RDC-M23: le gouvernement alerte sur une nouvelle campagne du Rwanda pour tronquer les faits sur le massacre de Kishishe

Lundi 12 décembre 2022

Politique

Photo d'illustration

Le Président rwandais Paul Kagame

Le gouvernement congolais dénonce la présence qu’il qualifie d’ irrégulière et l’exercice illégal sur son sol des journalistes et communicateurs proches du régime de Paul Kagame. À en croire le ministère de la communication et médias, ces journalistes qui sont entrés à partir via Bunagana jusqu’à Kishishe dans le territoire de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu, y ont été escortés par les services de la coalition M23/RDF.

Il attire l’attention de la communauté tant nationale qu’internationale sur une nouvelle campagne de mensonges du Rwanda pour tronquer les faits, promouvoir des faux témoignages des autochtones et tordre le cou à la vérité à propos du massacre de Kishishe et autres perpétrés par la coalition M23/RDF.

« Le ministère de la Communication et médias qui alerte la presse nationale et internationale se réserve les droits d’user des moyens légaux contre tous ceux qui vont relayer cette campagne mensongère du régime de Kigali utilisant les faux témoignages des populations prises en otage, conditionnées pour une mise en scène et menacées de mort. Cette collaboration médiatique Rwando-M23 est une preuve supplémentaire du soutien avéré et incontestable du pouvoir du président Paul Kagame aux terroristes qui sèment l’insécurité dans notre pays, tuent nos compatriotes et violent nos femmes et nos filles », lit-on dans un communiqué rendu public ce lundi 12 décembre 2022.

Le ministère de la Communication et médias réitère la détermination du gouvernement à engager des poursuites judiciaires contre les responsables des crimes internationaux dont les massacres de Kishishe et Bambo pour réclamer justice et obtenir réparation. 

« L’Exécutif national ne ménage aucun effort pour le retour de la paix et de la sécurité dans cette partie du pays », a prévenu Patrick Muyaya, ministre de la communication et médias.

Au moins 131 civils dont 17 femmes et 12 enfants ont été exécutés arbitrairement par balle ou à l’arme blanche fin novembre dans deux villages de l’est de la RDC, selon une enquête préliminaire de l’ONU, rendue publique jeudi dernier, qui accuse la rébellion du M23. Les autorités de Kinshasa avaient évoqué lundi un bilan d’environ 300 morts dans le village de Kishishe, dans la province du Nord-Kivu.

Le M23 (« Mouvement du 23 mars ») à la base de ce massacre est une ancienne rébellion majoritairement tutsi qui a repris les armes en fin d’année dernière et conquis de larges portions d’un territoire du nord de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.

Selon les autorités congolaises, des experts de l’ONU et la diplomatie américaine, le M23 est soutenu par le Rwanda. Mais Kigali conteste, accusant en retour Kinshasa de collusion avec les FDLR, un mouvement hutu constitué par certains auteurs du génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.

Clément MUAMBA/ACTUALITE.CD

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