai terme après les suites de la rencontre des opposants avec Kadima.
    J’ai personnellement appelé « ULTIMATUM » l’annonce du retrait du processus électoral par Fayulu si le fichier électoral n’était pas révisé et dans la foulée je m’étais demandé pourquoi en même temps il n’avait pas appelé ouvertement au « SOULEVEMENT POPULAIRE » comme pour inviter le peuple à se prendre en charge, une application de l’article 64 de notre Constitution. Aujourd’hui c’est fait ou presque, il appelle les Congolais à être prêt au devoir de l’ARTICLE 64 le moment venu.
    Passons et du coup revenons sur les MOBILES qui ont été les siens d’adopter cette stratégie radicale et sur les REACTIONS adverses pour y voir plus clair…
    « Les MOBILES ?
    – On pense d’abord à ceux plus personnels : à cause ou malgré les évènements qui ont propulsé en tête Katumbi première cible dans la chasse contre les opposants, Fayulu voulait reprendre à son compte cette place par son coup de pression. Si cette lecture personnelle a été la sienne je ne crois qu’elle ait été décisive ;
    – On parle aussi des soucis financiers ou au contraire d’un probable accord entre lui et Katumbi pour laisser la place à ce dernier ; je ne crois pas non plus que ceux-ci ont prévalu ;
    – Moi je crois que le motif principal a été pour lui une recherche de cohérence en lui-même : quitter un processus qu’il ne cessait de fustiger d’autant qu’il a été victime en décembre 2018 du vol de sa victoire dans les conditions équivalentes.
    Les REACTIONS ?
    Beaucoup ont été négatives même au sein de son parti dénonçant une capitulation de sa part et une démarche solitaire. Il faut faire avec.
    QUE DOIT FAIRE ALORS AUJOURD’HUI FAYULU ?
    Pour l’heure, les revendications des opposants ont connu un nouveau tour avec leur rencontre avec Kadima ; on attend la semaine prochaine de la Ceni la réponse de sa plenière sur la demande-clé, la question de la révisitation du fichier électoral. Je doute fort qu’elle soit positive, à moins que Kadima propose une sorte de solution intermédiaire mais je ne la vois pas ; il a déjà accepté (le principe !) d’afficher les listes électorales devant les différents bureaux.
    Il devient de plus en plus clair que Fayulu et ceux qui le suivront ne peuvent se fier en cas de non-compromis qu’au fameux article 64 mais seront-ils entendus par la population et par la CI pour qui c’est là une voie révolutionnaire qui aura toujours les airs d’un déni de démocratie quoiqu’on revendique un article de la Constitution. Dommage un tel choix n’est fait que dans le but d’un meilleur avenir pour notre pays et non pour discréditer sans raison qui que ce soit même notre gouvernement.
    Bref, selon moi, Ndombasi aurait été plus correct en ne quittant Écidé qu’après toute cette palabre même si je crains fort que Kadima offre un début de victoire à Fayulu, il est là pour offrir la victoire à Tshisekedi, ce que les élections à la loyale ne le lui permettront pas, la voie choisie par Ndombasi et les autres opposants de rester dans le processus en continuant de le surveiller de près ne gagnera pas.

    • « SOULEVEMENT POPULAIRE, ARTICLE 64 » ENFIN SUR LE DEVANT DE LA SCENE ?!?
      Le « soulèvement populaire » et l’article 64 de la Constitution qui dispose que, « tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution » sont, nous le savons, non seulement d’application aléatoire tant pour le premier les conditions et les prétextes qui le provoquent sont difficiles à réunir mais aussi au second s’ajoute le soupçon qu’il emprunte une voie révolutionnaire pas toujours compatible avec la démocratie. N’empêche que tous les deux restent des ressources à exploiter, ils peuvent nous sortir de l’immobilisme stérile et parfois criminel auquel nous sommes relégués dans une gouvernance défaillante. Certes ce n’est pas en appelant à longueurs de pages au soulèvement populaire que nous serons assurés d’y arriver automatiquement mais c’est là un outil pas inutile pour nous sensibiliser davantage et pourquoi pas à terme pour nous y mobiliser. Et maintenant qu’un leader de la trempe de Fayulu accepte d’y appeler le moment venu peut, on ne sait jamais, abonder cette mobilisation.

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